Patrick Muyaya juge normal le débat à distance entre Fatshi et Dr Mukwege

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Les 24 candidats à la présidentielle 2023 ont, dans leurs déclarations faites après le dépôt de leurs dossiers à la CENI, donné la pleine mesure de ce que sera la campagne électorale. Dure. Sans concession. Chacun refusant de garder la langue dans sa poche. Virulente. En veux-tu, en Voilà.

Le ton de cette escalade verbale a été donné par Félix Antoine Tshisekedi et le Docteur Mukwege. D’aucuns ont jugée cette entrée en matière sur fond des tensions d’un débat de cannivaux.

Cette lecture de la situation n’est pas partagée par Patrick Muyaya, le ministre de la Communication et Médias doublé de Porte-parole du gouvernement.
Lui a trouvé normale la situation dans une démocratie à l’approche des élections qui s’approchent à vive allure et il l’a fait savoir au cours d’un briefing animé le 9 octobre avec son collègue en charge de la Santé publique.
« C’est nous qui vous disons que les opposants doivent quitter la périphérie, mais vous avez vu les premiers pas de certains d’entre eux et la manière dont ils ont commencé. Le Président de la République, qui d’ailleurs n’était pas agressif, a simplement rappelé un certain nombre de choses. Dans le cadre normal d’une campagne électorale, il faut s’attendre à ce que lorsque vous vous aventurez sur des terrains dangereux, vous puissiez avoir une riposte. Surtout lorsque je regarde le Docteur Denis Mukwege, je pense qu’il aurait fait le choix, en tant qu’autorité morale et Prix Nobel, de rester à un niveau où l’on cherche des conseils. Lorsqu’il décide de se lancer dans l’arène, il commet des erreurs. Notamment sur la question du genre qui est choquante. Je considère que Denis Mukwege doit être prêt à être challengé. Car il aspire à devenir Président de la République ».
Il a enchaîné en confiant que l’État prend désormais en charge les activités liées à la lutte pour laquelle Denis Mukwege était renommé, grâce à la création du Fonds de réparation des victimes (FONAREV) et à la mise en place d’une direction appropriée.

« Le Docteur n’a plus grand-chose à faire concernant son combat, car aujourd’hui le FONAREV a été créé et une direction a été mise en place pour résoudre ces questions. C’est peut-être pour cette raison qu’il a choisi de se porter candidat, car l’État prend en charge ce qu’il faisait régulièrement.

Une façon de lui enlever le bifteck de la bouche qui l’aurait poussé dans la politique, a renchéri un participant au briefing déclenchant de rires dans la salle.
Le ministre de la Communication et Médias, lui, estime en plus que Denis Mukwege ne maîtrise pas bien l’histoire de l’enfance de l’actuel Chef de l’État, Félix Tshisekedi.
“Je remarque qu’il ne connaît peut-être pas l’histoire de l’enfance du Président de la République, qui a connu une période difficile, l’exil et la relégation. Lorsque la campagne électorale arrivera, nous souhaitons des débats pour discuter des questions de fond », a martélé le Porte-parole du gouvernement non sans avoir conseillé aux opposants de bien suivre l’action du gouvernement actuel pour se préparer à le succéder.
« Il faut considérer que des choses doivent être recadrées, et que les uns et les autres doivent comprendre que le débat politique doit porter sur les choix que nous avons faits. Quoi qu’il en soit, ceux qui aspirent à arriver là où nous sommes actuellement devront hériter de ce que nous aurons laissé. Je suggère humblement au Docteur Mukwege, comme je l’ai dit dans le Haut Katanga, de lire beaucoup sur ce que nous avons accompli, car il sera jugé plus sévèrement que les autres. Il avait prétendu avoir suffisamment d’autorité pour aborder certaines questions. À chaque fois qu’il prend la parole, il doit présenter des idées utiles pour nous faire avancer, sinon le peuple le jugera le moment venu », a-t-il souligné.

Le Journal