UDPS, une mort programée !

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Telle une bombe lachée dans la nature, la publication par la CENI, des candidats retenus à la députation nationale pour les élections de décembre 2023 a eu pour conséquence, de mettre de l’agitation dans la tête de certains responsables politiques du pays.

Ces derniers se sont déchaînés sans ménagement, dans les médias et sur les réseaux sociaux pour exprimer leur désapprobation. Non vis-à-vis de la centrale électorale, mais envers leurs partenaires politiques.
L’exemple le plus patent et en vue, aura été donné par Augustin Kabuya, Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social -UDPS.
Piqué par on ne sait quelle mouche, le chef du parti présidentiel s’en est vigoureusement pris à certains partis alliés à l’UDPS et membres de l’Union sacrée de la nation, pour avoir aligné plus de candidats dans la course pour siéger à l’hémicycle de Lingwala lors de la prochaine législature.
Les partis visés par Kabuya ont pour noms, le MLC de Jean Pierre Bemba Gombo, l’UNC de Vital Kemhere, et le parti cher à Modeste Bahati.
Leur tord, à en croire le patron de l’UDPS/Tshisekedi, serait de s’être appuyés sur l’aura du parti présidentiel pour voir luire le soleil et aligner plus de candidats à la députation nationale. L’on croirait rêver, s’est exclamé un analyste du sphère politique congolais, ne parvenant pas à s’expliquer comment un responsable d’un parti politique aussi capé que celui de la 10ême Rue Limeté, en soit arrivé à émettre de telles plaintes à la limite des jéremiades.
À l’en croire, les partenaires de l’UDPS ne sont pas là pour soutenir ce parti, mais accompagner Félix-Antoine Tshisekedi pour obtenir un deuxième mandat et lui assurer une large majorité parlementaire.
Quoi de plus normal, qu’ils aient mis le paquet pour aligner le plus de candidats possible en vue d’atteindre leur objectif de constituer la majorité parlementaire prochainement.
Un souci qui aurait logiquement pu animer Augustin Kabuya pour aligner à son tour, un très grand nombre de candidats.
Surtout que ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent pour se lancer un tel défi. Défi aussi normal qu’encourageable. Kabuya, lui, au lieu de dire bravo à ces alliés politiques de son mentor Félix-Antoine Tshisekedi, a trouvé mieux de les vilipender gratuitement. Le monde à l’envers, serait-on tenté de dire.
Augustin Kabuya a, dans sa soif de mettre leurs partenaires mal à l’aise, semblé oublier que l’exemple de Joseph Kabila et sa majorité FCC est encore frais dans la mémoire collective. En 2018, le PPRD avait joué la carte hasardeuse que le SG de l’UDPS veut manipuler inconsciemment, sans en calculer d’éventuelles conséquences qui pourraient se révéler aussi désastreuses. Après avoir frustrés les pièces maîtresses du puzzle FCC tels que Modeste Bahati, Pius Muabilu et tant d’autres qui étaient d’un poids certain, sur la balance. Le PPRD s’est trouvé à la fin isolé et minorisé. Le parti kabiliste avait signé sa propre mort. Juste par orgueil. Aujourd’hui, il a disparu des radars politiques du pays. Après avoir fait tomber son Autorité morale. Par la boulimie exagérée du pouvoir pour le pouvoir.
Kabuya, lui, a vite effacé ces déboires de sa tête. Croyant peut-etre que le pouvoir de Fatshi sera éternel. Et pensé que tous les députés qui ont traversé la rue pour soutenir Tshisekedi n’avaient pas d’ambitions personnelles de se représenter. Pour le chef du parti présidentiel, tout ce monde n’aurait agi que pour les beaux yeux de Augustin Kabuya.
Pourtant, ce dernier aurait fait oeuvre utile en cherchant à savoir si au mois de décembre 2023, c’est Félix qui sera élu pour le compte de l’UDPS ou bien il sera élu par des partenaires qui avaient constituée une majorité de fait au parlement pour mettremettre sur pied un bloc autour du chef de l’Etat.
En cas de l’élection de Fatshi, l’avenir de l’UDPS après le deuxième mandat devrait constituer un sujet de préoccupation pour celui qui se veut “Muana bute”, autrement dit, l’aîné de la famille.
Une fois les deux mandats de Félix Tshisekedi accomplis, l’UDPS devra chercher comment se refaire une santé et se relancer sur la scène. Ce qui ne pas toujours évident, d’après les exemples vécus par les prédécesseurs de l’UDPS qui ont fondu comme châteaux de cartes, une fois le pouvoir perdu.
La leçon à tirer de ce manque de courtoisie politique, c’est qu’il ne faut sous-estimer les autres, en politique.
Car, demain l’UDPS peut finir par vivre l’expérience du MPR et du PPRD après 2028. Il faut rester humble.
Pour plusieurs observateurs de la scène politique du pays, le Secrétaire Général du parti cher à Étienne Tshisekedi Wa Mulumba a raté l’occasion de se taire.

Le Journal