Cent ans après sa création le 21 avril 1925: Le Parc national des Virunga accueille quatre gorilles de pleine menacées d’extinction

Quatre femelles gorilles de plaines de l’Est, menacées d’extinction et sauvées du trafic illégal d’espèces sauvages, ont été réintroduites dans la nature du Parc National des Virunga, au Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC.
Cette opération de réintroduction s’inscrit dans un projet ambitieux de sauvegarde de la population isolée de gorilles vivant sur le Mont Tshiaberimu, dans le nord du parc. Elle est intervenue juste après la célébration, le 21 avril 2025 à Beni, du centenaire de ce parc, dans un contexte mêlant fierté, deuil et espoir.
« Après des nombreuses années de préparation et d’une collaboration étroite entre le Parc nationale des Virunga, les communautés locales et les experts scientifiques, cette étape marque un tournant majeur dans les efforts de renforcement de la population de gorilles des plaines de l’Est. Nous sommes heureux de constater que ces gorilles s’adaptent avec succès à la vie sauvage », a expliqué M. Emmanuel de Merode, Directeur du Parc National des Virunga, cité par le communiqué.
Il a ensuite souligne que le renforcement de la population de gorilles de « GRACE » vers le Parc National des Virunga est un fruit de longues années de préparation rendu possible grâce à une étroite collaboration entre les gestionnaires du parc, les communautés riveraines, des experts de l’Union européenne, la Fondation Arcus, le Disney Conservation Fund, Explore.org (activité caritative directe de la Fondation Annenberg), le Margot Marsh Biodiversity Fund, la Fondation QATO et la Société Zoologique de Frankfurt.
Ce succès souligne aussi l’importance de la coopération entre conservation, science et participation communautaire dans la lutte contre le braconnage et la préservation de la biodiversité dans la région des Virunga, conclu la source qui souligne que
Lulingi est l’une des gorilles de pleine, en risque d’extinction, réhabilitée dans le Mont Tshiaberimu, au nord du Parc national des Virunga.
Un centenaire couronné de joie, mais aussi de malheur
Le Parc national des Virunga a célébré son centenaire avec une réserve naturelle menacée mais active dans la conservation et le développement local.
Doyen des aires protégées d’Afrique, le Parc National des Virunga (PNVi) a célébré, lundi 21 avril 2025, son centenaire à Beni, au Nord-Kivu, dans un contexte mettant ensemble une fierté surmontée de deuil et perchée d’espoir. On dépit des menances multiples, le parc continue d’incarner la résilience et l’engagement pour la biodiversité et le développement communautaire.
30 millions USD générés par le trific illicite par an
Le PNVi est depuis classé patrimoine mondial de l’UNESCO, il évolue aujourd’hui dans un environnement particulièrement instable dont, près de 50% de son territoire est sous occupation armée, avec environ 1.500 éléments actifs autour de ses limites. Plus de 30 millions USD par an, issus du trafic illicite de ses ressources naturelles alimentant l’économie de guerre.
Face à cela, 1.516 agents, incluant les éco-gardes de l’ICCN, les civils de la Fondation Virunga et les techniciens de Virunga Énergies, se relaient au quotidien, parfois au péril de leur vie. Plus de 220 éco-gardes ont été tués ces vingt dernières années.
4,5 % de progression des gorilles des montagne par an
Malgré les pressions subi par le parc, aucune espèce n’a disparu en cent ans. La population des gorilles de montagne progresse de 4,5% par an, atteignant 350 individus, dont 251 habitués. Les éléphants sont désormais 544, un record depuis quatre décennies, et la population d’hippopotames reste stable à 1.300.
Des campements fortifiés, des clôtures électriques et la matérialisation de 577 km de limites protègent les zones sensibles et assurent une certaine cohabitation homme-faune.
Alliance Virunga, pierre angulaire d’investissement
L’Alliance Virunga est considérée comme une pierre angulaire pour la population vivant autour du parc. Elle continue d’investir dans l’énergie, l’agriculture, la pêche et l’entrepreneuriat. Quatre centrales hydroélectriques fournissent de l’électricité à plus de 700.000 personnes et facilitent l’accès à l’eau potable pour un million d’habitants. En parallèle, 8.000 producteurs locaux sont soutenus, 725 petites et moyennes entreprises bénéficient de microcrédits, et plus de 2 millions USD ont été distribués pour renforcer l’économie locale.
Appel lancé à l’État congolais, aux partenaires et aux communautés
Le PNVi est bien plus qu’un parc : c’est un symbole de souveraineté, de paix et de résistance écologique. Pour les cent ans du PNVi, l’appel est lancé à l’État congolais, aux partenaires et aux communautés, pour renouveler l’engagement commun. Car, préserver les Virunga, c’est aussi préserver l’avenir.
Pour rappel, c’est le 21 avril 1925 que Virunga est devenu le premier parc national d’Afrique. Un siècle plus tard, ils demeurent l’une des aires protégées les plus importantes au monde. Un sanctuaire pour une faune emblématique et une source de vie, de résilience et d’espoir pour des millions de personnes dans l’est du Congo. Mais aujourd’hui, les défis sont plus urgents que jamais.
Des faits marquants son centenaire
Le Parc National des Virunga est caractérisé par des faits marquants pendant les 100 dernières années, mettant en évidence son histoire, les étapes importante de sa conservation, ses défis et la dédication de ses écogardes qui forment la ligne de front sur le terrain pour protéger sa faune et flore abondante ainsi que ses habitants.
De 1925 à 1979, la fondations et développement initial du parc ;
De 1970 à 1991, sa croissance, sa conservation et sa reconnaissance globale ;
De 1992 à 2008, le parc national des Virunga en crise, notamment le conflit, le braconnage et la survie ;
De 2008 à 2019, la conservation, la rétablissement et la résilience ;
De 2020 à 2025, la survie et le progrès dans les années 2020.
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