Papa Wemba, 9 ans dans l’au-delà !

24 avril 2016-24 avril 2025. Neuf longues années se sont écoulées depuis que l’artiste musicien Papa Wemba dit Bakala dia Kuba 100% Star a quitte ce monde des humains. S’il est vrai qu’il fut grand orfèvre de la musique Rumba et a laissé des œuvres artistiques impérissables pour leur qualité, il n’est pas moins vrai que sa mort sur la scène du FEMUA, à Abidjan, a été un choc insupportable pour ses admirateurs du monde entier. Au point que cette disparition brutale avait donné l’occasion aux gouvernants du pays de se ressaisir en sortant de leur léthargie, pour repenser la politique culturelle nationale.

Comment ne pas le relever dès lors que les obsèques de cet illustre artiste-musicien doublé de sapeur, au point que le gouverneur André Kimbuta l’avait qualifié d’Artiste de la tête aux pieds, et poussé le ministre de la Culture de l’époque, Baudouin Banza Mukalay, dans son oraison funèbre, à plaider en faveur de la construction d’un palais de la culture digne d’un grand pays culturel qu’est la RDC, le ministre de la culture avait suggéré le projet de création d’un Musée national pour toutes les icônes de la musique congolaise ayant déjà rejoint l’au-delà.
Banza Mukalay Sungu avait également proposé que la journée du 24 avril soit proclamée Journée nationale de la musique congolaise et dans la même veine, que le gouvernement congolais sollicite de l’UNESCO, que la Rumba congolaise soit inscrite sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’humanité.
Il va sans dire que dans l’entendement de ce ministre visionnaire, ces propositions devraient faire l’objet des discussions au gouvernement pour juger de leur bien-fondé avant leur éventuelle matérialisation.
Mais le destin avait voulu que Banza Mukalay meurt le 14 mai 2016, soit un mois jour pour jour, après Papa Wemba. Mais le moins que l’on puisse retenir, c’est que la totalité des propositions faites par lui aux obsèques du président de Viva la Musica ont été matérialisées : la journée du 24 avril a été proclamée Journée nationale de la musique congolaise, la Rumba est désormais inscrite sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO, la résidence de Bakala dia Kuba a été achetée par le gouvernement pour servir de Musée national des icônes nationales décédées.
Tandis que le Centre culturel et artistique de l’Afrique centrale a vu le jour, le plus grand qui puisse exister dans cette partie du continent. De ce point de vue, la mort de Wemba aura été un déclic pour le bien de la culture congolaise, lui Papa Wemba qui n’est pas mort artistiquement et reste parmi nous à travers son abondante production musicale.

Laurent BUADI