Février 2019. La FAO, en partenariat avec le gouvernement de la RDC, via le ministère de la Pêche et Élevage dirigé par Jonathan Bialusuka, lance une campagne de vaccination cumulée des bovins dans les provinces du Kwilu et de Kwango où, pendant que le Covid 19 fait de ravage, les bovins sont aussi en proie à l’apparition du charbon symptomatique ayant causé la mortalité de plus de 3000 bovins.
La campagne ainsi lancée sur demande insistante des notables de ces deux provinces, poursuivait l’objectif de lutter contre cette épidémie intervenue au moment où les décideurs du gouvernement avaient interdit l’importation de la viande de boeufs pour manger uniquement la production locale.
La persistance de l’épiderme sur les boeufs avait donné lieu à la multiplication des alertes y relatifs, et avait fait que les agents du laboratoire vétérinaire central de Kinshasa avaient fini par effectuer une descente sur le terrain pour prélever des échantillons sur des boeufs malades.
Aux grands maux, des grands remèdes…
Les analyses des échantillons ayant confirmé la présence de la maladie infectieuse du charbon symptomatique, le gouvernement n’avait pas lésiné sur les moyens en débloquant d’importantes sommes d’argent du Trésor public au profit du ministère de la Pêche et Élevage pour faire face à l’épidémie.
C’est ainsi que le vaccin des vaches va commencer de novembre 2020 pour se terminer en février 2021 sur fond d’une campagne dédiée à cette cause.
Événement imprévu. Le gouvernement de la coalition FCC-CACH dirigé par Ilunga Ilunkamba se met en place et voit Adrien Bokele nommé à la tête du ministère de la Pêche et Elevage. Quand sonne l’heure de la remise et reprise entre Jonathan Bialusuka et son successeur Adrien Bokele, la surprise qui attend ce dernier est de taille. La campagne de vaccination du bovin menée tambours battants, a laissé des cadavres dans les tiroirs. Des moyens importants obtenus tant sur le plan financier que matériels, il ne restait rien. Bokele n’a hérité que de deux camionnettes, et rien dans les caisses. Même pas un seul Franc congolais. Pas une séringue, ni une paire de gants ou de bottes.
Que des analystes avisés aient parlé d’un programme budgétivore pour enrichir ceux qui en étaient les gestionnaires, n’était pas parler en l’air. Déjà que, mis au parfum sur la gestion lacunaire de la campagne, l’ANR et la Police judiciaire des Parquets avaient interpellé et arrêté des agents indélicats du ministère de la Pêche et Élevage impliqués dans la gestion de la campagne. Mais rien de palpable n’avait transpiré de cette poursuite judiciaire et le flou est resté entier sur la direction prise par la grande partie du financement.
De quoi pousser les notables du Kwango et du Kwilu qui ont gardé un mauvais souvenir de la mauvaise gestion de cette campagne, à inviter Constant Mutamba, le tout nouveau ministre de la Justice et Garde des Sceaux, à s’intéresser de près, à ce dossier sulfureux qui a englouti des milliers de dollars américains sans laisser des traces. Surtout que ce ministre de la Justice et Garde des Sceaux qui a annoncé les couleurs de la plus belle manière, en sommant l’IGF à lui fournir des dossiers litigeux sur le plan financier remontant de 2019 à ce jour.
Qui dit mieux que le professeur Emmanuel Kabongo Malu ?
Pour l’éminent professeur Kabongo Malu, Constant Mutamba, le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a compris qu’on entre en politique pour faire l’histoire, voire l’accélérer. Et comme l’Histoire est faite par le Peuple, dit le Professeur, il suffit de servir le Peuple pour entrer vivant dans l’histoire.
Mais voilà, l’histoire c’est comme un cheval blanc rapide qui passe devant votre maison, si vous ne l’attrapez pas, vous restez hors de l’histoire. Constant Mutamba en connaît les mécanismes. Il va vite comme le cheval blanc. Il invite un autre historiciste qui l’attendait depuis belle lurette : un certain Jules Alingete qui l’attendait depuis des années, avec des dossiers ficelés sur les abus de biens sociaux, les détournements des deniers publics, les spoliations du patrimoine de l’Etat… Alingete croyait que la Justice ne valoriserait jamais ses efforts, ses enquêtes…, au point où certains individus se moquaient de lui : tu en es où avec tes accusations ? Le ministre a redonné de l’espoir à Alingete : il lui a demandé tous les dossiers de ces trois dernières années! Prudent, le ministre prévoit de construire encore quelques prisons. C’est dire qu’à eux deux, le justicier et le fouineur, ils peuvent changer le cours de l’histoire, voire en créer une nouvelle, celle de réduire drastiquement le vol des biens publics par des individus sans foi ni loi qui ont longtemps joui de l’impunité et profité du laxisme de la Justice congolaise. Que le justicier et le fouineur ne l’oublient pas: les institutions ne valent que ce que valent leurs animateurs. Les portes de l’histoire sont ouvertes,Messieurs! Débarrassez-nous de la racaille SVP.
Le Journal