Candidat député national: Dr Joseph Badibanga et la ville de Bukavu, une histoire d’amour !

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En RDC, des compatriotes qui font de la politique pragmatique et sont d’avis qu’on ne peut pas servir son pays qu’à travers sa province d’origine, existent encore. Et ils sont nombreux qui, en perspective des joutes électorales de décembre 2023, ont décidé carrément de rompre les barrières de la conception politicienne de l’après indépendance basée sur la filiation provinciale. Parmi eux, figure en ordre utile, Dr Joseph Badibanga qui a choisi de postuler à la députation nationale à Bukavu, loin de sa ville natale de Likasi et de Kananga, sa ville d’origine.

“Le panafricanisme va plus loin que nos tribus, nos provinces et notre pays. Mon parti politique Eveil de la Conscience Africaine -ECA-, considère Félix Antoine Tshisekedi comme étant sur les traces de grands panafricanistes de la trempe de Kwame N’kumah et Patrice Lumumba”, repète-t-il à l’envie. Notre rédaction l’a abordé pour en savoir davantage sur les motivations profondes de sa décision aux relents nationalistes comme signalé ci-haut. Suivez…

Q. Docteur Joseph Badibanga, qu’est ce qui a motivé votre décision d’aller postuler aux législatives nationales dans la ville de Bukavu?
R. La ville de Bukavu est spéciale pour moi ! Je rentre au bercail. Je suis un “Mushamuka”, un grand notable là-bas. Je serai honoré avec le “bukalanga”. Quand il pourrait y avoir des “mugenzi”, je serai là. Je suis garçon BK en somme.

Le Conseil d’Administration de l’Office Congolais de Contrôle (O.C.C.), OZAC, à l’époque m’avait affecté au Département Régional Est, qui couvrait l’ancienne province du Kivu.

Bukavu, le chef-lieu de la province, abritait le siège dudit département.

À l’arrivée de l’AFDL dans cette ville, j’étais le numéro un du Département Regional. Mon job consistait à superviser les contrôles de qualité et/ou de quantité des importations/exportations et de la production industrielle locale. J’ai quitté cette fonction par contrainte et brutalement, suite à ce qu’on appelle aujourd’hui “la guerre de l’Est”.

Parmi mes activités extra-professionnelles, j’ai été président de l’association de basketball de la province. J’ai collecté des fonds pour que les équipes des garçons et des filles participent à la dernière Coupe du Zaïre de Basketball. Les parents des joueurs, avaient suivi en direct à la télévision et à la radio, les matches de leurs enfants. Ce, avec une réelle satisfaction.

Joueur de Tennis moi-même, j’ai dirigé l’association de Tennis de Bukavu. Nous avons gagné les coupes et les médailles à Bujumbura, Kigali, Butare et Entebbe. Vice-Président de l’Association des Médecins Vétérinaires du Zaïre, section de Kivu. Vice-Président, chargé de la Trésorerie de “Full Gospel Business Men’s Fellowship International”, leader de la délégation à la Convention de Dallas, Texas. J’ai assisté aux premières réunions qui ont abouti à la création de l’Université Catholique de Bukavu (UCB), tout en étant Vice-Président du comité des parents des élèves du Collège Alfajiri, pépinière des premiers étudiants de cette université. Nous avons vu commencer les premiers étudiants, à sa création et avons assisté aux collations des grades des premiers Économistes et Juristes de cette université. Les étudiant qui avaient choisi la médecine on été transférés au Benin, en attendant l’obtention des infrastructures appropriées.

Nous avons également participé personnellement, à nos riques et périls, dans les manifestations pacificiques à Toronto, Ottawa, New York, Washington pour que la paix revienne à l’Est de la RDC en général et particulièrement dans ma ville de Bukavu.

Il n’y a pas une partie du territoire national que je peux mieux représenter que la ville de Bukavu. Je crois, sans fausse modestie, que je suis le meilleur candidat à la députation nationale pour la ville de Bukavu. Il est aussi temps, pour moi de rendre à cette belle ville, ce que j’ai reçu d’elle. Ça ne sera que justice.

Q. Qu’est-ce que vos électeurs peuvent attendre de vous une fois à l’hemicycle?
Mes électeurs ne se seraient pas trompés en portant leur choix sur ma modeste personne. J’ai de l’expérience. Je suis mieux formé, surtout psychologiquement pour relever, avec eux, les défis du développement de la ville.

Q. Il y a des observateurs qui vous comparent à feu Konde Vila Kikanda qui avait laissé sa province d’origine du Bas-Congo pour choisir le Nord-Kivu. Êtes-vous d’accord avec cette lecture des faits? Avez-vous de larges épaules pour supporter une telle charge?
R. On parle beaucoup de Mr Konde Vila Kikanda, cette figure de proue, que j’ai connue personnellement. Oui c’est un bel exemple! Mais il faut être informé qu’il y a eu plusieurs cas de ce genre avant, comme après lui. Même dans ces élections de décembre 2023, il y a des cas similaires au mien: des candidats qui ont postulé aux legislatives dans les villes autres que leurs villes d’origine. Ils sont nombreux à Kinshasa, à Lubumbashi, au grand Bandundu et dans d’autres provinces.

D’ailleurs, certains de nos concitoyens sont allés plus loin, jusqu’à se faire élire en déhors de nos frontières: en Europe et en Amérique. N’a-t-on pas vu un bourgmestre, un sénateur d’origine congolaise élus en Belgique par exemple? Ceux qui pensent qu’on doit toujours postuler à des postes politiques que dans sa propre ville, sont à côté de la plaque. Quelle loi dit cela? Si elle existait, elle serait illegale.

Je suis candidat de parti politique Éveil de la Conscience Africaine (ECA), qui oeuvre au sein du regroupement politique UDPS/Kibassa-A. Nous avons adhéré à l’Union Sacrée de la Nation, une coalition des partis politiques soutenant la candidature du président Félix-Antoine Tshisekedi à sa reélection en décembre 2023.

ECA, notre parti, prône le panafricanisme et la politique pragmatique progressiste. La RDC a la vocation africaine. Le développement intégrale de notre continent dépend de l’éveil des consciences des Congolais de toutes les provinces. Tout citoyen congolais peut poser sa candidature dans toutes les entités de son choix, pas nécéssairement dans son entité d’origine. Le panafricanisme va plus loin que nos tribus, nos provinces et notre pays.