La RDC : La violence provoque une crise sanitaire aiguë

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Congolese families shelter in the grounds of a Catholic church being used as a temporary site for internally displaced persons in Drodro, Ituri. ; More than 300,000 people have been displaced across eastern Democratic Republic of the Congo (DRC) since early June 2019. Inter-ethnic violence between the Hema and Lendu communities in Ituri Province reignited in multiple new attacks, following previous fighting and widespread displacement in late-2017 and early-2018. By mid-September 2019, insecurity was still growing, with more and more people in need of humanitarian assistance and unable to return home. In Drodro, more than 16,000 internally displaced persons have arrived in the last few months and have been forced to find shelter wherever they can. Some have been taken in by local families, others have found shelter in sites, but many are still sleeping in the open or in public buildings. UNHCR and partners are responding to urgent needs, including shelter, water, sanitation, healthcare and food. In total, DRC has an estimated 4.5 million internally displaced people.

En raison d’une recrudescence des conflits et de l’insécurité, ainsi que des catastrophes naturelles et des épidémies, le nombre de personnes déplacées internes en République démocratique du Congo a plus que doublé pour atteindre 6,3 millions depuis la fin de l’année 2022. C’est ce qui ressort de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et confirmé par Caritas/RDC tout en soutenant que cette situation aggrave la souffrance de millions de personnes et augmente considérablement les besoins en matière de santé.

L’OMS précise que les provinces de l’Est du pays, notamment l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, sont les plus touchées avec environ 6 millions de personnes qui ont été contraintes de fuir leur domicile à cause de la violence depuis mars 2022. Non seulement la violence de la guerre, mais ces provinces connaissent également une recrudescence des maladies infectieuses dont le bilan est désastreux. Au Nord-Kivu, on compte plus de 17.000 cas de choléra et 148 décès signalés depuis décembre 2022 et la maladie a également touché le Sud-Kivu voisin. Parmi ces maladies infectieuses, les deux provinces voisines comptent à elles seules 82 % des cas de rougeole enregistrés dans le pays cette année sur plus de 136.000 cas dont 2000 décès.
En plus de la violence armée, les inondations survenues en début de cette année ont sérieusement endommagé 36 établissements de santé dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Kasaï et de la Tshopo, augmentant encore les besoins en santé. Lors d’une vague de violence au Nord-Kivu en octobre 2022, au moins 32 établissements de santé ont été pillés ou endommagés, limitant l’accès aux services.

Des inondations et conflits inter communautaires
La RDC est secouée de l’Est à l’Ouest. Si à l’Est on parle des conflits armés, à l’Ouest on parle de des inondations et conflits communautaires dont trois provinces sont touchées. Il s’agit de Mai-Ndombe, du Kasaï et de la Tshopo dont les inondations et les conflits intercommunautaires ont entraîné le déplacement de près de 100.000 personnes. A cela s’ajoute dans ces trois provinces, une épidémie de rougeole qui a touché environ 18.000 personnes avec 444 décès enregistrés, précise l’OMS.
Dans sa récente publication, Caritas/RDC soutient que les agences humanitaires des Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme sur les besoins humanitaires croissants dans l’Est de la République démocratique du Congo et ont appelé à une intensification immédiate des opérations d’assistance à la population affectée. Au regard de la détérioration de la situation humanitaire qui prévaut dans la Tshopo, le Kasaï et le Mai-Ndombe, l’OMS a également décidé d’intensifier immédiatement les opérations d’assistance aux populations affectées de ces trois provinces.

23 millions sur 174 millions de dollars de besoins semblent insignifiant

Pour subvenir à ces besoins l’OMS trouve qu’une assistance sanitaire est nécessaire afin de secourir les déplacés qui sont dans une situation très déplorable.
« Et cette année, au moins 174 millions de dollars sont nécessaires pour fournir une assistance sanitaire d’urgence. Cependant, seuls 23 millions de dollars, soit 13 %, ont été mobilisés », regrette l’OMS qui espère aller au-delà pour soulager cette population dans la détresse.

Selon Caritas/RDC, l’OMS a activé son niveau de réponse le plus élevé pour faire face à la crise humanitaire dans les provinces touchées. En intensifiant sa riposte, l’Organisation se concentrera sur le renforcement de l’accès aux services de soins de santé essentiels, y compris la santé mentale, la violence basée sur le genre et la vaccination, le système d’alerte précoce et la surveillance, la fourniture de médicaments et de matériel vitaux et la prévention de l’exploitation et des abus sexuels au sein de la population vulnérable.

« L’aggravation de l’insécurité a fortement impacté des millions de personnes déjà confrontées à des conditions de vie désastreuses et privées de services essentiels de base tels que les soins de santé. Avec nos partenaires, nous sommes déterminés à renforcer notre soutien pour garantir que les personnes les plus nécessiteuses ont accès à des services de santé vitaux », a déclaré le Dr Boureima Hama Sambo, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en RD Congo.

Autant d’éléments fondamentaux de la réponse à la crise sanitaire

Pour l’Organisation mondiale de la Santé, les principaux besoins en santé comprennent les soins de santé d’urgence de base, y compris les services de santé sexuelle et reproductive, la santé mentale et le soutien psychosocial, ainsi que la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre et de traumatismes. Garantir l’accès des populations vulnérables aux services de santé essentiels, renforcer la surveillance des maladies, la prévention et la réponse aux épidémies sont autant d’éléments fondamentaux de la réponse à la crise sanitaire.
Les autres interventions prioritaires de l’OMS couvriront la prévention des maladies, la vaccination de routine, la riposte au choléra, à la rougeole et à la polio ainsi que la réhabilitation et l’équipement des établissements de santé.

Gel Boumbe