Le DG de l’ACP, Bienvenu-Marie Bakumanya revient sur la visite du Pape

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À quelques jours de la fin du séjour papal en RDC, lequel avait suiscité des espoirs dans la population, notre rédaction a joint le patron de L’Agence Congolaise de Presse -ACP-, pour qu’il en fasse une lecture approfondie et en tirer les dividendes.
Ci-dessous, les questions auxquelles notre ancien confrère a apportées de réponses Le Journal : Alors que la RDC abrite la plus grande communauté de catholiques en Afrique et est déchirée par des conflits internes, un Pape arrive dans ce pays pour la première fois depuis 1985. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?

BB :La vérité est que Vatican n’était pas en phase avec les différents leaderships qui ont dirigé le pays depuis 1990. Vous n’ignorez pas les tensions permanentes entre l’Eglise et les autorités depuis 1990. Vatican écoute et accompagne l’épiscopat. Cette visite signifie que les choses ont évolué positivement dans la perception du leadership.

Le Journal : Q’est-ce la visite du Pape sur laquelle ont plus compté les Congolais pourrait changer?
BB : Les Congolais ont placé d’immenses espoirs sur la visite du Pape François parce que le Souverain pontife a montré un intérêt particulier et toujours renouvelé sur la question de la sécurité dans l’Est. Il s’informe régulièrement sur la situation sur le terrain, prie régulièrement pour la paix au Congo. Le peuple congolais est au courant de cet intérêt du pape au point de le considérer comme un allié, un avocat, un porte-parole, un père attentionné préoccupé par les malheurs de son peuple. Durant son séjour, le Saint-Père a apporté la preuve qu’il a la maitrise des problèmes de la République démocratique du Congo. Le peuple congolais avait donc vu juste.
Le Journal : Dans son discours devant les Congolais, le Pape François a lancé un appel : « Retirez vos mains de la République Démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser». À qui s’adresse le Pontife ?
BB: Le Souverain pontife s’adresse directement aux multinationales et les gouvernements de leurs pays respectifs. Le pape s’adresse aux néocolonialistes qui ont pris la voie de la prédation pour gagner davantage sans se soucier du sang qui coule pour les enrichir.
Le pape s’adresse aussi au Rwanda et aux pays voisins de la RDC qui font la sous-traitance des violences.

Le Journal : La visite du Pape intervient à l’approche de la Présidentielle prévue en décembre. Lors de son discours, il a appelé à des élections «libres et transparentes». Est-ce que, d’après vous, il revient à l’église de participer à la vie politique d’un pays ?
BB : L’Eglise est dans son rôle d’appeler à des élections transparentes et crédibles. Jamais l’Eglise ne peut encourager la fraude. Ce sont des exhortations normales. Des rappels des principes qui ne signifient pas que L’Eglise fait de la politique. Je sais que certains princes de L’Eglise sont accusés de sympathiser avec candidat x ou y. Vont-ils s’assumer pendant la campagne électorale?
Il ne faut pas être naif. Des évêques ont des penchants pris individuellement. Comme Église, ils transcendent leurs penchants. Dans l’urne, eux aussi font des choix politiques.

Le Journal : Selon un récent rapport, cinq pays africains sont en tête du classement en termes de violences contre les chrétiens. Que fait l’Église catholique pour lutter contre ces violences ? Les efforts déployés dans ce sens sont-ils suffisants ?

BB: En RDC, on ne peut pas parler hônnetement des violences sur la base des croyances religieuses. A ma connaissance, il y a la nébuleuse ADF qui cible les chrétiens. Le gouvernement met tous les moyens en jeu pour les neutraliser.