ETHOLOGIE POLITIQUE : Les causes de l’appétence minière de Paul Kagame en RDC

 ETHOLOGIE POLITIQUE : Les causes de l’appétence minière de Paul Kagame en RDC

Face au danger d’une escalade régionale suite à l’agression de l’armée rwandaise accompagnée de ses milices de pillages M23 et AFC dans l’est de la RDC, le Parlement européen a voté le 13 février 2025 une résolution demandant à la Commission européenne la suspension immédiate de l’accord sur les matières premières entre l’Union européenne et le Rwanda.

Les élus européens s’opposent ainsi aux pillages récurrents des ressources minières de la RDC, accompagnés d’une extermination de masse des populations congolaises dans les provinces minières de l’est. Les viols de femmes et d’enfants sont réalisés dans le but de dépeupler l’est de la RDC et de préparer la partition de son territoire au bénéfice du Rwanda et de ses alliés de la région.

L’éthologie politique
Pour commencer, je propose dans ces lignes les termes de la fondation d’une éthologie politique comme branche de l’éthologie, étude scientifique du comportement des espèces animales dans leur milieu naturel, y compris l’humain classé dans l’ordre des Primates chez les Hominidés. L’éthologie politique se propose d’étudier les comportements de l’animal humain dans la conduite de l’Etat et des relations internationales, suivant les perspectives de recherche de l’éthologie humaine ou étude biologique du comportement humain.
Les relations internationales sont constituées par les interactions entre Etats, organisées par le droit international en vue de réguler les échanges économiques internationaux par le moyen des politiques étrangères. Ces politiques établissent les relations diplomatiques, la coopération internationale, les relations commerciales et économiques, ainsi que les stratégies militaires défensives pour préserver les ressources territoriales, ou offensives pour les accaparer par la force.
A l’origine l’homme est un animal prédateur, il vit alors dans ce que j’appelle des écodèmes (gr. oikos, maison, habitat et démos, peuple), dont il s’approprie les ressources et les protège contre les écodèmes voisins. Les écodèmes ont pour finalité première d’assurer l’alimentation d’un groupe grégaire avec les ressources de proximité, par la chasse, la pêche et la cueillette, et d’en assurer le contrôle territorial. A partir de la sédentarisation néolithique l’agriculture et l’élevage se développent dans certains écosystèmes et le territoire se transmet par le jeu des alliances matrimoniales. Le nomadisme paléolithique imposé par la périodicité des ressources alimentaires disponibles disparait peu à peu. Les productions alimentaires deviennent des activités spécialisées, la clôture apparait, puis au cours des siècles, le bornage et enfin la frontière.
Les ressources naturelles sont primitivement alimentaires, puis sexuelles et elles s’étendent ensuite à toutes les matières utiles et échangeables. La finalité dernière de ces échanges est toujours la nutrition, la femme nourrit l’enfant. La défense de ces ressources est d’abord assurée par la pierre, le bronze puis le fer et l’acier, éléments fondamentaux des instruments de défense et d’attaque. Les relations d’échanges apparaissent d’abord avec le troc et plus tard avec différentes formes de valeurs de substitution. On commence par acquérir de la nourriture sans l’avoir produite, la distance entre les productions écodémiques échangeables s’accroit et leur mise en marché s’intensifie. Les écodèmes deviendront des villages, des cités, des pays et enfin des Etats, dont les relations organisées trouvent toujours leurs origines dans le contrôle primitif des ressources alimentaires, leur protection et leur échange.

La pulsion hétérotrophique
Mais les relations entre écodèmes sont violentes dès les premiers âges, les raids et les razzias sont fréquents, dictés par la pulsion hétérotrophique de l’homme. Les défenses sont organisées par l’instinct de survie. Dès l’origine l’homme est un prédateur comme tous les animaux hétérotrophes, caractérisés par leur incapacité à synthétiser eux-mêmes leur nourriture. Les plantes sont autotrophes, elles produisent leur nourriture par la photosynthèse, elles ne tuent pas pour exister. L’homme n’est pas naturellement bon comme l’a cru Rousseau, son hétérotrophie lui commande de commettre des agressions pour assurer ses besoins alimentaires.
Dès les premiers âges le petit d’homme sera initié aux stratégies de prédation et à la défense d’un territoire, sa terre nourricière. Le prédateur humain doit chasser et, à partir du néolithique, aussi cultiver pour subsister. Originellement l’homme est violent par nécessité car les hétérotrophes doivent, nécessairement, prendre des vies pour survivre. C’est la pulsion hétérotrophique qui pousse l’homme à conquérir des écodèmes fertiles et riches en ressources naturelles par le meurtre et l’extermination des populations. C’est la pulsion hétérotrophique qui pousse l’homme à coloniser ses semblables et à les asservir, comportement partagé par de nombreuses espèces animales, dont les fourmis esclavagistes du genre Formica.
La pulsion hétérotrophique des prédateurs anime les chaines trophiques des écosystèmes et elle anime l’homme, malgré les progrès de la socialisation réalisés d’abord par les interdits, les religions, les lois et l’usage de la raison. Cette pulsion, maitrisée par la vie en communauté, reste le moteur principal de ses activités car la nutrition en est la finalité réelle.
Dans les relations internationales, dont l’objectif est la disposition des ressources échangeables et leur partage conventionnel, la pulsion hétérotrophique est la cause première de toutes les guerres d’agression, de conquêtes, de colonisations ou d’annexions. Ces guerres sont toujours une manifestation de l’état de l’espace vital de l’agresseur, qui possède ou ne possède pas en quantité voulue ce qu’il convoite. La coopération internationale, comme l’entraide écodémique, consiste en une régulation de la production des ressources naturelles et dérivées, afin de prévenir les tentatives d’agression pour leur contrôle et assurer leur disposition équitable.
La pulsion hétérotrophique est contrôlée par de puissants dispositifs de régulation chez l’animal humain dans les écodème, les pays et les Etats. Dans les relations internationales la régulation de la disposition des ressources est imposée par les puissances qui établissent des rapports de force en assistant les Etats les plus faibles et en sanctionnent les Etats récalcitrants. Mais cette pulsion reprend le dessus lorsque les entités individuelles ou nationales convoitent de manière irrépressible une ressource qui leur permettrait de renforcer une position sociale ou géopolitique. Cette pulsion est inconsciente, les actions agressives sont toujours menées sous le couvert de prétextes.

L’agression géotrophique
La conception réaliste des relations internationales a répandu l’idée que les relations entre les Etats sont des relations d’intérêt et que toute leur stratégie internationale doit veiller sans faille à la protection de ces intérêts. Mais essentiellement l’intérêt nait de la pulsion hétérotrophique, le mot intérêt signifie « la part qui importe ». Les conflits, quelque soient leurs natures, naissent d’une convoitise indue, d’une tentative d’accaparement ou d’une mauvaise répartition des parts attendues. On le voit par exemple dans les successions, qui sont des redistributions patrimoniales suscitant la convoitise et qui révèlent parfois avec violence des volontés d’accaparement physiologiquement liées à l’instinct de prédation.
Les stratégies politiques, diplomatiques et militaires sont menées contre des « menaces existentielles », des « menaces contre l’espace vital » ou des « menaces contre des valeurs », elles sont menées aussi « au nom de la civilisation », qui débute par la dépossession des terres et la conversion à un nouveau régime culturel. Ces expressions sont généralement employées par les Etats agressifs pour justifier l’emploi de la force lorsque leurs intérêts sont menacés où lorsqu’ils convoitent des ressources étrangères. J’appelle agression géotrophique (gr. gê, terre et trophê, nourriture, ressource) les guerres visant l’accaparement des ressources naturelles en violation d’une souveraineté territoriale, écodémique ou étatique.
La Russie de Vladimir Poutine menace ainsi de recourir à l’arme nucléaire si « l’existence de la Russie est menacée » par les sanctions internationales, pendant qu’elle tente d’annexer par la force le Donbass ukrainien et ses riches ressources minières. Le Donbass regorge de fer, de charbon, de lithium, de manganèse, de cobalt et de nickel mais aussi de pétrole et de gaz exportables par la Mer Noire. La Russie estime que le Donbass est une partie, une part à disposer, de son territoire, elle y affirme sa souveraineté au mépris du droit international. Dans une précédente agression géotrophique, la Russie avait annexé la Crimée dont les réserves de gaz de schiste sont évaluées à 165 milliards de mètres cubes et celle de pétrole à 47 millions de tonnes.
Les Etats pratiquant les agressions géotrophiques préparent leurs attaques par la création de prétendus mouvements de libération animés par des collaborateurs fantoches. Ces mouvements soutenus par l’Etat agresseur affirment que les populations qu’ils représentent sont l’objet de violentes répressions ou de déni d’identité, ou encore que ces populations veulent rejoindre l’Etat agresseur au motif d’accointances tribales ou de proximités linguistiques.
On observe un scénario comparable à celui de la Russie agressant l’Ukraine dans la région des Grands lacs africains où le Rwanda de Paul Kagame mène une agression géotrophique de longue durée contre la RDC depuis la chute du Maréchal Mobutu en 1997. Cette guerre vise la conquête et l’annexion des riches régions minières du grand Kivu et de l’Ituri dans l’est de la RDC.
Avec la chute de Mobutu, Paul Kagame a vu l’opportunité de s’accaparer les ressources minières d’une RDC affaiblie et désorganisée. Dans un scénario initial il a justifié son agression de la RDC par le soutien à une minorité inexistante au Congo, les tutsis Banyamulenge, fabriquée par la propagande rwandaise. Ce mythe a été relayé par des Etats occidentaux complices dont les dirigeants, poussés par des pulsions hétérotrophiques comme ce fut le cas durant les guerres européennes de colonisation des Amériques, de l’Afrique et de l’Asie, voulaient disposer des ressources minières congolaises au plus faible coût. Et comme à l’époque des guerres de colonisation du monde par les puissances européennes, les morts n’ont pas d’importance, seules comptent les ressources profitables. Des sociétés minières occidentales ont financé l’agression rwandaise et, flanqués de ces « Banyamulenge » se disant de l’ethnie tutsi à qui la nationalité congolaise était refusée, Laurent-Désiré Kabila été porté au pouvoir par une prétendue « guerre de libération », avec le soutien de médias occidentaux favorable à cette nouvelle ruée minière.
Il fallait balayer le régime du Maréchal Mobutu, dont la mission anti-communiste était achevée avec la fin de la guerre froide. L’appareil d’Etat de la RDC était désormais infiltré par des rwandais à la solde de Paul Kagame, dans les institutions et dans l’armée, relayés par des collaborateurs congolais. Dans une humiliation nationale historique, les affaires étrangères de la RDC étaient tenues par le rwandais Bizima Kahara et l’état-major général des forces armées était confié au général rwandais James Kabarebe. Dans le même temps le président ougandais Yoweri Museveni soutenait également des groupes armés contrôlant à son profit les ressources minières des régions frontalières attenantes de la RDC, de l’Ituri jusqu’à la partie est du territoire de la Rutshuru.
Après la mort de Laurent-Désiré Kabila en 2001 une stratégie d’intégration systématique des milices de pillage dans l’armée congolaise a été mise en œuvre sous l’inspiration de Paul Kagame, avec le soutien de quelques alliés occidentaux résolus à désarticuler l’Etat congolais. La dernière infiltration massive des institutions politiques de la RDC et de son armée a été opérée en 2009 avec l’accord signé entre le Gouvernement congolais et la milice CNDP.

L’appétence minière de Paul Kagame

L’exploitation minière commence au Rwanda en 1930, le pays est alors sous tutelle belge par mandat de la Société des Nations depuis 1924, et sous protectorat de la Belgique depuis 1919. L’origine de l’appétence minière de Paul Kagame pour la RDC remonte à 1980, avec la faillite de la Société Minière du Rwanda, SOMIRWA, qui avait le monopole de l’exploitation minière. C’est le début de l’effondrement du secteur minier rwandais. Dès 1928 la Belgique avait conclu des conventions avec des concessionnaires et de nombreuses prospections ont été entreprises, mais les possibilités étaient sans grand intérêt et il s’est avéré que le Rwanda présentait un faible potentiel minier.
Quelques sociétés se sont néanmoins constituées pour exploiter de petits gisements notamment MINETAIN pour la cassitérite, SOMUKI exploitant de petits filons d’étain, GEORWANDA et COREM. Les rendements étant faibles, la Belgique décida de limiter ses investissements et d’envoyer de la main d’œuvre rwandaise au Katanga dans les exploitations minières de l’Union Minière du Haut Katanga, l’UMHK. Environ 10000 mineurs furent principalement envoyés dans la région de Kipushi. Un camp de recrutement fut créé à Gatumba en 1947. Ces mineurs seront expulsés en 1972 lors de la création de la GECAMINES, et au même moment la SOMIRWA obtint le monopole de l’exploitation minière au Rwanda en 1973.
La première contrainte au développement d’un secteur minier rentable au Rwanda sous la colonie belge était la dispersion des gisements et leur faible teneur. La seconde est sa grande densité de population, de 250 habitants au km² durant la période coloniale à 530 habitants au km² en 2025. La démographie galopante du Rwanda lui impose de maintenir les terres disponibles pour la culture et l’élevage alors que la majorité de ses exploitations minières sont situées dans des régions de très forte densité. Cette hyperdensité a conduit à une grande déforestation du Rwanda, sa population tirant essentiellement son énergie du bois. Les gisements miniers de Rutongo pour la cassitérite, de Gatumba pour la cassitérite, le colombo-tantalite et le wolfram, et de Rwinkavu pour l’étain classent le Rwanda parmi les producteurs africains marginaux.
La pluviométrie versatile du Rwanda complique les activités minières, qui nécessitent de grandes quantités d’eau et, de plus, ce pays ne dispose que de faibles capacités énergétiques, le secteur minier étant très exigent en énergie fossile ou électrique. D’après le géographe Laurien Uwizeyimana, qui fait autorité dans l’histoire du secteur minier au Rwanda et que je résume pour l’essentiel, « La faiblesse des réserves et les problèmes d’exploitation placent les mines du Rwanda parmi les plus difficiles et les moins rentables à exploiter dans le monde » (Uwizeyimana Laurien. L’activité minière au Rwanda : d’une exploitation marginale à l’effondrement. Talence : Centre de recherche sur les espaces tropicaux, 1988. pp. 1-205).
Dans ces conditions il est aisé de comprendre l’appétence de Paul Kagame pour les ressources minières de la RDC. La carte des productions minières du Congo Belge de 1951 montre l’immensité du potentiel minier de la RDC situé dans la région frontalière convoitée par le Rwanda. L’investissement militaire de Paul Kagame en RDC est financé par ses milices de pillage, sa politique étrangère a pour objectif de conduire le pays de Kimpa Vita, de Simon Kimbangu, de Patrice Emery Lumumba et des Pères pionniers de l’Indépendance à l’effondrement institutionnel, au démembrement ethnique et la balkanisation.

La géopolitique minière
Actuellement l’évacuation des produits du pillage minier du Rwanda en RDC s’effectue par le port de Dar-es-Salam en Tanzanie, dirigée par la présidente Samia Suluhu depuis 2021 ; et par le port de Mombasa au Kenya, dirigé par le président William Ruto depuis 2022. Ces deux pays membres de l’EAC, la Communauté de l’Afrique de l’Est à laquelle la RDC a adhéré en 2022, tirent de grands profits de l’utilisation de leurs infrastructures portuaires sur l’océan indien pour l’exportation des minerais pillés en RDC par le Rwanda de Paul Kagame. Au plan de la géopolitique minière, la Tanzanie et le Kenya sont des maillions cruciaux de la chaine du pillage de la RDC, leurs présidents n’ont aucun intérêt à condamner ou à sanctionner le Rwanda et ferment complaisamment les yeux. L’Ouganda, également impliqué dans le pillage de la RDC, a été condamné le 9 juin 2022 à lui verser 325 millions de dollars de dommages et intérêts pour les dévastations commises par ses troupes entre 1998 et 2003.

Le pillage sanglant des ressources minières de la RDC avec l’appui de certaines puissances occidentales a fini par réveiller la conscience internationale des peuples après que Paul Kagame, poursuivant sa stratégie de démembrement de la RDC, ait relancé le M23 en 2022, avec une nouvelle représentation politique, l’AFC de Corneille Nangaa. Cet ancien président de la CENI, organisateur des élections de 2019 qui ont porté Félix Tshisekedi à la présidence de la RDC, s’est reconverti en milicien allié du Rwanda. Cette conscience mondiale, réveillée par la vigoureuse activité diplomatique du président de la RDC Félix Tshisekedi et de sa ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, a conduit les députés européens à demander le 13 février 2025 la suspension de l’accord sur les minerais conclus entre l’Union européenne et le Rwanda le 19 février 2024. Ce vote du Parlement européen à la quasi-unanimité a aussi été rendu possible grâce aux plaidoyers de nombreux députés européens, résolus de mettre un terme au financement par les contribuables de leurs Etats respectifs des visées expansionnistes de Paul Kagame en RDC. Parmi eux, le député belge Marc Botenga, fin connaisseur de la région des Grand lacs, ancien travailleur humanitaire dans l’ONG Médecine pour le Tiers-monde, a vigoureusement attiré l’attention de l’opinion mondiale sur les évidences du pillage de la RDC par le Rwanda depuis des décennies, accompagné du massacre silencieux des populations congolaises.
L’accord minier dénoncé par les députés européens prévoyait une enveloppe de 900 millions d’euros pour développer les infrastructures minières du Rwanda. Il avait été conclu notamment grâce au soutien du commissaire européen pour le marché intérieur, Thierry Breton. Cet ingénieur de formation voyait dans le Rwanda « un important fournisseur de tantale, d’étain, de tungstène, d’or et de niobium (…) il dispose de réserves de lithium et de terre rares », cela malgré l’évidence connue des géologues et des agronomes que l’exploitation minière au Rwanda est la moins rentable du monde compte tenu de ses faibles réserves, difficilement exploitables.
Le vote historique des députés européens demande également à la Commission européenne de suspendre son aide militaire à Paul Kagame dont les forces sont impliquées dans des opérations de maintien de la paix au Mozambique, au motif que cette aide militaire est manifestement affectée au financement de ses milices de pillages en RDC. Depuis l’octroi de cette aide militaire, le M23 contrôle l’exploitation de la mine congolaise de Rubaya, dont les productions représentent 15% de la production mondiale de coltan.
Grâce à la complicité de certaines puissances occidentales l’office des mines du Rwanda, le RMB, a annoncé en 2023 des recettes d’exportation minières en augmentation de 43% pour une valeur de 1,1 milliard de dollars, chiffre dépassé de plus de 300 millions de dollars en 2024. Pourtant tous les efforts du colonisateur belge dans l’exploitation minière au Rwanda se sont soldés par une absence totale d’intérêt, allant même jusqu’à déporter sa main d’œuvre au Congo belge. A travers cet accord l’Union européenne souhaitait récupérer une part de l’exportation des minerais pillés dont 60% sont dirigés vers les Emirats arabes unis et la Chine.
Pour en finir avec l’appétence minière de Paul Kagame pour la RDC, le président congolais Félix Tshisekedi et sa ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner doivent poursuivre leurs efforts diplomatiques. La RDC doit persuader les débouchés internationaux, mais aussi les transporteurs, de se détourner des minerais du sang en provenance de ses zones affectées par l’agression rwandaise et ses milices de pillages. Le Rwanda, dont le secteur minier ne présente aucune perspective d’exploitation rentable sur son propre territoire, se présente désormais comme un exportateur majeur de minerais stratégiques, grâce à la complaisance de certaines puissances occidentales contrôlant les organisations internationales et régionales qui condamnent sans sanctionner.
Félix Tshisekedi doit repenser la politique étrangère de la RDC et considérer que son pays ne dispose pas d’accès direct à l’océan indien. Sans la protection vigoureuse des frontières de le flanc est de la RDC avec des moyens militaires performants et une traçabilité internationale normalisée, les ressources minières du Grand Kivu et de l’Ituni sont à portée de pillage. La plupart des Etats de la CPGL et de l’EAC sont directement ou indirectement impliqués dans la stratégie de démembrement de la RDC, fondée sur le pillage de ses ressources minières et l’infiltration de ses institutions.
Le président de la RDC doit ouvrir rapidement l’ère d’une coopération atlantique capable de contrebalancer les visées expansionnistes de ses voisins de la région des Grands Lacs. La RDC doit accélérer la mise en valeur de son littoral atlantique comme point de passage de ses exportations, dans le cadre d’accords de coopération de grande envergure avec les pays du pourtour atlantique. Le contrôle des mers est la première règle de la géopolitique. La RDC doit s’inscrire pleinement dans le projet du corridor de Lobito facilitant ses exportations et celles de la Zambie, et financer la réalisation d’une la ligne ferroviaire Ilebo-Kinshasa-Muanda.
La RDC doit également s’investir dans l’interconnexion routière et ferroviaire entre l’est ou l’ouest, entre le Grand Kivu et sa façade atlantique, projet prévu dans le plan d’expansion économique du Congo belge, à défaut de quoi cette région court le risque de dériver du giron national, aspirée par les échanges passant par l’océan indien. La géographie est reine, c’est la deuxième règle de la géopolitique.
Le gouvernement de la RDC dirigé par Judith Suminwa doit appeler les congolais à la mobilisation générale pour mener une résistance patriotique et républicaine d’ampleur nationale contre l’agression de Paul Kagame. Les armes font la différence, c’est la troisième règle de la géopolitique. L’instinct de survie de la nation doit barrer la route à l’agresseur sans état d’âme, sous peine de subir son joug et de sortir de l’Histoire. Le pétainisme et la collaboration avec l’ennemi doivent être sévèrement réprimés en temps de guerre. Un Etat qui se respecte ne négocie pas avec des terroristes, ni avec des milices de pillage, ni avec des Etats agresseurs. Le temps de la diplomatie viendra, lorsque l’armée et le peuple congolais auront dissuadé l’ennemi et ses supplétifs de poursuive leur agression.

Léon Engulu III est philosophe (ULBruxelles) et agronome (Isea-Tshela),
spécialiste des relations internationales et des réformes institutionnelles,
ancien Coordonnateur intérimaire du Mécanisme National de Suivi
de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, ancien conseiller politique
au ministère des Affaires étrangères et ancien conseiller
chargé des réformes au ministère de la communication et des médias de la RDC.

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