Dans une interview sur France 24: Patrick Muyaya souligne que le mal dans la région a pour nom Paul Kagamé !

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Au lendemain de la prestation historique de serment du président Félix Tshisekedi pour son deuxième quinquennat, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et Médias et Porte-parole du gouvernement Sama Lukonde a été l’invité de France 24 qui ne lui a pas épargné des questions taboues.

D’entrée de jeu, il a été demandé à Patrick Muyaya si Félix Tshisekedi qui vient de prester serment pour son second mandat, aura les mains libres pour réussir son pari, contrairement au premier mandat où, l’ombre de Joseph Kabila planait sur tout ce qu’il entreprenait…
En guise de réponse, le porte-parole du gouvernement a souligné que le président Félix Tshisekedi a été brillamment réélu sur toute l’étendue du territoire nationale. « J’ai eu le privilège de faire quelques étapes de sa campagne et c’était phénoménal, l’espoir qu’il a incarné pour tout ce peuple », a dit Muyaya en rappelant que c’est pour la première fois depuis 2006 que nous avons eu un processus électoral jugé équitable par le Centre Carter, tous ceux qui voulaient y participer l’on fait sans entrave, ceux qui voulaient battre campagne l’ont fait librement. A l’arrivée, les Congolais ont plébiscité Tshisekedi parce qu’il a un programme clair sur le plan sécuritaire, économique, et sur la place des femmes dans la société ainsi que des jeunes. C’est cela qui a justifié le choix porté sur sa personne à travers un raz-de-marée au niveau présidentiel, législative et municipal.
Avec cette légitimité, a noté Muyaya, le président Tshisekedi reconnait qu’il est redevable aux Congolais et que la prestation de serment du 20 janvier dernier lui permet de se mettre immédiatement au travail.
A la question de savoir comment lui, Muyaya affirme que les élections se sont bien passées, pendant que la CENCO émet l’avis contraire en estimant que les élections ont été une catastrophe électorale caractérisée par la fraude et la corruption, l’invité de France 24 rétorque que ce qui est bien en RDC, c’est le fait que nous sommes en train de consolider notre démocratie et que la mission d’observation des élections mandatée par la CENCO et l’ECC avait, dans ses conclusions, indiqué qu’un candidat dépassait majoritairement tous les autres et qu’il n’y a pas de polémique à émettre sur la réélection massive du président de la République. « Il faut qu’on note que nous sommes à notre 4è processus électoral. Nous ne nous attendions pas à avoir les élections parfaites, dans un pays où il devait y avoir 44 millions d’électeurs et des conditions logistiques comme celles-là », a rappelé Muyaya en soulignant que tous les candidats qui ont été à la base de ces déviations, ont été punis et invalidés par la CENI.
« Aujourd’hui, il faut qu’on tire les conséquences de mauvaises choses pour améliorer dans l’avenir et c’est cela qui est plus important au lieu de vouloir verser dans une sorte de polémique stérile et chercher à ne voir que du noir », selon le ministre de la Communication et Médias en soulignant qu’il y a eu plus de bonnes choses qui s’étaient passées le 20 décembre 2023 et il faut le reconnaitre. C’est ça qui est essentiel pour l’avenir.
Le retour de la sécurité à l’Est de la RDC est une promesse qui conditionne toutes les autres promesses du président Tshisekedi qui a promis d’éradiquer l’activisme terroristes des groupes armés pour faire revenir la sécurité et à cet effet, il y a l’état de siège, l’intervention des troupes de l’EAC et maintenant celles de SADC dont le nombre d’hommes déployés sur le terrain n’est pas communiqué, a-t-on fait savoir à Patrick Muyaya qui a répliqué en indiquant que concernant le nombre d’hommes déployés sur le terrain, cela relève des détails opérationnels qu’il ne saurait partager dès lors que ça dépend de la stratégie militaire. Mais le président de la République est occupé à faire que la montée en puissance des FARDC soit une réalité vivante. Si cela n’est pas encore suffisant, ça le sera, a-t-il affirmé en notant qu’il s’agit d’un problème qui perdure depuis 25 ans et qu’il ne faut pas que l’on se leurre en croyant qu’il peut être réglé en 2 ou 5 ans.
Mais pendant ses premières trois années de mandat, le président Tshisekedi s’était attelé à chercher des solutions sur le plan diplomatique avec nos voisins, malheureusement, en face il y avait des appétits gloutons et meurtriers du Rwanda, a fait savoir le ministre Muyaya en martelant que le dialogue, tel que voulu par le président Tshisekedi, n’était pas la voie souhaitée. Mais aujourd’hui, avant que l’on recourt à l’intervention des forces régionales, il a été mis en veilleuse la stratégie militaire au profit ed la stratégie diplomatique, économique et judiciaire car, de ce dernier point de vue, à en croire Muyaya, depuis toutes ces dernières années, il n’y a aucun chef terroriste protégé et soutenu par le Rwanda qui a répondu devant la justice nationale ou internationale, sur les crimes commis en RDC. Pourtant, a insisté Muyaya, tant qu’il n’y aura pas de justice, il n’y aura pas de garantie de retour de la paix à l’Est de la RDC.
Celui-ci a également indiqué qu’il a la prise en charge de l’aspect médiatique dans la mesure où, actuellement, tous les Congolais connaissent qui est l’ennemi et œuvrent pour que cela cesse. Parce que la problématique de la RDC concerne toute l’Afrique, la force de la SADC qui a déjà été déployée à un moment donné dans le retour de la paix dans cette partie du pays vient en appui aux FARDC pour voir comment la question peut être résolue et parallèlement, il y a des initiatives du gouvernement américain qui continuent de faire leur bonhomme de chemin et l’on espère que Kagamé entendra la voix de la raison.
Il y a-t-il encore un espoir sur le plan diplomatique ? A cette préoccupation, Muyaya rassure que toutes les options sont sur la table et celle liée à la diplomatie serait justement la meilleure de toutes. Qu’est-ce qui prouve que la force de la SADC fera mieux que celle de l’EAC qui était présentée comme la panacée, a-t-on demandé au porte-parole du gouvernement qui a expliqué que la problématique de la sécurité à l’Est de la RDC touche tous les pays de la sous-région et que le président de la République avait décidé que la RDC intègre l’EAC pour ce faire, tous avaient convenu qu’il fallait d’abord se mettre à la tâche pour le retour de la paix à l’Est du pays. C’est ainsi qu’il a été prévu un processus politique piloté par le président kenyan pendant que parallèlement, il était prévu la force devant agir chaque que le besoin se ferait sentir avec l’activisme du M23 et des FDLR. Mais la force régionale n’a pas été à mesure de sa tâche et l’on a compris que le mal était beaucoup profond au regard de l’attitude de certains présidents de la région. « Aujourd’hui, nous sommes engagés sur une piste qui pourra nous faire revenir à la paix », a rassuré Muyaya en notant que l’espoir est fondé sur la montée en puissance des FARDC et que les autres forces qui interviennent le sont en appui dans la mesure où, régler le problème de la sécurité à l’Est de la RDC permettra le développement de l’Afrique. Le nombre des chefs d’Etat ayant assisté à l’investiture du président Tshisekedi donne la plaine mesure de cette réalité, à en croire Muyaya.
Que dire des tensions entre le Rwanda et le Burundi qui q fermé les frontières, et si cela peut-il changer quelque chose pour la RDC ? A cette question, le porte-parole du gouvernement a répondu que le mal dans la région des Grands Lacs a pour nom Paul Kagamé et que ce n’est pas surprenant de voir cette donne refaire surface car, cela fait partie de sa stratégie permanente de déstabiliser ses voisins, a dit le ministre en révélant qu’il y a le dialogue entre Tshisekedi et son homologue burundais pour la mutualisation des efforts autour de la paix dans la région d’une manière générale. Est-ce que ce dialogue serait-il une alliance contre le Rwanda ? Pour Muyaya, l’idée du dialogue RDC-Burundi est d’avoir une région des Grands Lacs pacificiée pour permettre aux populations de se mouvoir sans tracasseries.
Pour boucler la boucle, il a été demandé à Muyaya si oui ou non, le président Tshisekedi va intervenir pour la libération du journaliste Stanis Bujakera emprisonné pour propagation de fausses nouvelles par une grâce présidentielle ou une amnistie. A cette question, le patron de la Communication et Médias a reconnu que le fait que le président de la République ait déclaré ainsi sur les ondes de France 24 et RFI est un engagement public. Mais aujourd’hui, l’on est en train de suivre le déroulement de l’instruction et ça relève d’une question difficile et embarrassante mais qu’il sied de retenir que grâce au président Tshisekedi, beaucoup de réformes sont obtenues dans le secteur médiatique et une loi sur la presse élaborée, tout comme les Etats généraux sur la presse ont été organisés, a rappelé Muyaya en soulignant néanmoins que le dossier Bujakera étant lié à la sécurité de l’Etat, le souhait est que la procédure judiciaire aboutisse rapidement pour que le confrère soit libéré et retrouve son travail.
« Nous suivons de près cette question parce que la démocratie en RDC, est en train de se consolider », a fait savoir le ministre en revenant sur le fait que la campagne électorale a permis de comprendre que les opinions se sont exprimées et qu’actuellement, la RDC n’est plus regardée sous le prisme de la violence. On a fait une élection où l’Internet n’était pas coupé, les ressortissants étrangers n’étaient pas rapatriés chez eux, une élection sans violence et avec zéro mort contrairement aux processus électoraux précédents.
Tshisekedi ne sera-t-il pas tenté de modifier la constitution pour s’offrir un troisième mandat ? A cela, Muyaya a répondu sèchement qu’il faut cesser de regarder la RDC sous ce prisme car beaucoup pensaient qu’il y aura glissement pour repousser les élections et se maintenir au pouvoir, ça n’a pas été le cas et les élections ont été organisées dans le délai constitutionnel. Une raison pour Muyaya de rendre hommage à Denis Kadima et à tous ceux de ses collaborateurs de la CENI qui l’ont accompagné dans cette tâche. « Ceci renforce notre engagement constitutionnel et que le président de la République qui a toujours fait montre du respect de la constitution ne dérogera pas à la règle pendant ce nouveau mandat, en prenant en compte l’avis de la population pour tout ce qui se fera » Foi de Patrick Muyaya Katembwe.

Le Journal