En représailles à l’agression de la RDC: Kinshasa décide d’expulser l’ambassadeur Rwandais

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Suite à l’échec de plusieurs initiatives diplomatiques entreprises pour tenter de surmonter la crise qui l’oppose au Mouvement du 23 Mars (M23) appuyé l’armée rwandaise, le gouvernement congolais a décidé de recourir au bâton pour contraindre le Rwanda à cesser son soutien à ce mouvement terroriste. Face à la progression des terroristes dans le Nord-Kivu où des violents affrontements avec les FARDC sont signalés depuis le 20 octobre, le gouvernement congolais a décidé de renvoyer l’ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa dans son pays.

Les officiels congolais l’ont dit et redit à plusieurs reprises que le Rwanda agresse la RDC par le biais du M23. Un rapport confidentiel de l’ONU rendu public en août dernier a épinglé clairement l’implication du Rwanda auprès du M23. La semaine dernière, l’ambassadeur américain aux Nations unies a évoqué ouvertement « l’aide apportée par les Forces de défense rwandaises au M23 ».

Pour faire le point de l’évolution de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu, marquée par une série d’attaques et l’occupation de quelques localités congolaises par le M23, le Président de la République et Commandant suprême des Forces Armées et de la police de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a présidé, samedi 29 octobre 2022, une réunion élargie du Conseil Supérieur de la Défense.

D’après le compte rendu fait par le Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, « le Conseil Supérieur de la Défense a rappelé que cette offensive du M23 appuyé par l’armée rwandaise vient de porter un énième coup aux processus de paix de Nairobi et de Luanda engagés depuis plusieurs mois ». Par conséquent, la plus haute instance de défense de la République Démocratique du Congo a pris cinq mesures suivantes:
Premièrement, il a demandé au gouvernement au gouvernement « d’expulser dans les 48 heures suivant sa notification, Monsieur Vincent Karega, ambassadeur plénipotentiaire du Rwanda en poste en République Démocratique du Congo ».

Cette décision s’explique par d’une part, par la persistance de son pays à agresser la RDC, à appuyer le mouvement terroriste du M23 qu’il instrumentalise à cette fin et d’autre part, « du mépris teinté d’arrogance des autorités rwandaises vis-à-vis tant du processus de Nairobi et de Luanda que des recommandations de la Communauté internationale plus précisément des Nations Unies, de l’Union Africaine, de la Communauté de l’Afrique de l’Est, de la SADC et des partenaires bilatéraux exigeant unanimement la cessation des activités terroristes du M23 et de tout appui extérieur à lui, son retrait et sans délai ni condition des localités congolaises occupées et le retour immédiat des populations déplacées ».

Deuxièmement, le Conseil Supérieur de la Défense a demandé au gouvernement d’envoyer une mission humanitaire pour porter un assistance aux populations déplacés. Troisièmement, de prendre de nouvelles mesures supplémentaires de restriction d’accès au territoire congolais à l’encontre du Rwanda. Quatrièmement, d’accroitre la force de frappe des FARDC et cinquièmement, « de réaffirmer la volonté de la République Démocratique du Congo de rester engagé dans les processus de paix de Nairobi et de Luanda en vue de restaurer durablement la paix, la sécurité et la stabilité dans la région des Grands Lacs ». Lire l’intégralité du communiqué du Ministère de la Communication et Médias.

Le Journal