Patrick Muyaya met les journalistes devant leur responsabilité

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Le Porte-parole du gouvernement invite les journalistes congolais à la responsabilité et au patriotisme face à l’agression de la République Démocratique du Congo par les rwandais sous prétexte du M23. Dans une interview accordée mardi 25 octobre 2022 à la Radio Top Congo FM, Patrick Muyaya a mis en exergue les dangers auxquels de journalistes qui relaient sans vérification les informations en provenance du front exposent les militaires qui y sont engagés.

C’est une précision qui valait la peine d’être faite, tellement il y a eu une sorte de laisser-aller dans le chef de journalistes congolais.

A la suite de la reprise des hostilités dans le Nord-Kivu entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les terroristes du M23 appuyés par l’armée rwandaise, certains journalistes ont servi de canaux de relais aux messages des ennemis mais pas que. Ils sont allés jusqu’à propager dans les médias et les réseaux sociaux, les informations top secrètes qui sont susceptibles de relever du secret-défense.

«Vous savez, a dit Patrick Muyaya, qu’une partie du territoire est occupée et que les informations liées au déroulement des opérations militaires requièrent une couverture professionnelle».

Le Ministre de la Communication et Médias a rappelé à l’attention des professionnels des médias que le pays en guerre et par conséquent, ils devraient afficher une attitude des gens engagés dans une guerre médiatique contre l’ennemi.

«Et si nous remarquons, comme j’aime à le dire, nous sommes sur le front médiatique aussi, au-delà du front médiatique et des autres fronts qu’on a défini, et sur ces fronts, il y a beaucoup d’infiltrations, il y a beaucoup de comptes, il y a beaucoup de journalistes qui se font les relais des messages de l’ennemi, nous ne sommes pas comme chez les voisins où les journalistes n’ont pas le droit de s’exprimer, mais lorsque le journalisme s’exerce dans un contexte de guerre, il y a un minimum de choses qu’il faut observer», a expliqué Patrick Muyaya.

Non, Steve Wembi n’a pas été arrêté
Pour démontrer l’inconscience de certains journalites, le Porte parole du gouvernement a évoqué le cas d’un journaliste d’un média international qui a diffusé les audios des échanges des éléments des FARDC sur le front.

Steve Wembi«Nous avons par exemple remarqué, et nous allons engager une initiative dans ce sens, qu’un journaliste étranger s’est permis de publier les conversations de militaires engagés sur le front. Ça ne se fait nulle part. C’est une violation de secret défense mais aussi c’est une forme d’exposition pour nos militaires, parce qu’ils peuvent être retracés par l’ennemi. Donc, nous allons d’abord vérifier si ce journaliste remplit toutes les qualités pour exercer ce métier, et ensuite, il faut trouver une manière pour passer le message», a-t-il annoncé.

Au sujet de la prétendue arrestation du journaliste Steve Wembi, telle que largement dit et écrit, le Ministre de la Communication et Médias a été clair en révélant qu’il est plutôt entré en clandestinité.

«Steve Wembi n’a jamais été arrêté par les services. J’ai parlé avec lui tout à l’heure. Il y a un travail qui se fait en cours pour vérifier. Parce que vous savez que nous, nous tenons à la liberté de la presse par conviction et pas par obligation (parce que les autres nous demandent de le faire) parce que nous pensons que la démocratie à laquelle nous avons tous souscrit, les médias doivent jouer un rôle principal…», a-t-il précisé.

Et au Porte-parole du gouvernement de rassurer les chevaliers de la plume et du micro que «parce que nous, on n’a pas envie de copier le modèle européen aujourd’hui qui a censuré tous les médias russes parce qu’ils assurent la propagande de la Russie».

Le Journal