rentrée parlementaire explosive: Session sous tension : Kamerhe défie l’inertie

 rentrée parlementaire explosive: Session sous tension : Kamerhe défie l’inertie

À l’heure où l’insécurité persiste à l’Est et que l’économie vacille, Vital Kamerhe multiplie les consultations avec les élus pour préparer une rentrée parlementaire décisive. Objectif : faire bouger une Assemblée souvent accusée de lenteur et répondre aux urgences du pays.

L’Assemblée nationale de la RDC a entamé, le 10 septembre, une rentrée parlementaire placée sous haute tension. À sa tête, Vital Kamerhe, président du Bureau, veut imposer un rythme nouveau. Dans un contexte marqué par la crise sécuritaire à l’Est et la préparation du budget 2026, il bouscule les habitudes et place les députés face à leurs responsabilités.

Depuis plusieurs jours, le Bureau de l’Assemblée rencontre successivement les caucus provinciaux – Grand Équateur, Grand Bandundu, Grand Katanga – pour dresser l’état des lieux des défis régionaux. Les caucus du Grand Kasaï, du Grand Orientale, du Grand Kivu, de Kinshasa et du Kongo-Central suivront. « Il n’est plus question d’improviser ni de subir », glisse un proche du Bureau. Ces consultations visent à harmoniser les priorités et éviter les blocages qui ont souvent ralenti l’action parlementaire.

Budget 2026 : enjeu central
Le vote du budget 2026 sera l’épreuve de vérité. Après une année 2025 marquée par un déficit public de 2 % du PIB et des pertes colossales de recettes liées à l’insécurité dans l’Est, le vice-Premier ministre Adolphe Muzito veut porter le budget 2026 à 13 milliards de dollars. Kamerhe entend s’assurer que ce projet reflète réellement les urgences : sécurité, infrastructures, services de base.
Sécurité et unité nationale : l’autre front
À la pression budgétaire s’ajoute celle de la sécurité. Dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, les affrontements avec le M23, les attaques des ADF et le retrait progressif de la MONUSCO entretiennent une instabilité chronique. En organisant des échanges avec tous les élus, le président de l’Assemblée tente de fédérer un front parlementaire large pour défendre l’intégrité territoriale et l’unité nationale, conformément à l’appel lancé par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi.

Rompre avec l’immobilisme
Ce style proactif tranche avec l’image d’un Parlement lent et souvent divisé. Kamerhe veut faire de cette session une rupture : adoption rapide des textes budgétaires, implication réelle des provinces, suivi rigoureux des dépenses. « L’inertie n’est plus une option », martèle-t-il en coulisses.

Un pari risqué mais nécessaire
Si cette dynamique se confirme, l’Assemblée pourrait redevenir un moteur de cohésion et d’action. Mais les obstacles restent nombreux : mobilisation des recettes fiscales, divergences entre caucus, attentes sociales immenses. Échec ou succès, cette session sera un test de crédibilité pour l’institution et son président.

Christian Tandu avec MCP

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