Les anciens de Kananga rêvent de redonner à leur ville ses lettres de noblesse !

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An aerial view taken on January 11, 2013 of the central Democratic Republic of Congo city of Kananga. AFP PHOTO / JUNIOR D. KANNAH / AFP PHOTO / Junior D. Kannah

Les anciens habitants de Kananga, ex-Luluabourg, viennent de prendre conscience que leur ville se trouvant presqu’à l’agonie, ne mérite pas d’être abandonnée sans aucun secours. Dans un sursaut d’orgueil à nul autre pareil, Barth Buana et Ngindu Tshamu se sont emparé de la magie que procurent les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour créer un forum en ligne « Club des Anciens de Kananga », notamment sur Wattsapp, avec objectif, de réunir des anciens de l’ex-Luluabourg âgés de 50 ans et plus qui sont nés, ont grandi et cheminé dans cette ville pour réfléchir sur les voies et moyens de la tirer du fond du trou où elle se trouve depuis plusieurs décennies, abandonnée à son triste sort par les différents régimes qui se sont succédés à la tête de la RDC.

A peine mis en ligne, le forum attire du monde, des anciens de Luluabourg affluent et y adhèrent. Ils sont de divers horizons. Chacun s’amène, avec dans sa gibecière, des idées et des projets dignes de faire bouger les lignes. Deux d’entre-eux, ont mis la barre au-dessus et forcé notre estime. Nous publions leurs interventions…

 » Les hommes d’affaires auront un réel intérêt dans cette vision alléchante »

Joao Claudio Kabulo, l’auteur de cette réflexion se penche sur ceux qui sont censés être bénéficiaires de l’initiative et en arrive à la conclusion qu’il s’agit des Kasaiens en général car, dit-il, la persistance du délabrement de l’espace Grand-Kasaï, même pendant le régime Tshisekedi a détruit le mythe kasaien et a ridiculisés tous ceux qui en sont originaires.
« Nous ne sommes pas encore arrivés à user de notre entrepreneuriat, savoir-être et savoir-faire pour rattraper le temps perdu », note-t-il, en avançant que « les Kasaiens Centraux qui saisiront l’opportunité offerte par le regroupement des personnes matures de leur génération autour d’un objectif qui leur permet de laisser un héritage aux générations futures des Kanangais auront fait œuvre utile, car on se souviendra d’eux comme des réparateurs des brèches, ceux qui rendirent Kananga habitable encore une fois, selon Esaïe 58:12.
Un peu plus loin, l’analyste reste convaincu que des promoteurs des projets du développement trouveront ici un groupe catalyseur pour matérialiser leur rêve.
Et des hommes d’affaires ( Kasaiens ou autres ) trouveront ici une opportunité d’investissement pour fructifier leurs capitaux tout en améliorant les conditions de vie d’un peuple victime de son engagement dans la libération de sa nation .
De fil en aiguille, il met un point d’honneur à tempêter qu’il s’agit de la population du Kasaï Central d’abord, du Grand Kasaï ensuite, du Kongo finalement et même de l’Afrique, parce que notre rêve final est de faire rayonner le Kasaï Central en le transformant en Dubaï de l’Afrique Centrale.

« Nous allons mettre les nôtres au travail de façon à les autonomiser à travers l’Agriculture, Elevage et la Pêche, grâce à l’innovation par le biais de la technologie, à l’exemple de la production industrielle des mintuntu (des grillons) comme insectes comestibles, source alternative et moins chère des protéines pour lutter contre la malnutrition qui frappe même des adultes dans le Grand Kasaï.

Princesse Dr Julienne Kanku Mbuyi Katombe Karmel plaide pour l’essentiel et non l’accessoire
S’adressant au visionnaire Patriarche Ngindu wa Tshiamu, elle lui demande de tenir bon et de ne pas baisser les bras, parce que, à l’en croire, ce qui est fait est une dynamique du groupe.
« Nous sommes dans la 2eme étape de la dynamique de groupe », rassure-t-elle en indiquant que la vision est bien clarifiée, selon la recommandation dans Habakkuk 2:2.
De là, demander aux anciens ex-Luluabourgeois qui sont prêts à s’engager pour la réalisation de la vision de s’accrocher, avant que les autres qui seront convaincus de la bonne nouvelle les rejoignent prochainement.
Elle s’appuie sur le fait que les Anglophones sont plus pragmatiques que nous les Francophones, en soulignant que c’est cette mentalité fait que les ex-colonies anglaises évoluent plus rapidement que les nôtres qui sont pareilles aux Français. Quoi de plus normal qu’elle recourt à l’adage qui stipule que « Coming together is the beginning », comme pour dire que se regrouper, c’est le commencement de tout et jeter des fleurs à Ngindu Tshamua pour avoir joué un role capital en rassemblant les ex-Luluabourgeois et lui rappeler que « Staying together is progress », autrement dit : Demeurer ensemble c’est le progrès.
Poussant sur l’accélérateur dans la même logique, elle indique que « Working together is success », Travailler ensemble c’est là qu’on obtient le succès.
Elle a une idée exacte de ce qu’elle avance parce qu’elle se demande ce qu’il faut faire au point où la vision est arrivée et quel objectif poursuivre.
« Concentrons-nous sur l’essentiel qui se résume à donner des réponses à 5 questions fondamentales que sont :
1 .QUOI ? OPERATION NEHEMIE et en quoi consiste cette spécifique opération Néhémie ?

Il s’agit du SOS Kananga Malandji wa kujinga et le développement intégral, durable et harmonieux des 5 territoires du Kasaï Central.
2. QUI ? sont concernés pour la matérialisation de cette initiative noble ?

Les Anciens (BAKULU BA KANANGA, 50 ans et plus) de Kananga éparpillés à travers le monde, profondément indignés et attristés des nouvelles répandues sur le délabrement avance du Chef-lieu de leur province qui, historiquement, était conçu pour abriter la capitale du Kongo à l’Indépendance.
Ils ont décidé de voler au secours de leur province, le Kasaï Central, ses 5 territoires + la ville de Kananga, son chef-lieu.
3. QUAND ? Maintenant, sans plus tarder. 4. POURQUOI ? Car la dégradation de Kananga s’aggrave chaque jour qui passe avec des nouvelles têtes d’érosions, emportant des familles entières pendant leur sommeil … 5. COMMENT ? « Nkunde ya bangi itu iboba ne mate ». (NDLR : L’union fait la force).
Que chacun apporte sa contribution en ressources humaines, matérielles, logistiques, financières, spirituelles et psychologiques en vue de la finalité
Pour quel résultat ? La réponse se trouve dans 3 Jean 2, confie-t-elle en citant « Un esprit saint, dans un corps sain ».
Il est question, selon elle, d’une approche holistique à la santé au Kasaï Central. Car, c’est l’élément central dans le développement d’un peuple, dans la mesure où, la santé des individus selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé ( OMS ) qui, malheureusement, s’est engagée à prêter le flanc aux méchants qui, activement réduisent la population mondiale par des guerres, famines provoquées, des semences dites améliorées qui dénaturent les terres agricoles pour nous rendre dépendants sur eux pour obtenir les graines à semer …
Quant à la motivation et raison profonde pour s’engager dans cette initiative, Dr Julienne Kanku Mbuyi Katombe Karmel cite automatiquement Néhémie 2 : 17 et s’adresse pathétiquement aux ex-Luluabourgeois : « Vous voyez vous-mêmes le désarroi dans lequel, les nôtres sont plongés par l’abandon total de la ville de Kananga en ruine et sans secours », avant de les prier : « Levons-nous et construisons chez nous. Nous cesserons d’être la risée du reste du KONGO ».

Laurent BUADI