Moïse Katumbi, politicien pas obsédé par la politique !

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A la lecture de ce titre, il y a lieu de chercher comment trouver l’erreur. Pourtant, la bourde est là, visible à l’oeil nu…

L’on ne peut pas déclarer haut et fort n’être pas obsédé de la politique, mais pourtant y exceller activement en nourrissant des ambitions plus que démésurées pour quelqu’un qui se dit être entré dans la politique un peu par hasard, juste pour donner un coup de main à Joseph Kabila Kabange.
C’est à ce dualisme inquiétant que nous livre Moïse Katumbi Chapwe, le président national de Ensemble pour la République qui, dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Jeune Afrique mi-mars 2013, n’était pas allé par le dos de la cuillère en satisfaisant la préoccupation du média qui voulait savoir si lui, Katumbi était tenté de se représenter pour un deuxième mandat au gouvernorat du Katanga lors des élections de 2016 (Ndlr: finalement tenues en 2018), celui que Jeune Afrique avait du mal à classer entre populiste et populaire ne s’était pas fait prier pour trancher: “Moi je suis opérateur économique, je ne nourris aucune ambition politique. Je serais candidat à la députation provinciale. C’est tout”. Difficile de croire les yeux fermés à la sincérité d’un tel politicien qui, sur une profession de foi tirée par le cheveu, sème le doute dans l’opinion en confiant qu’il est opérateur économique et ne nourrit aucune ambition politique dont il dit n’être pas un obsédé. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, Moïse Katumbi, le même, souligne sans sourciller, qu’il sera candidat à la députation provinciale. Soit il prend les Congolais pour des canards sauvages, soit il fait croire faussement que la députation nationale et la politique ne sont pas logées à la même enseigne. Pour des esprits lucides, cela a tout d’une supercherie pour quelqu’un qui indique dans cette interview, que la politique reste une aventure particulièrement difficile. Textuel.
Ces morceaux choisis d’une interview longue de six pages, démontrent à suffisance, que le candidat déclaré à la présidentielle de 2023 est un apprenti équilibriste qui a du mal à se définir entre le business et la politique et choisir sa vraie voie.
Pour ceux qui peuvent douter de la personnalité biface qui caractériserait Moïse Katumbi, ils sont servis par l’intéressé lui-même quand on lui fait savoir que d’aucuns lui prêtent des ambitions présidentielles après le dernier mandat de Joseph Kabila. Sans tergiverser, il répond: “J’ai déjà entendu cela, mais je vous répète que je n’ai pas d’ambitions politiques. Je suis entré dans la politique un peu par hasard. Ma seule préoccupation est de contribuer à l’essor de la RDC”, avait-il confié en précisant qu’à l’issue de son mandat, il retournera à son métier d’homme d’affaires et de gestionnaire du club de football.
Quand le média lui demande quel rôle, selon lui, le Rwanda joue en étant indexé dans la crise congolaise, il a une réponse au bout de lèvres: “Je ne suis pas ministre des Affaires étrangères, ce n’est pas donc mon rôle de répondre à cette question”. C’était il y a dix, jour pour jour.

Laurent BUADI