Le DG du BCeCo fait obstruction au travail de l’IGF, la Cour des comptes le reprend

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C’est chaud pour le directeur général du Bureau central de coordination ( BCeCo), Jean-Mabi Mulumba. Alors qu’il espérait se cacher derrière la Cour des comptes pour échapper au contrôle financier mené par l’Inspection générale des finances (IGF) sur le Programme de développement local des 145 territoires(PDL-145 T), ses contre vérités ont été mises à nu.

Dans une note d’information datée du 14 juillet 2023, Jean Mabi Mulumba a instruit les chefs d’antennes du BCeCo de ne recevoir aucun autre service pour le contrôle financier du PDL-145 T.

« La présente a pour but de vous informer que depuis le 26 juin 2023, les dossiers relatifs au Programme de développement local des 145 territoires pour la zone gérée par le BCeCo sont en instruction auprès de la Cour des comptes. De ce fait, la Cour des comptes étant une juridiction supérieure, aucun autre service ne peut procéder au contrôle sur les dossiers en instruction », a-t-il prétendu, en demandant aux chefs d’antennes de répercuter cette information auprès de toutes les agences locales d’exécution (ALE), de toutes les petites et moyennes entreprises (PME) et de tous les ingénieurs à pied d’œuvre (IPO).

Réponse du berger à la bergère, le premier président de la Cour des comptes lui a répondu, à travers une correspondance, qu’il n’a pas dit la vérité.


« Ces allégations, d’une rare gravité, lui-t-il écrit, m’ont surpris et appellent de ma part les observations ci-après, à titre de mise au point: la Cour des comptes n’a jusqu’ici diligenté aucun contrôle sur l’exécution du PDL-145 T. Toute mission de la Cour des comptes commence par la signature d’un ordre de mission par son premier président sur base de l’article 98 de la loi organique , ce qui n’est pas le cas en l’espèce (i); une quelconque demande d’informations émanant du Parquet général près la Cour des comptes n’équivaut pas à une mission de la Cour des comptes, pour tenir tout autre contrôle en état…(2) et; il n’appartient pas à un responsable d’une entité auditée de se prévaloir de la préséance de la Cour des comptes sur tous les autres organes de contrôle des finances et des biens publics ».

Agissant au nom du premier président de la Cour des comptes en mission, le président de chambre Kinzhele Ndala Lele Louis a fait remarquer au DG du BCeCo que « pareille attitude, pour le moins maladroite, doit être interprétée et comprise comme une volonté manifeste d’échapper au contrôle et d’éviter, par ce fait même, de s’acquitter du devoir sacré de redevabilité en tant qu’agent public. »

Sommé de retirer sa note

Tirant toutes les conséquences de ce comportement déviant, le premier président de la Cour des comptes a donné une instruction claire au directeur général du BCeCo.

« Je vous enjoins instamment de retirer votre note d’information adressée aux chefs d’antennes du BCeCo, et de déférer à tout contrôle diligenté dans ce contexte », a-t-il conclu.

A noter que des inspecteurs des finances effectuent des missions de contrôle financier dans quinze provinces sur le PDL-145 T.

Les hommes de Jules Alingete cherchent à voir clair sur l’utilisation des fonds alloués à ce programme présidentiel. 

Le Journal