Quelles leçons tirer de l’attitude de Jean-Claude Tshilumbayi ?

 Quelles leçons tirer de l’attitude de Jean-Claude Tshilumbayi ?

La déclaration de Jean-Claude Tshilumbayi revendiquant d’occuper le strapontin du Bureau national de la chambre basse du gouvernement créé déjà une tension politique qui pourrait bien redessiner les équilibres internes de l’Assemblée nationale. En effet, Jean-Claude Tshilumbayi, président intérimaire depuis la démission de Vital Kamerhe, a clairement exprimé son intention de briguer la présidence définitive du bureau de l’Assemblée. Il invoque la logique de l’Union sacrée, affirmant que son appartenance à la coalition majoritaire lui donne toute légitimité.

Mais cette ambition quelque peu démesurée, ne fait pas l’unanimité. Plusieurs voix au sein de l’Union sacrée s’inquiètent d’un glissement vers une personnalisation du pouvoir, surtout dans un contexte où les équilibres sont déjà fragilisés par les récentes démissions et les pétitions internes. Crispin Mbindule, pourtant artisan de la chute de Kamerhe, se dit trahi et marginalisé, dénonçant une instrumentalisation politique.
Le malaise est palpable car l’on se trouve entre la recomposition stratégique et les règlements de comptes. Du coup, l’Union sacrée semble vaciller. L’élection à venir ne concerne pas seulement le perchoir, mais aussi d’autres postes-clés du Bureau, ce qui ajoute une couche de complexité aux négociations en cours.
Si Tshilumbayi persiste, il pourrait forcer l’Union sacrée à choisir entre cohésion et ambition individuelle. Et si les lignes bougent trop vite, on pourrait assister à une fragmentation de la majorité, voire à une reconfiguration du paysage parlementaire.
La crise qui se dessine actuellement à l’Assemblée nationale de la RDC, poussent certains observateurs à s’aventurer dans ses profondeurs pour en saisir ses ressorts profonds, tout comme les jeux d’influence en présence et les implications pour la gouvernance.

Les ressorts de la crise
Le départ de Vital Kamerhe pas démission, à la suite d’une pétition présentée comme un acte de transparence, n’est pas loin de cesser de parler de lui. La démarche a fini par être perçue pas nécessairement comme un ajustement tactique, mais une refonte du Bureau. Il a été parlé de l’instrumentalisation des pétitions dans la mesure où, la procédure a servi de levier pour purger certaines figures tout en préservant les équilibres internes. Les pétitionnaires, comme Crispin Mbindule, ont été marginalisés une fois leur rôle accompli.
Concernant l’ambition de Jean-Claude Tshilumbayi, ses pairs de la majorité parlementaire se disent indignés et surpris que le président intérimaire en arrive à revendiquer la présidence définitive, s’appuyant sur sa légitimité au sein de l’Union sacrée. Cette posture, pour bon nombre de députés, crée un malaise dans la coalition qui, du reste, n’a pas encore tranché sur le partage du pouvoir.
Cette situation est de nature à créer des fractures internes à l’Union sacrée. Surtout que la coalition majoritaire en étant une mosaïque d’alliances est traversée par des tensions entre clans, notamment autour du contrôle de l’hémicycle et de la répartition des postes.

Etonnants jeux d’influence
L’UDPS, déjà titulaire de la 1ère vice-présidence, hésite à céder la présidence à Tshilumbayi, issu d’un autre regroupement. Cela révèle un dilemme stratégique pour consolider ou redistribuer le pouvoir.
Dans l’entre-temps, la commission spéciale mise sur pied comme outil de régulation et dirigée par Peter Kazadi, a fonctionné comme un tribunal politique, validant certaines démissions tout en épargnant d’autres membres du Bureau.
Dans cette dynamique, l’on n’est est arrivé à faire allusion à la marginalisation des frondeurs, parce que Mbindule, artisan de la chute de Kamerhe, se retrouve aujourd’hui isolé et dénonce une trahison et une instrumentalisation, en révélant les logiques de recyclage politique.
Comme si cela ne suffisait pas, une pétition a été initiée contre Tshilumbayi pour sa destitution et signée par 54 députés, l’accusant d’absentéisme et de complicité avec Kamerhe. Cela montre que même les figures montantes ne sont pas à l’abri des retournements.

Implications pour la gouvernance
Avec de telles manœuvres, la crédibilité du Parlement est en jeu et l’Assemblée nationale apparaît comme un théâtre d’ajustements tactiques plutôt qu’un espace de contrôle démocratique. “Cela affaiblit sa légitimité”, a confié un député national complètement désabusé et craignant les risques de fragmentation de la majorité. Il est convaincu que si les ambitions individuelles ne sont pas contenues, l’Union sacrée pourrait se fissurer, compromettant la stabilité législative.
La crise qui sévit à l’Assemblée nationale, pour certains analystes, montre les limites du parlementarisme congolais, où les logiques claniques et les calculs politiciens l’emportent sur les principes.
Du coup, le défi du renouveau s’impose et voudrait que l’après-Kamerhe soit marqué par la recomposition du Bureau qui respecte les équilibres sans céder à la précipitation. Ainsi, le choix du futur président sera un test de maturité politique.

Le Journal

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