Les derniers hommages de Patrick Muyaya au professeur Émérite Malembe Tamandiak

 Les derniers hommages de Patrick Muyaya au professeur Émérite Malembe Tamandiak

Vendredi 10 octobre 2025, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a pris part à la cérémonie d’hommages académiques organisée à l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication (UNISIC) –ex.IFASIC–, en mémoire du Professeur Émérite Paul Malembe Tamandiak, figure emblématique de la recherche en communication et pilier de la formation journalistique en République Démocratique du Congo.

Dans un moment empreint d’émotion et de reconnaissance, le ministre Muyaya, entouré d’enseignants, d’étudiants, de journalistes et d’anciens diplômés, a salué la mémoire d’un « bâtisseur de générations ».

« Aujourd’hui, pour nous, c’est un jour où nous venons rendre nos remerciements, rendre notre gratitude à celui qui était à l’initiative de ce que nous sommes tous devenus. Nous avons aujourd’hui, nous avons demain, nous avions hier, mais nous avions eu tout un mois pour lui rendre hommage. J’espère que tous demain seront là pour l’accompagner et lui rendre les honneurs qu’il mérite par rapport à toute la contribution qu’il a apportée à la fois à la communauté scientifique, à sa famille, mais à toutes les générations de journalistes », a déclaré le ministre Muyaya, visiblement ému.

Ce témoignage, vibrant et sincère, vient rappeler le lien fort qui unit le ministre à l’illustre disparu. Formé à la même école, Patrick Muyaya incarne aujourd’hui cette relève intellectuelle et professionnelle inspirée par la vision du Professeur Malembe, celle d’une communication publique responsable, ancrée dans l’éthique et au service de la société.

 

BIO-EXPRESS

Né en 1942, le Professeur Émérite Paul Malembe Tamandiak fut l’un des pionniers de l’enseignement des sciences de l’information et de la communication en RDC. Chercheur, enseignant, mais aussi mentor de plusieurs générations de journalistes, il a marqué de son empreinte l’histoire de l’ex-IFASIC, devenu aujourd’hui l’UNISIC.

Spécialiste reconnu de la sémiotique, de l’analyse du discours médiatique et de la sociologie de la communication, il a consacré plus de quatre décennies à la formation, à la recherche et à la défense du métier de journaliste. Son œuvre scientifique, composée de nombreux ouvrages et publications académiques, fait de lui une référence majeure du monde universitaire congolais et africain.

Sous sa direction, plusieurs cadres des médias, des institutions et de la communication publique ont été formés. Nombreux d’entre eux occupent aujourd’hui des postes de responsabilité, à l’instar du ministre Patrick Muyaya, qui ne cesse de rappeler que « le Professeur Malembe fut l’un des fondateurs de notre conscience professionnelle ».

Le programme officiel des obsèques, arrêté par les familles Malembe Tamandiak, Songi, Makayabu et Tanzey, se déroule sur trois jours :

• Jeudi 9 octobre 2025 : Cérémonie d’hommages académiques à l’Université de Kinshasa (UNIKIN).

• Vendredi 10 octobre 2025 : Hommage académique à l’UNISIC, suivi d’un hommage institutionnel à la RTNC, avant une veillée mortuaire à l’Espace Ave Maria, sur l’avenue de la Libération.

• Samedi 11 octobre 2025 : Hommages officiels au Palais du Peuple, puis inhumation au cimetière Le Repos du Soldat.

Ces différents moments visent à honorer un intellectuel qui a façonné la pensée communicationnelle congolaise, et dont l’influence continuera d’irriguer le monde académique et médiatique.

Par sa présence et son engagement à accompagner les hommages rendus, le ministre Patrick Muyaya témoigne de la continuité entre la pensée du Professeur Malembe et la politique actuelle de réforme et de modernisation de la communication publique en RDC.

Dans la même lignée que son maître, le ministre promeut une communication transparente, éducative et citoyenne, qui valorise la rigueur intellectuelle et la vérité comme piliers de la démocratie.

Ainsi, ce dernier hommage n’était pas seulement une cérémonie de recueillement, mais aussi une transmission symbolique d’héritage entre un maître et son disciple devenu acteur majeur de la communication nationale.

 

Repos éternel au semeur de plumes, le bâtisseur de consciences…

Il y a des départs qui ne font pas que pleurer les vivants -ils interrogent la mémoire collective. Ce samedi, la terre congolaise accueille le corps d’un homme qui, toute sa vie, a œuvré pour que la parole soit libre, que l’écrit soit rigoureux, et que le journalisme congolais ait une colonne vertébrale.

Le Professeur Émérite Malembe Tamandiak n’était pas seulement un enseignant. Il était une école à lui seul. Une école de pensée, de méthode, de dignité. À l’heure où l’on parle de crise de la presse, de désinformation et de compromissions, son œuvre apparaît comme un phare dans la brume.

C’est lui qui, dans les années post-indépendance, a posé les premières pierres de l’enseignement du journalisme en RDC. C’est lui qui a formé, dans les amphithéâtres de l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et la Communication -IFASIC- devenu Université de l’information et de la communication -UNISIC-, des grappes de journalistes devenus aujourd’hui ministres, rédacteurs en chef, diplomates, ou encore formateurs à leur tour. Le ministre Patrick Muyaya, parmi tant d’autres, est l’un des fruits visibles de cette semence intellectuelle.

Mais au-delà des titres et des fonctions, ce que Malembe Tamandiak a légué, c’est une éthique. Une manière d’interroger le pouvoir sans haine, de raconter les peuples sans folklore, de structurer l’information comme on sculpte une vérité. Il croyait en la rigueur, en la vérification, en la responsabilité du mot. Il croyait que le journalisme n’était pas un métier, mais une mission.

Ses anciens étudiants se souviennent de sa voix envoutante, de ses silences pédagogiques, de ses interpellations sans détour : « Êtes-vous là pour informer ou pour plaire ? » Il ne flattait pas, il formait. Il ne séduisait pas, il éveillait.

Aujourd’hui, alors que son corps repose, son esprit continue de circuler dans les rédactions, dans les micros, dans les colonnes des journaux. Il est là, dans chaque question bien posée, dans chaque article qui refuse la facilité, dans chaque journaliste qui choisit l’intégrité plutôt que la complaisance.

Malembe Tamandiak, c’est une mémoire vivante. Une racine profonde du journalisme congolais. Et si la République est reconnaissante, elle devrait inscrire son nom dans ses institutions, ses écoles, ses archives. Car on ne construit pas l’avenir sans honorer ceux qui ont bâti les fondations.

Qu’il repose en paix. Et que ses leçons ne reposent jamais.

Le Journal avec la Cellule de communication

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