Sud-Kivu : La DYNAP demande la cessation immédiate de collaboration FARDC-Wazalendo

Pour restaurer la sécurité dans la ville d’Uvira et ses environs, la Dynamique des acteurs pour les questions de la Patrie (DYNAP) a appelé, mardi 9 septembre, à la cessation immédiate de la collaboration entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs partenaires, les combattants Wazalendo, dans la ville d’Uvira, au Sud-Kivu.
Pour les membres de cette dynamique, l’insécurité dans la ville d’Uvira commence à prendre d’autres allures que l’on ne saura pas gérer si on n’y prend pas garde.
« Nous demandons au gouvernement congolais de prendre ses responsabilités et de mettre fin à toute forme de collaboration avec les groupes armés locaux », a déclaré Sylvano Safari, Coordonnateur de la DYNAP.
Crainte d’une guerre civile
« La situation actuelle à Uvira est inacceptable, qualifiée de dérive très dangereuse, témoignant d’une perte de souveraineté et d’un affaiblissement alarmant de la capacité de l’État à protéger ses citoyens et à faire respecter l’ordre », a fait savoir Sylvano Safari.
L’actuelle situation ayant déjà enregistré des morts et baissés issus de ces violences, le coordonnateur de la Dynamique des acteurs pour les questions de la Patrie appelle le gouvernement à agir.
« Uvira n’est plus pleinement sous contrôle de l’État, un fait que les autorités continuent malheureusement à traiter avec légèreté. Nous courons un risque réel, celui d’un glissement vers une guerre civile, comme on l’a constaté lors de la manifestation contre le général Gasita », a-t-il révélé en insiste pour que le gouvernement agisse urgemment en arrêtant officiellement tout soutien ou tolérance à l’égard des groupes armés non étatiques.
Il ajoute en disant : « Quel que soit leur discours ou justification, l’État ne peut pas pactiser avec ceux qui bafouent son autorité devant tout le pays ».
Pour lui, l’État doit redevenir le seul garant de la sécurité, de la justice et de l’ordre républicain. Il a souligné par la même occasion que le rétablissement effectif de son autorité permettra au gouvernement de reprendre le contrôle de toutes les zones d’Uvira sous influence des groupes armés locaux.
Des soupçons qui pèsent
On se rappelle que, des heurts entre les FARDC et les Wazalendo sont enregistrés, depuis quelques jours, dans la ville d’Uvira, autour de la nomination du général Olivier Gasita comme commandant en charge des opérations et du renseignement de la 33ᵉ région militaire des FARDC.
Cette nomination suscite une forte opposition côté Wazalendo et parmi une partie de la population, qui soupçonne cet officier d’être un agent double des rebelles du M23, affirmant qu’il aurait joué un rôle dans la chute de Bukavu, chef-lieu de la province, il y a quelques mois.
La colère des habitants d’Uvira, des jeunes et des Résistants Wazalendo, qui refusent un commandement qu’ils jugent inefficace et compromis a créé des heurs qui ont déjà causé la mort d’au moins sept personnes et plusieurs blessés, selon un bilan provisoire non confirmé par le maire d’Uvira. Ce courant d’air a également causé une paralysie de la vie socio-économique depuis une semaine.
Au-delà de ce refus de Wazalendo et de la population de cette nomination, le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge, avait réaffirmé, il y a quelques jours, que le général Gasita jouit de la confiance de l’armée et des autorités congolaises. Selon le porte-parole des FARDC, la contestation de la nomination du Général Olivier Gasita est une « manœuvre des ennemis de la République, visant à diviser les Congolais et à opposer les Wazalendo aux FARDC ».
C’est pourquoi, il serait mieux que les soupçons d’infiltration et de traîtrise au sein de l’armée congolaise doivent être soumis l’exigence populaire d’une purge radicale.
Gel Boumbe
