Après les vérités de Mayo sur  la condamnation de Kamerhe, la  liberté d’expression menacée 

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La dernière sortie médiatique du Député national Jean Baudoin Mambeke perturbe les calculs des pêcheurs en eaux troubles qui voulaient conduire  l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) dans une destination sans issue. Le Vice-premier ministre honoraire du Budget a dit tout haut ce qui se chuchote tout bas. Mais ses vérités font grincer les dents de certains extrémistes qui se cachent derrière une fameuse cellule dite de communication de l’UNC. Celle-ci a publié un communiqué qui constitue ni moins ni plus une violation de la Constitution.

«Suite à des multiples sorties médiatiques ratées des certains membres du parti en ce moment crucial que traverse la politique de notre pays, sur instruction de la haute hiérarchie, il est interdit à tous les militants et cadres du parti de se prononcer sur la position du parti en rapport avec l’actualité que ça soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux sans se référer à la ligne du parti édictée  par la DPN et vulgariseé par le Porte-parole et la Cellule de communication. Tout propos allant à l’encontre de la ligne du parti impliquera des procédures disciplinaires et Il est ainsi demandé aux militants et cadres du parti de n’y apporter aucun commentaire», lit-on dans ledit communiqué.

Après son départ du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Jean-Baduoin Mayo a été présenté comme prenant ses distances de l’UNC. Au cours d’une interview accordée à Top Congo, il a littéralement lavé les cerveaux de ses détracteurs,  qui espéraient profiter des ennuis judiciaires de leur leader pour déstabiliser l’UNC.

A ce sujet justement, il s’est voulu clair comme l’eau du rocher en affirmant que «la condamnation de Vital Kamerhe est une décision judiciaire» et que ceux qui disent qu’elle est politique nuisent à l’ancien directeur de Cabinet du Président de la République. C’est dans la même logique qu’il a soutenu que les manifestations organisées jusque là n’ont rien produit tout en exprimant sa foi que «cette arrestation peut profiter à Vital Kamerhe lui-même, comme ça été le cas pour Nelson Mandela».

L’UNC appelée à jouer franc jeu

Ces vérités pourtant connues de tous mais tues pour de raisons inavouées constituent une preuve que Mayo est sur la voie de la sagesse.  En effet, prétendre que Vital Kamerhe est victime d’un complot politique revient à ouvrir une boîte à Pandore étant donné que personne ne peut dire avec exactitude à qui profite cette condamnation. Pour Baudoin, elle ne profite nullement pas au chef de l’État qui en regrette et est affecté par l’emprisonnement de l’un de ses principaux alliés. «Si l’UNC continue à affirmer que la condamnation de son leader est politique, elle devra tirer toutes les conséquences, notamment en quittant l’Union sacrée de la Nation et par ricochet toutes les institutions tant nationales que provinciales», laisse entendre un analyste politique.

Il fait remarquer que le parti politique de Vital Kamerhe est dans toutes les institutions du pays, en commençant par la Présidence de la République. Ses délégués sont salariés et remettent des cotisations au parti, lesquels permettent son fonctionnement. «Les dirigeants de l’UNC  doivent jouer franc jeu avec leurs partenaires politiques, notamment le Chef de l’État», preste notre observateur.

Pour revenir au communiqué de la cellule de communication de l’UNC décrétant un embargo médiatique pour tous les cadres et militants du parti, il faut dire que cette décision n’est conforme ni à la Constitution de la République, ni aux Statuts du parti.

«Dans un État de droit, les membres d’un parti politique ne sont pas comme de moutons qu’on amène à l’abattoir pour dire oui à toutes les décisions prises par la direction du parti même si celles-ci mettent en péril l’avenir du parti. Au nom de la démocratie, chacun est libre d’exprimer sa pensée», note un juriste, déçu de ce qu’il présente comme «la capitalisation de l’UNC par un groupe d’extrémistes».

Heureusement que les géniteurs de ce parti ne sont pas prêts à se laisser faire et sont déterminés à défendre leur leader jusqu’au bout, mais dans le respect des institutions et des lois du pays.

C’est le cas de Baudoin Mayo, qui rappelle que l’UNC est  notre bébé et nous ne pouvons pas le jeter dans l’eau». Ce, en dépit de quelques malentendus comme ceux sus-evoqués.

Le Journal