RDC: L’opposition fantasme sur un improbable dialogue !

La RDC est un pays à nul autre pareil. Surtout si l’on s’en tient à la manière dont fonctionnent la vie politique qui laisse penser qu’ici, on marche sur la tête. Comment n’est pas le dire, dès lors que l’opposition politique, réunie autour de Katumbi, Kabila, Naanga, Sesanga, Fayulu, Diongo…, soutenue à bout de bras par la CENCO et l’ECC, ne jure plus que sur la probable tenue d’un dialogue national pour quitter la zone de turbulences qui est traversée sur fond d’une guerre d’agression imposée au pays par le Rwanda.
Le pays de Paul Kagame, fidèle à sa politique visant l’annexion d’une partie de l’Est de la RDC, a une fois de plus suicité le groupe terroriste M23 pour jouer cette sale carte. Ces pantins du régime de Kigali ayant rencontré la résistance farouche des FARDC sur leur chemin, ont obtenu des renforts de l’armée rwandaise ayant traversé la frontière entre les deux pays, pour jouer sa partition et faciliter la prise de Goma et de Bukavu.
Une erreur fatale que la diplomatie du gouvernement congolais a saisie au bond en vue de clouer au pilori le Rwanda pour violation du territoire de son voisin. La communauté internationale avait ainsi des preuves à l’appui, pour descendre Kagame de son piédestal. Acculé dans ses derniers retranchements, l’homme fort de Kigali pris au piège, n’a eu comme échapatoire, brandir la fausse raison d’un conflit qui opposerait les Congolais entre eux. Reposant son manège sur la présence de Naanga et sa cohorte d’individus douteux partis du PPRD pour rejoindre son mouvement rebelle AFC qui s’est attelé au M23 pour lui donner la fausse image d’une rébellion des Congolais contre le régime de Tshisekedi.
UNE VRAIE-FAUSSE CRISE…
Du coup, l’on parle d’une crise qu’il faut chercher à décanter par un dialogue entre les Congolais. Une théorie sortie des laboratoires de Kigali et endossée par le tandem CENCO-ECC nourri à la mamelle des agresseurs de la RDC et de leurs soutiens occidentaux. Le long périple effectué par le tandem pour avoir la bénédiction et les directives de ces ennemis de la République n’a fait que donner de la consistance aux accusations portées sur ces princes de l’église. L’aveu fait par Mgr Fulgence Muteba sur le financement de leurs multiples voyages autour du monde par les pays agresseurs de la RDC, est venu couper l’herbe sous leurs pieds et mettre à nu le pot aux roses.
Depuis, leur leitmotiv se résume dans la réclamation d’un dialogue pour, disent-ils, désamorcer la crise. Une démarche désormais portée par l’opposition politique qui vient de le faire savoir à travers une déclaration politique signée le mercredi 30 avril 2025, par Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sessanga et Joseph Kabila.
Ces opposants au président Félix-Antoine Tshisekedi saluent l’engagement constructif de l’Union africaine, ainsi que les efforts de médiation déployés par Doha, Washington et l’initiative conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC).
LES INITIATIVES EXTéRIEURES, UN SUBTERFUGE ?
Dans leur déclaration commune relayée par radiookapi.net, ces leaders de l’opposition estiment que toute solution ignorant les causes profondes de la crise -telles que la violation intentionnelle de la Constitution, la gabegie financière, la mauvaise gouvernance et la fraude électorale-, ne peut être qu’artificielle et de courte durée.
« Toutes ces initiatives américaines, européennes et africaines ne pourront aboutir sans une unité au sein du pays. L’opposition politique, l’opposition armée et la société civile doivent être au cœur des efforts pour restaurer la paix. Dans les discussions engagées à l’international, il est essentiel que la souveraineté du Congo soit respectée », a-t-on entendu déclarer Prince Epenge, le porte-parole de Lamuka, insistant sur la nécessité qu’il y a, pour les Congolais, d’échanger autour d’un forum de dialogue. Car à l’en croire, la solution ne viendra pas entièrement de ces initiatives extérieures. Mais que c’est à l’interne que les Congolais doivent se parler, en prenant en compte les efforts menés par la CENCO et l’ECC, afin de restaurer rapidement la paix dans le pays. A moins d’être naïf pour ne pas comprendre que la raison d’un tel dialogue est de ramener la RDC à la case départ, pour remettre les Rwandais et autres Rwandophones dans la gestion du pays, et le fragiliser davantage, confie un analyste, convaincu que, de cette façon, Paul Kagame compte gagner par un éventuel dialogue, ce qu’il n’a pas réussi à travers les armes comme par le passé sous Joseph Kabila. Le même Kagame qui avait misé sur la défenestration de Félix Tshisekedi par Naanga avec le soutien des militaires Rwandais. Il bénéficie dans sa dynamique, de l’appui de tous opportunistes déçus par la ferveur Trumpiste en faveur de la paix en RDC. Parmi lesquels, Emmanuel Macron, Obasanjo, Museveni, Ruto et tant d’autres qui ne veulent pas donner à Félix Tshisekedi la chance de signer le deal salvateur avec les USA sur l’exploitation des mines congolais par le pays de Donald Trump contre la sécurisation de la RDC. Tshisekedi, lui, n’est pas prêt de leur offrir sur un plateau d’or, un tel forum dont il déclare la tenue non fondée, tout en restant ouvert aux échanges avec des Congolais qui désireraient le rencontrer dans un cadre normal. Avec des mots clairs, il l’a fait savoir : « Je ne suis pas à l’origine de cette initiative parce que pour moi, le pays n’est pas dans une crise politique qui chercherait à obtenir de dialogue, qui va aboutir à des arrangements et qui va mettre le pays entre parenthèse. Nous ne voyons vraiment pas ni la nécessité ni l’urgence », a-t-il déclaré tout en soulignant :
« Moi, comme toujours envers mes compatriotes, j’ai les mains tendues pour parler avec quiconque le voudrait. C’est pour dire que ce débat ne concerne ni ma personne, ni ma famille politique. Il n’y a pas une telle initiative qui soit en chantier. Ceux qui parlent du dialogue voudraient peut-être parler avec nous. La disponibilité est là ».
Laurent BUADI