La déchéance du Ministre de l’Economie sonne l’alerte !

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Ce qui s’est déroulé le mercredi 30 mars dernier au Palais du Peuple, siège du Parlement RD-congolais, à la faveur de la plénière coupe-gorge qui s’est achevée sur la déchéance du ministre de l’Economie nationale pour incompétence, porte le cachet d’une première dans les annales du Parlement du pays.

L’idée de la suite à ce désormais précédent doit déjà s’imposer et interpeller les gestionnaires de la chose publique habitués à l’impunité et au laxisme au point d’avoir fait de la mégestion une règle et de la dilapidation des deniers, un mode de fonctionnement.

Quoi de plus normal que le pays ait entrepris inexorablement sa descente aux enfers depuis deux décennies. Parce que le parlement qui devrait servir de feu rouge à ne pas franchir s’est montré défaillant.

Ses moyens de contrôle n’ayant été activés que pour servir à intimider et faire trembler les personnalités contrôlées. Pas plus. Ces derniers finissaient toujours par s’en tirer à bon compte en échange des espèces sonnantes et trébuchantes remises dans les enveloppes kaki aux députés membres des commissions de contrôles parlementaires.

Ces derniers ainsi conditionnés et motivés, fermaient volontiers les yeux sur les faiblesses des personnalités contrôlées en peaufinant de positifs rapports en leur faveur après avoir rempli leurs poches de l’argent de la corruption, l’argent sale. Pendant que la nation et la population étaient, eux, des grands perdants.

Aussi déplorable soit-elle, cette situation a connu ses beaux jours et pris longtemps en otage des élus en les poussant à croire qu’ils avaient bénéficié le suffrage du souverain primaire pour tirer avantage de leur fonction de député en usant de ces méthodes.

Et le mal s’est ainsi enraciné au plus profond du sol, un sol qui lui était fertile et favorable à cause de la corruption pratiquée jusqu’au sommet de l’Etat. Mais parce qu’il y a une fin à toute chose, cette habitude perverse était appellée à disparaître un jour.

Comme il fallait s’y attendre, l’heure du changement a sonné avec le Parlement à Majorité de l’Union Sacrée décidée à faire bouger les lignes et engager la machine dans la bonne direction. Sur base des méthodes et pratiques tenant comptes des normes usuelles.

C’est à ce juste niveau qu’il sied de placer la déchéance du ministre national de l’Economie qui vient, du coup, sonner l’alerte sur les gestionnaires de la chose publique et les pousser à bien accomplir leurs tâches, dans les règles de l’art. Pour l’intérêt de la population, en vue de donner un sens à la vision du Peuple d’abord cher à Félix-Antoine Tshisekedi.

Dès lors, les détenteurs d’une parcelle du pouvoir public sont avisés pour ne pas s’amuser à ne pas nager à contre-courant. Car, désormais il est un fait réel que la chambre basse du Parlement a pris la mesure de son rôle de contrôleur laissé dans la rue, et récupéré par l’IGF qui s’en est bien servi au point de damer le pion au parlement.

Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso a eu les mots justes à cet effet lors de son allocution de mercredi :

“Il me paraît utile de rappeler que les moyens de contrôle doivent s’exercer dans le respect des normes, en l’occurence, la Constitution et le Règlement intérieur de notre chambre. La jurisprudence ainsi que les bonnes pratiques parlementaires, en exerçant les moyens de contrôle, les députés sont dans l’exercice normale, légale et légitime de leurs fonctions parlementaires et ne méritent ni violences physiques ni injures, encore moins les attaques verbales dans les médias de qui que ce soit”.

En un mot comme en plusieurs, Christophe Mboso a noté que les membres du Gouvernement ou les chefs d’entreprises visés par les moyens de contrôle parlementaire jouissent du bénéfice de la présomption d’innocence et que les réponses qu’ils fournissent dans ce cadre qui n’est pas une mort subite, doivent être examinées en toute responsabilité et objectivité en tenant compte du contexte sécuritaire, social et économique.

Le Journal