Mutamba jette l’éponge : la Justice congolaise perd son ministre dans la tourmente

Coup de tonnerre à Kinshasa ! Constant Mutamba, ministre de la Justice, a déposé sa démission dans un contexte explosif, éclaboussé par un scandale de détournement de 29 millions de dollars. Interdit de quitter la capitale, visé par une enquête judiciaire et lâché par l’Assemblée nationale, le Garde des Sceaux quitte le gouvernement dans la tourmente. Une sortie retentissante qui secoue le sommet de l’État et relance le débat sur la corruption au sein du pouvoir.
Nommé à ce poste en mai 2024, Constant Mutamba a été l’un des visages les plus visibles de l’appareil judiciaire congolais, mais aussi l’un des plus controversés ces derniers mois. « Constant Mutamba Tungunga a annoncé, ce mardi 17 juin 2025, sa démission au président de la République, Félix Tshisekedi. »
D’après les informations obtenues, le désormais ex-ministre devrait officialiser sa décision ce mercredi 18 juin, à travers une lettre formelle adressée au cabinet du chef de l’État ainsi qu’à celui de la Première ministre. « Mutamba devrait officialiser sa décision ce mercredi, par une lettre adressée au cabinet du chef de l’État et à celui de la Première ministre. »
Une démission sur fond de tempête judiciaire
La démission de Constant Mutamba intervient dans un contexte explosif, marqué par une série d’accusations graves pesant contre lui. Il est en effet visé par une enquête pour détournement de fonds publics, dans le cadre d’un marché de 29 millions de dollars, dont 19 millions auraient été décaissés en violation des règles régissant la passation des marchés publics.
Ces fonds proviendraient du Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (Frivao), un fonds placé sous la tutelle directe du ministère de la Justice. Ce dossier, désormais entre les mains de la justice, a provoqué un vaste émoi dans la sphère politique congolaise.
« Constant Mutamba, nommé en mai 2024, est visé par une enquête pour détournement de fonds dans le cadre d’un marché public de 29 millions de dollars, dont 19 millions auraient été décaissés en violation des règles de passation des marchés. L’argent proviendrait du Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (Frivao), un fonds placé sous la tutelle du ministère de la Justice. »
Le 15 juin, un nouveau coup dur a frappé le ministre démissionnaire : l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire, à la suite d’un réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation. Cette mesure ouvre la voie à des poursuites judiciaires formelles. « Le 15 juin, l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire à la suite d’un réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation. »
Détournement, outrage et accusations de complot
Outre les soupçons de détournement, Mutamba est également poursuivi pour outrage aux corps constitués, après avoir publiquement dénoncé ce qu’il considère comme une cabale orchestrée contre sa personne. « En plus des accusations de détournement, il est également poursuivi pour outrage aux corps constitués, après avoir dénoncé ce qu’il qualifie de « complot politique » contre lui. » Concrètement, il accuse certaines figures de l’appareil d’État de vouloir l’écarter pour des raisons politiques, en lien avec ses prises de position critiques et ses ambitions personnelles. Assigné à résidence dans la capitale, interdit de quitter Kinshasa, et sous la menace imminente d’un mandat d’arrêt, Mutamba a préféré anticiper sa chute en présentant sa démission conformément aux délais prévus par la loi. « Interdit de quitter Kinshasa et sous la menace d’un mandat d’arrêt, Constant Mutamba a annoncé sa démission dans les délais prévus par la loi. »
Une déflagration politique
La démission de Constant Mutamba survient à un moment clé, à quelques mois des réformes attendues dans le secteur judiciaire. Elle affaiblit un peu plus la coalition gouvernementale, qui fait face à des critiques croissantes en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.
Cette affaire risque également de raviver les tensions politiques dans un pays où les scandales financiers dans la haute administration suscitent l’indignation de l’opinion publique. Pour le président Tshisekedi, ce départ forcé constitue un test pour sa volonté affichée de moraliser la vie publique.
La Rédaction