Muyaya interpelle les journalistes : «on défend la patrie même avec son micro»

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Le Ministre de la Communication et Médias et Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a animé ce lundi 31 octobre 2022, un briefing hebdomadaire sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Patrick Muyaya a de prime abord, brossé le tableau des suggestions issues du dernier conseil supérieur de la défense présidé par le Président de la République, Félix Tshisekedi après de récentes attaques menées par le M23 contre les positions des FARDC. Des demandes ont dû être formulées notamment l’expulsion de l’ambassadeur du Rwanda en RDC, Vincent Karega.

«À ce propos, le Président de la République a réuni samedi d’abord les membres du gouvernement originaires de cette partie du pays. Ensuite, le Président de la République avait présidé la réunion du conseil supérieur de la défense dans lequel il y a eu le compte rendu des décisions qui ont été prises à l’occasion. Des demandes qui avaient été formulées au gouvernement il y en une que vous avez suivi aujourd’hui, parce que le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères a été instruit pour notifier à l’ambassadeur rwandais son expulsion, ce qui a été fait aujourd’hui», a rapporté Patrick Muyaya.
Le Ministre de la Communication et Médias a également évoqué la restriction de certaines mesures dans les frontières suite à cette nouvelle série de violences. Il a, par ailleurs, rassuré que dès ce mardi 1 novembre 2022, les membres du gouvernement vont se rendre dans les parties touchées pour apporter une assistance humanitaire.

Face aux arguments de Kigali fondés sur du mensonge en prétextant que les FARDC avec les FDLR travaillent à attaquer le Rwanda et en prétextant qu’il existe un discours de la haine contre les populations rwadophones porté par les autorités publiques en RDC, ce qui est totalement faux, Patrick Muyaya a au nom du gouvernement de la République démocratique du Congo, dénoncé l’attitude belliqueuse de Kigali.
«Ici, nous dénonçons cette attitude belliqueuse de Kigali pour laquelle nos forces armées répondront jusqu’au sacrifice suprême pour qu’aucun centimètre carré de la République démocratique du Congo ne puisse être cédé», a-t-il dit.
Il a ajouté : «Vous avez aussi suivi que le Président de la République devra prendre la parole dans les prochains jours pour fixer l’État parce qu’il est question pour nous de défendre l’intégrité de notre territoire.»
Pour rappel, le M23 soutenu par le Rwanda a, le samedi 29 octobre 2022, fait incursion à Kiwandja et Rutshuru-Centre provocant l’insécurité dans cette partie de la RDC.

Qu’est-ce qui change avec le départ de Karega ?
Ici, Muyaya a d’abord condamné la duplicité de la communauté internationale, à travers le Secrétaire général de l’ONU qui a du mal à reconnaître que c’est le Rwanda qui combat et non les M23. « Il y a beaucoup de manipulations et la situation opérationnelle est très dynamique. Voilà pourquoi, pour les informations qui viennent du front, il faut avoir un certain recul. Au niveau de l’armée, il y a des questions qui se posent et qui sont du ressort de la justice militaire ». Y-a-t-il réellement un accord d’achat d’armes ? Patrick Muyaya a été plus que ferme : « Il n’y a rien à nier, parce qu’il n’y a aucun accord qui a été signé ». Et d’ajouter, il y a eu des contacts à l’époque avec une société russe qui zévoulait fournir des services à
la Rdc. C’était à l’époque où il n’y avait pas de guerre avec l’Ukraine. A Londres où le chef de l’Etat a été invité, il a été plus que clair. Il a dit qu’on ne va recourir à une milice pour résoudre le problème des milices. Il a insisté pour dire que notre défense ne peut être assurée que par nous-mêmes. Surtout que tout ce qui a été fait avec différents brassages et mixages, n’était pas de nature à solidifier notre armée. Il a quand même reconnu qu’il y a un problème d’effectif de l’armée et c’est la raison pour laquelle il sera procédé au recrutement de 18.000 militaires Fardc et 6.000 policiers. Tout ce qui se passe à l’Est, avoue-t-il, c’est pour nous empêcher de préparer notre puissance de feu. Muyaya reste convaincu que grâce à la stratégie mise en place, nous allons assurer la montée de notre armée. On défend la patrie même avec son micro, interpelle-t-il les journalistes. Y-a-t-il un lien entre la guerre et l’exploitation des blocs pétroliers ? Muyaya rétorque que nous devons être en mesure d’assurer la défense de notre territoire. « Cette expérience doit nous conforter à l’idée que nous devons prendre conscience.
Nous avons les potentiels, donnons- nous les moyens pour la préservation de nos richesses. Lorsque vous êtes dans un contexte où le pays doit être défendu, vous vous donnez toutes les chances. Il faut avoir le recul par rapport au dynamisme de la situation sur le terrain », dit-il.
LJ