Le destin fait-il que certaines personnes voient leur vie prise en étau par des événements malencontreux qui les rendent malheureux, au point de se croire poursuivies par de esprits maléfiques.Le cas le plus illustratif concerne Blaise Kabangu Malundu, un Ne Kongo natif de la province du Kongo Central.
Fils d’un père qui fut cadre de direction à la Société Bata, spécialisée dans la fabrication des chaussures, et d’une mère commerçante, entreprenant dans le commerce et distribution de denrées alimentaires à travers la ville de Kinshasa. Faisant partie d’une fratrie de six enfants dont il est le cinquième, Blaise Kabangu Malundu, ses frères et sœurs seront privés très tôt de la présence de leur père, assassiné par le pouvoir du clan Kabila, juste dans la foulée de l’entrée de l’AFDL au Congo-Kinshasa. Soucieux de la bonne éducation de sa progéniture, le géniteur de Kabangu Malundu n’avait ménagé aucun effort pour que ce dernier bénéficie de bonnes études devant faire de lui un homme utile à son pays. Ce qui justifie sa scolarité dans les écoles bien cotées de Kinshasa. Précisément à l’école officielle Kabinda où il fera ses études primaires, suivies du cycle d’orientation à l’école catholique Saint Charles Luanga. Il continuera les études secondaires scientifiques, option Math physique à l’Institut catholique de Lingwala, sanctionnées par un diplôme d’Etat. Ce cursus scolaire sera suivi par une carrière entamée dans le football semi professionnel au sein des clubs de Kinshasa et de Brazzaville à la 1ère Division Elite. Talentueux gardien de buts dont la notoriété n’est pas à démontrer, Kabangu Malundu reste un modèle pour les sportifs et la jeunesse du pays. La carrière de footballeur lui a ouvert la voie de la politique en le propulsant au sein du très populaire parti congolais de l’opposition dénommé Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS. Dans ce parti cher à Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, Kabangu Malundu va briller de mille feux pour son militantisme avéré, poussé par le souci secret de voir Kabila défenestré du pouvoir par la voie démocratique pour faire triompher la justice sociale et les libertés nécessaires à la bonne vie de tout Congolais. Il a été soutenu dans sa démarche par toute sa famille et particulièrement son défunt père qui fut membre de l’UDPS pour lequel il perdra brutalement sa vie.Les voies de la politique étant insondables, Kabangu Malundu sera placé face aux réalités de la dictature en se voyant privé de la liberté en 2011 par les services de Kabila en marge du retour triomphal d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa, au retour d’une campagne électorale menée tambours battants en provinces. Une déconvenue qui le poussera, en 2012, à intégrer l’Ecole Nationale du Cadastre et des Titres immobiliers. Etudes qui lui vaudra le grade d’Arpenteur. C’est à ce titre, qu’il a travaillé comme Arpenteur au Ministère de Cadastre Foncier jusqu’à mai 2023, date où il quittera le Congo-Kinshasa sur la pointe de pieds. Sa laisser d’adresse, ni faire connaitre sa destination. Laissant ainsi un vide inquiétant au sein de l’église de réveil dirigée par le pasteur Jean-Bosco Kindomba, son père spirituel. Ses proches à l’UDPS propagent qu’il aurait choisi de sauver sa vie. Contraint après plusieurs arrestations, humiliations et persécutions en se réfugiant à Brazzaville. Ont-ils tort ou raison ? Ce qui est vrai, c’est que sa disparition a mis sa famille dans l’embarras. Actuellement, Kabangu Malundu est dans le viseur des services secrets du pouvoir en place pour son franc-parler, sa liberté d’action, d’entreprendre et surtout sa force de cotisation, de mobilisation et de rassembleur. Son départ de l’UDPS trouve, selon ses dires, la justification dans le fait que le parti d’opposition qui a forgé sa carapace de dur à cuir a changé de fusil d’épaule, en composant avec son ennemi d’hier, Kabila que le parti tshisekediste voulait voir mettre hors d’état de nuire. Plan non abouti à cause de ce que Blaise Kabangu Malundu appelle la traitrise de Félix Tshisekedi qui s’est fait nommer président de la République par Kabila. Du coup, il est pris pour cible et traitre pour avoir quitté l’UDPS sur fond de trop de bruits en vue d’adhérer au CDC, un parti de tendance chrétienne.
Le Journal