L’UDPS tue l’Union sacrée

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L’Union sacrée de la Nation, une initiative  salvatrice du Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo  commencé à prendre de l’eau. La confiance de certains partenaires, notamment ceux de Ensemble pour la République est sérieusement entamée. Les responsables de la vive tension à laquelle on assiste actuellement ne sont pas à chercher loin. Ils se trouvent au sein du parti présidentiel, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS). Explication.

Moins de cent jours après sa mise en place, le gouvernement Sama Lukonde risque de voir certains de ses membres démissionner. A la suite du dépôt de la proposition de loi controversée sur la nationalité, des soutiens  de  Félix Tshisekedi et ceux de  Moïse Katumbi se renvoient des  invectives dans les médias et les réseaux sociaux.  Ensemble pour la République a même menacé de quitter le bateau au cas où cette proposition de loi initiée par Noël Tshiani et présentée par Nsingi Pululu parvenait à être inscrite parmi les matières à examiner à l’Assemblée nationale. Cette situation se complique à cause de l’opiniâtreté et de l’arrogance de certains membres du parti présidentiel qui s’amusent à attaquer un des plus influents alliés du Chef de l’Etat. C’est le moins que l’on puisse dire au regard de sorties médiatiques de certains cadres et militants de  l’UDPS qui soutiennent, quoique sans engager le parti, la proposition de loi très controversée qui est rejetée par une écrasante majorité de la classe politique, de la société civile et même la communauté internationale. Comme à l’époque de la coalition FCC-CACH de triste mémoire, des cadres de l’UDPS se plaisent à savonner dans  les médias et les réseaux sociaux, le leader de Ensemble pour la République, le même qu’ils avaient accueilli en sauveur lors de consultations présidentielles qui ont abouti à la mise en place de l’Union sacrée de la Nation.  De leur côté, les pros  Katumbi se montrent logiquement très critiques à l’égard du régime dont ils sont co gestionnaires.  Ce dont on peut qualifier de bras de fer entre les militants du parti présidentiel et ceux de celui de l’ancien Gouverneur de l’ex province de l’Equateur a pris une autre tournure avec l’arrestation du coordonnateur de la jeunesse de Ensemble pour la République, Jacky Ndala. 

Le parti de Katumbi a  attiré, le 18 juillet dernier, « l’attention du Président de la République sur le péril de l’intolérance et de l’absolutisme qui prennent corps auprès de certains leaders de sa famille politique et des institutions dont il est garant du fonctionnement ».  Entre temps, Jacky Ndala a été transféré au parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa Matete et il sera fixé sur son sort ce mardi 20 juillet 2021. Il lui est reproché l’incitation à la rébellion et  l’incitation à l’attentat, d’après le Président de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), Georges Kapiamba. D’autre part, la Kasaïsation des institutions de la République, avec notamment la nomination des originaires du Grand Kasaï dans presque toutes les grandes institutions créent de frustrations dans le chef des alliés de Félix Tshisekedi.

Du coup, des analystes attirent l’attention de Fatshi sur le fait que s’il ne prend pas garde, les prises de position provocatrices et trop osées de certains membres de son parti risqueraient de précipiter l’éclatement de l’Union sacrée de la Nation. Dans cette hypothèse, il aura du mal à fédérer autour de sa candidature pour un second mandat car les déçus de sa gestion risque de se coaliser contre lui en 2023.

Le Journal