RDC vs M23: Éviter à tout prix la prise de Goma

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La guerre qui oppose les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) aux terroristes du M23 appuyés par l’armée rwandaise est montée en intensité depuis le 20 octobre dernier. Après avoir conquis quelques petites localités, les terroristes et leurs alliés semblent avoir pour objectif prendre Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Au regard de l’hostilité de la population de cette ville à l’égard des agresseurs, sa prise pourrait donner lieu à un bain de sang aux conséquences inimaginables.

Si la population de Bunagana, soumise au M23 depuis quatre mois et celle de Rutshuru Centre et Kiwanja n’ont pas résisté aux combattants du M23, tout porte à croire que la population de Goma ne se laissera pas faire.

Très dynamique, éveillée et déterminée, elle suit de près la situation dans différents fronts et refuse de croiser les bras pour attendre que les terroristes lui dicte sa loi.

Une jeunesse prête à en découdre avec l’ennemi
Déjà, à l’annonce de la décision du Conseil Supérieur de la Défense d’expulser l’ambassadeur rwandais en RDC, Vincent Karega, Goma a exprimé sa satisfaction.
Des jeunes en colère ont brûlé des drapeaux rwandais. Regroupés en milliers, ils se sont rendus à la petite barrière avec le Rwanda pour tenter de pénétrer au pays de Paul Kagame.
Comme si ce geste hautement symbolique n’a pas suffi, la jeunesse de Goma s’est rendue, lundi 31 octobre 2022, au gouvernorat du Nord-Kivu pour exiger des armes afin de combattre aux côtés des FARDC contre les agresseurs.
De l’avis des observateurs, il faut à tout prix éviter que Goma ne tombe entre les mains du M23. «En voyant la colère de la jeunesse de cette ville et le courage dont elle a fait montre, on a de bonnes raisons de croire que si par les M23 prennent le contrôle de Goma, on va assister à bain de sang», redoute un spécialiste en sociologie politique.

Un autre analyste avance lui que, dans la stratégie des agresseurs, le chef-lieu du Nord-Kivu serait le principal objectif au stade actuel pour pousser le gouvernement à accepter de négocier avec eux.

Par ailleurs, la chute de Goma pourrait être interprétée comme un véritable échec du gouvernement et occasionnerait une certaine cassure dans l’opinion publique, jusque-là solidaire avec les FARDC et leur commandant suprême, le Président de la République Félix Tshisekedi.

Le Journal