Suspension du PCA et du DG du FFN: Eve Bazaiba les doigts dans le cambouis et cache mal son jeu !

Ministre d’État en charge de l‘Environnement et Développement durable, Eve Bazaïba vient de mettre fin à la récréation qui avait longtemps été observée à la tête du Fonds Forestier National -FFN- avec cohabitation non apaisée entre le président du Conseil d’administration et le Directeur Général qui avaient difficile à parler un même langage parce que le PCA ne le voulait pas et semblait être partisan ôtes-toi de là que je m’y mette en marchant volontairement sur les plates-bandes de la Direction Générale en négligeant d’accomplir les tâches dévolues au Conseil d’administration dont il est la tête. La ministre de tutelle s’était montrée vexée de ce comportement peu orthodoxe qui n’est pas de nature à faire fonctionner normalement le FFN.
Le Président du Conseil d’administration investissant tous ses efforts dans le sabotage des actions menées par le Directeur Général pour de raisons connues de lui seul. Pour maints observateurs, le PCA ne voudrait pas que le mandat du DG à la tête du FFN soit une réussite. Ceux qui sont de cet avis se retrouvent réconfortés dans leur lecture des faits, par la démarche menée par le PCA dans le sens de faire bloquer tous les comptes bancaires du FFN et priver le DG des moyens de sa politique. La lettre du PCA adressée à l’IGF dont copie avait atterri entre les mains de madame Eve Bazaiba et donné l’occasion d’exprimer tous ses regrets sur la façon de faire du PCA du FFN qui est loin de se conformer aux normes.
Ève Bazaiba était mieux aux faits !
En sa qualité de ministre de tutelle, le 06 juin 2024, Bazaiba avait adressé à l’Inspection Général des Finances une correspondance accusant réception sur la sienne lui adressée sur la mise en œuvre des résolutions de la 12ème Réunion du Conseil d’administration du FFN et par laquelle, elle était sans langue de bois : « Je retiens que vous ne pouvez pas donner suite à la requête du PCA pour des raisons évidentes, parce que depuis le 31 mai, l’IGF avait mis fin aux missions d’encadrement auprès des entreprises et établissements publics ».
En outre, la ministre Bazaiba se faisait plus précise en notant avec beaucoup de regret, les dérapages à répétition dans le fonctionnement du Conseil d’administration du FFN. Celui-ci, avait-elle noté, travaille sans respect des normes. Les décisions de ses réunions, pour avoir force de loi, doivent avoir l’approbation du ministère de tutelle, mais pourtant, elles ne lui sont jamais soumises.
De la même manière, Eve Bazaiba avait dit n’avoir jamais donné son quitus pour la tenue de la 14ème Réunion du Conseil d’administration du FFN dont elle soulignait que les décisions y découlant sont nulles et sans effets tout en tranchant que le PCA du FFN n’a pas qualité d’instruire l’IGF mais dénoncer les irrégularités de gestion constatées s’il y en a.
La ministre n’était pas sans arguments en révélant qu’aucune disposition légale, statutaire ou réglementaire régissant le FFN ne donne le pouvoir au président du Conseil d’administration de prendre des mesures osées allant jusqu’à bloquer les comptes d’un Etablissement public sans l’approbation du ministère de l’Environnement, Autorité de tutelle du reste habilitée quant à ce. C’était déjà un camouflet et mise au poteau du PCA par Ève Bazaiba.
Mais quand la Première ministre Judith Suminwa fut saisie de cette situation, elle ne s’est nullement empêchée d’instruire Ève Bazaiba à remettre de l’ordre dans la boîte en usant de son pouvoir.
Aussi décevant que cela puisse paraître, la ministre d’État en charge de l’Environnement et Développement durable a préféré suspendre préventivement le Président du Conseil d’administration et le Directeur Général du FFN, oubliant du coup toutes les reproches qu’elle avait déjà faites sur la personne du PCA et qui ne concernaient pas le DG qui en était la victime expiatoire.
Pour des sources proches du dossier, Ève Bazaiba a frappé les deux frères-ennemis tous membres de l’UDPS pour écarter le Directeur Général et confier l’intérim au Directeur Général Adjoint qui est de son parti politique, le MLC.
Regard dans le rétroviseur oublié...
Un illustre inconnu s’était permis de salir gratuitement l’image du Directeur Général et du Comité de gestion. Très fâchés, les directeurs du FFN réunis dans un collectif, avaient réagi en dénonçant ces méthodes pas régulières choisies par le PCA pour déstabiliser le comité de gestion en répendant des rumeurs et faux bruits accusant le Directeur général de megestion et détournements des fonds. Poussant très loin le bouchon, le PCA avait suspendu le financier et l’agent chargé de recouvrements. Pourtant, les milieux du FFN soulignent qu’il n’a pas qualité pour agir ainsi en solo. Parce que, pour licencier un cadre de direction, il faut avant tout que le Directeur général qui gère les affaires au quotidien prépare le dossier et le soumette au Conseil d’administration en respectant la procédure disciplinaire ad hoc.
Des plaintes comme s’il en pleuvait…
Ce qui n’a pas été appliqué dans le cas du licenciement du financier et du chargé des recouvrements. Cas pour lesquels, le PCA avait violé intentionnellement les textes réglementant le fonctionnement du FFN en s’attribuant les prérogatives de tout le Conseil d’administration. Ceux qui ont cherché à fouiner pour en savoir un peu plus sur les dessous des cartes de cette affaire, avaient découvert que le noeud du problème qui fait que le courant n’était pas au beau fixe entre le PCA et le Directeur général a pour nom, une note circulaire du gouvernement ayant décidé que les mandataires passifs des entreprises publiques et sociétés étatiques ne touchent plus des émoluments mais se contentent des jetons des présences aux réunions, perdant ainsi tous les avantages. Bazaiba l’avait rappelé à l’IGF.
Le Collectif des sous-directeurs et les directeurs dans un mémorandum daté du 17 décembre 2024 adressé à Eve Bazaiba, Ministre d’Etat chargée de l’Environnement et Développement durable avec copies réservées au Chef de l’Etat, à la Première ministre, à quelques membres du gouvernement, et aux autorités judiciaires, les signataires mettaient plusieurs griefs à charge du président du conseil d’administration, notamment le refus de visiter les bureaux du FFN pour se rendre compte des conditions de travail des agents; la non validation des projets de reboisement soumis par la Direction générale, les revendications pécuniaires et surréalistes des membres du Conseil d’administration, sans tenir compte de la capacité réelle de production, des conditions de travail des agents et cadres du FFN.
Il y avait aussi le soutien inconditionnel à certains agents révoqués pour détournement de fonds avérés; la révocation par le PCA des Directeurs sans consultation préalable de la Direction générale; l’envoi des personnes non autrement identifiées auprès des entreprises minières assujetties aux taxes sans en informer la tutelle, encore moins la Direction générale et les Entités provinciales.
Il y a également des menaces proférées par le PCA contre les banques qui oseraient bloquer les comptes du FFN; des instructions données au Service d’immigration d’empêcher plusieurs agents et cadres de sortir de Kinshasa sans prouver leur condamnation par des instances judiciaires; l’usurpation des pouvoirs de la Direction générale par le Conseil d’administration qui révoque et nomme des chefs de service intérimaires; et enfin, la multiplication des réunions du Conseil d’administration sans tenir aucun compte de la situation financière du FFN. Ève Bazaiba l’avait également reconnu.
En conséquence, les Sous-Directeurs et Directeurs avaient demandé à la ministre d’Etat Eve Bazaiba, autorité de tutelle, de ne pas considérer les correspondances lui adressées par le Conseil d’administration portant révocation des Directeurs, du Directeur général et de son adjoint.
Eu égard à ce qui vient d’être démontré, il est clair que la ministre d’État de l’Environnement et Développement durable a sacrifié le Directeur Général du FFN pour des raisons politiciennes et qu’il serait juste de revoir sa décision dès lors que sa mesure de suspension est préventive.
Éviter la récidive à l’ACE !
Le cas que l’on vient de vivre au Fonds Forestier National avec la suspension injuste et injustifiée du Directeur Général Mulumba risque de se répéter à l’Agence congolaise de l’environnement -ACE- où le Directeur général Delphin Lama, est traité « incompétent » par ses détracteurs qui le présentent comme tel, au point de pousser les analystes à se demander si l’intéressé ne serait pas victime d’une cabale de ces anarchistes qui convoiteraient son fauteuil et voudraient à tout prix l’occuper ?
Cette assertion est plausiblement soutenue par le DG Lama et son camp qui démontrent que c’est une guerre politique que mène le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba contre l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir comme c’est le cas au FFN.
Dans un mémorandum de trois pages adressé au président de la République Félix Tshisekedi, Delphin Lama révèle que depuis sa prise des fonctions il fait face à des cabales et manipulations en pointant du doigt sur son adjoint et sur la ministre d’Etat de l’Environnement, Eve Bazaiba.
« Déterminé à tout prix à devenir le DG avec l’appui du ministre d’Etat de l’Environnement, madame Eve Bazaiba, ces démarches n’ont pas pu aboutir et se contentant de DGA ; non content de cette fonction, et informé par sa tutelle qu’il ne sera plus DG, chargé de missions de l’époque, il va procéder à la mise en place précipitée en antidatant certaines décisions, notamment mettant sur pied une équipe des directeurs dont le seul but est de procéder au blocage des actions du nouveau DG, le faire valoir qu’il ne travaille pas bien avec espoir bien attendu qu’en cas de suspension, le DGA conformément aux statuts, récupère son fauteuil tant envié », confie Delphin Lama à Félix Tshisekedi en précisant que c’est le travail qu’ont fait et font ces directeurs, bloquant les dossiers au niveau des directions génératrices des recettes dans le seul but de créer la grogne sociale et provoquer ainsi l’impaiement des travailleurs pour que le syndicat aussi, monté par le DGA à l’époque où il était responsable de la structure, actionne les actions sociales pour rendre le climat malsain et obtenir sa suspension.
Le syndicat de l’ACE, mentionne Delphin Lama dans son mémorandum, est constitué des membres de la famille biologique du DGA et des frères et sœurs de son épouse avec mission de mener des actions contre le DG et susciter un climat malsain afin de donner une motivation à madame la ministre d’Etat de procéder à la suspension du DG afin que le DGA le remplace.
Pour démontrer les manœuvres du syndicat acquis à la cause du DGA, Delphin Lama explique qu’à sa prise des fonctions le 16 août 2023, il avait trouvé des arriérés de salaire de 14 mois. Mais la délégation syndicale n’avait entrepris aucune action allant dans le sens de réclamation des droits des travailleurs. Lama qui a apuré ces arriérés ne comprend pas que pour un mois de retard dont accusent les agents que, curieusement la délégation syndicale déclenche une grève générale, malheureusement non observée dans toutes les directions provinciales de l’ACE, sauf au bâtiment où est installé le DGA. Bref, pour le DG Lama, le syndicat de l’ACE a un caractère tribal et népotiste.
MLC vs UDPS !
Le DG UDPS Lama se dit encerclé par la ministre MLC, le PCA MLC et le DGA MLC. Face à cette configuration, révèle-t-il, la ministre d’Etat à l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba, tient mordicus à ravir le seul poste que détient l’UDPS afin de coordonner toute la gestion de l’ACE comme elle a manœuvré au Fonds forestiers national (FFN) où elle a fait partir le DG et PCA UDPS pour laisser la commande au DGA MLC, rendant ainsi la gestion du FFN entièrement au MLC, étant donné que tous les membres du Conseil d’administration restants sont de son parti. Lama mentionne dans son mémorandum que pour avoir une mainmise totale sur ACE, une cogitation est en action entre le syndicat, le DGA et la ministre de tutelle pour obtenir le départ du DG UDPS. Il dénonce ce qu’il qualifie de « gourmandise protique » d’Eve Bazaiba.
Pour rappel, note notre confrère Scoop RDC dont nous tenons cette information, l’ACE est une structure stratégique d’aide des conseils et décisions du gouvernement en matière de projets, politiques et programmes sur la protection et la protection et la sécurité environnementale.
Le Journal