L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) semble avoir du mal à assumer son rôle de parti présidentiel. Au pouvoir depuis quatre ans, le parti politique du chef de l’Etat se révèle incapable de gérer ses propres crises internes. Le comble, presque tous ses conflits finissent sur la place publique. Le dernier en date est celui qui oppose actuellement la Convention démocratique du parti (CDP) au Secrétariat général, Augustin Kabuya.
C’est une scène que l’on ne pouvait pas imaginer même du temps de Joseph Kabila. Le parti présidentiel est sens dessus dessous. En cause, la vague des destitutions mutuelles des animateurs des principaux organes du parti. Il s’agit notamment du président de la Convention démocratique du parti (CDP), Victor Wakuenda, du Secrétaire général, Augustin Kabuya et du président de la Commission nationale de discipline du parti, Emmanuel Mulumba.
A l’occasion d’une matinée politique qui a regroupé tous les districts de la ville de Kinshasa, samedi 12 novembre au siège de la fédération UDPS/Funa, situé dans la commune de Kasa-Vubu, Victor Wakwenda a accusé Augustin Kabuya d’avoir paralysé l’UDPS. Il a énuméré entre autres griefs, les disfonctionnements et la violation des textes qui régissent le parti au point que des courriers des structures internes sont sans suite.
«Le bureau de la CDP, 7 courriers sans réponse ; le bureau de la commission nationale de discipline, des milliers de plaintes; les travaux de Kisantu, les états généraux des forces vives. Presque toutes les commissions, tous les correspondants officiels du parti, de la base au sommet, tous ont constaté avec stupéfaction que le parti est paralysé, phagocyté et est en disfonctionnement complet », a-t-il accusé.
Un aller-retour à Makal
Quelques jours plus tard, le président du CDP a été à son tour destitué. La décision a été lue par le président de la Commission nationale de discipline de l’UDPS, Emmanuel Mulumba.
Le même jour, Augustin Kabuya a promis de «corriger» Victor Wakuenda au cas où il continuerait avec «ses bêtises». De la parole à l’acte, le président du CDP a été arrêté lundi 21 novembre 2022 et envoyé à la prison de Makala.
Le lendemain, suite à la pression, il a été libéré «sur décision de la hiérarchie du parti» d’après plusieurs sources.
De l’avis des analystes, ce spectacle désolant que livre l’UDPS la fragilise et la diminue ses chances de remporter le plus de sièges possible aux prochaines élections législatives. Au-delà de tout, l’incapacité d’Augustin Kabuya et consorts à gérer leurs divergences ne fait pas les affaires du chef de l’État Félix Tshisekedi, Autorité morale de l’UDPS.
Le Journal
