Le rapport que l’Inspection Générale des Finances -IGF- vient publié sur le contrôle de gestion réalisé au sein de l’Université Pédagogique Nationale (UPN) de Kinshasa, révèle plusieurs irrégularités, met en lumière notre confrère en ligne Zoom Eco tout en signalant que pour ce faire, le service public piloté par Jules Alingete recommande la suspension de tout le Comité de gestion de cette université.
Selon les experts de l’IGF, note le confrère qui a eu accès à ce rapport, la signature du contrat de construction des auditoires passé entre l’UPN et J.SEL Matériaux pour une bagatelle de 5.058.707,69 USD n’a pas tenu compte des préscrits de la loi sur les marchés publics en RDC. Et le rapport rappelle que la signature d’un contrat de construction entre l’UPN et J.SEL Matériaux d’un montant de 5.058.707,69 USD pour la construction des auditoires est intervenue en violation flagrante de la loi relative aux marchés publics et en marge de l’article 6 de l’Ordonnance n°16/071 du 29 septembre 2016 portant organisation et fonctionnement des organes d’administration de l’ESU qui exigent l’autorisation préalable de la tutelle pour les emprunts à plus d’un an de terme. Le contrôle de l’IGF qui dévoile le pot aux roses a été mené entre 2015 et mai 2023. C’est dire combien il s’agit d’un travail de fourmies dont les conclusions poussent
l’Inspection générale des finances à reprocher au Comité de gestion de l’Université pédagogique nationale plusieurs griefs tels que la non déclaration et non-paiement des impôts dus à l’Etat sur toutes les primes et collations payées aux cadres et agents de l’UPN, primes et collations du reste octroyées même pour des tâches régulières et normales qui rentrent dans les attributions du personnel. Pas que ça, il y a parmi les reproches, le non-paiement des quotités dues au Trésor public (DGRAD) sur les frais de diplôme dont le montant total s’élève à 190.225 USD pour l’année académique 2021-2022 ainsi que la
fragmentation de la gestion financière de l’Université caractérisée par la multiplicité des points de perception (caisses parallèles) des frais illégaux au niveau des facultés et départements, dont la gestion échappe totalement au Comité de gestion. Il y a également la
mise en veilleuse de la Direction de l’Audit interne dont le dernier rapport de mission remonte à 2020 et aussi, la non-comptabilisation de 25% des récettes mobilisées par l’Université au cours de l’année académique 2021-2022, du reste, consommées à la source pour un montant global de 7.470.724.245 CDF.
La minoration des effectifs des étudiants régulièrement inscrits sur les listes officielles de l’Université, dégageant un écart de 2.502 étudiants ayant payé les frais académiques mais non pris en compte pour l’année académique 2021-2022 est également pointée du doigt tout comme celle des effectifs ayant occasionné le non-paiement des quotités sur les frais d’inscription et de minerval dues aux entités externes à l’UPN, prévues dans les instructions académiques
pour un montant total de 617.000.000 CDF. La liste des griefs mis au compte du Comité de gestion de l’UPN étant longue, elle intègre en outre, les sorties des fonds du compte n° 2042086876093 de la FBN Bank non justifiées pour un montant total de 5.156.396.114 CDF et la perception des frais illégaux non prévus ni dans la loi et ni dans les textes réglementaires pour un montant total de 2.418.867.673 CDF.
Signe que le suivi et le contrôle des Universités et Instituts Supérieurs par les Services du ministère de l’ESU démeure une chimère. Comment ne pas l’avouer dès lors que des irrégularités flagrantes ont été constatés dans la perception de certains frais illégaux et dans les paiements des avantages indus en faveur des membres du Comité de gestion pour un montant total de 537.353.180 CDF, intégrant les frais d’installation et les frais du troisième cycle.
Dans le même ordre d’idées, il est rélevée la négligence coupable des différents Comités de gestion de l’UPN dans le suivi du prêt de 1.000.000 USD contracté auprès d’Afriland First Bank pour la construction des bâtiments en définitive démolis pour malfaçon.
Le contrôle de l’IGF a constaté que la gestion opaque de ce prêt a conduit l’UPN à signer un acte transactionnel de 1.600.523 USD dont 800.000 USD ont déjà été
payés et la non-rétrocession des quotités des frais de fonctionnement dues aux entités internes de l’Université pour un montant total de 6.588.397.695 CDF. Cette situation a eu pour conséquence, de mettre en danger le fonctionnement harmonieux de l’ensemble des départements et facultés de l’Université, plusieurs sorties des fonds non appuyées par des pièces justificatives pour un montant total de 510.998.182 CDF et 1.211.260 USD. Pour boucler la boucle, le rapport fait mention de l’augmentation de la prime COGIT (indemnités de transport), sans études préalables de faisabilité, en la faisant passer de 1.451.184.900 CDF (première tranche) à 1.866.033.000 CDF (cinquième tranche) pour tout le personnel (soit une augmentation de 28%), sans prévoir les ressources additionnelles nécessaires en vue d’y faire face.
L’UPN s’est trouvée, du coup, mise en difficultés de trésorerie qui a occasionné des impaiements au-delà de la cinquième tranche ayant créé des remous au sein de l’Institution.
Le Journal