Le contenu de la déclaration par l’Union européenne le 07 juillet dernier sur la situation sécuritaire en RDC a de quoi faire dresser les cheveux sur les têtes des Congolais patriotes. Elle n’est, dans son esprit et sa lettre, différente de ce que pense les autres occidentaux des pays membres de l’Otan qui ont une idée volontairement imprécise sur le soutien rwandais au M23 et du soutien congolais aux Fdlr que Paul Kagame a toujours mis au devant pour justifier des incursions de ses militaires à l’Est de la RDC.
«L’UE condamne fermement le soutien apporté par le Rwanda au M23 et la présence militaire rwandaise dans l’Est de la RDC, révélés dans les rapports du groupe d’experts des Nations-Unies. L’UE réitère sa demande urgente au Rwanda de retirer ses troupes de l’Est de la RDC, de mettre fin immédiatement à tout soutien au M23 et d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire pression sur le groupe afin qu’il se conforme aux décisions prises dans le cadre du processus de Nairobi et de Luanda», peut-on lire dans cette déclaration qui dit condamner fermement la RDC et l’exhorte à cesser immédiatement son soutien et sa coopération avec les FDLR/FOCA ainsi que les autres groupes armés locaux et étrangers, et à prendre toutes les mesures légales et légitimes pour protéger la population civile sur son territoire.
L’union Européenne, poursuit en soulignant qu’elle exhorte toutes les parties et entités citées dans le rapport du groupe d’experts des Nations-Unies sur la RDC à réagir de manière appropriée et à cesser toute violation des résolutions pertinentes du conseil de sécurité de l’ONU et du droit international applicable.
Et que tous ces protagonistes n’ont plus désormais pour référence, que le rapport du panel des experts des Nations Unies.
De quoi pousser des analystes à se demander à quoi servent les soi-disants rapports des experts qui sont produits régulièrent sans que des résultats ne soient visibles, par manque de suivi et des sanctions.
En faire une référence serait une façon de prendre les Congolais pour des imbéciles, eux qui savent bien à quel vilain Jeu se livrent les occidentaux pour fragiliser la RDC.
Il n’est pas malvenu de le dire dès lors que le Rapport final publié par le Conseil de sécurité le 13 juin 2023 révèle, lui, que “Le Groupe d’experts a obtenu de nouvelles preuves des interventions directes de la Force de défense rwandaise (RDF) en République démocratique du Congo, soit pour renforcer les combattants du M23 soit pour mener des opérations militaires contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les groupes armés locaux. Le Groupe d’experts a identifié plusieurs commandants et responsables de la RDF qui coordonnent les opérations de la Force en République démocratique du Congo”. Clair comme l’eau de roche pour éviter de mêler la RDC dans cette pagaille voulue et entretenue pour les besoins de la cause.
Ahurissant quand on peut lire que “Les groupes armés locaux et les FDLR ont créé le Réseau des Résistants patriotiques congolais, qui a combattu le M23 aux côtés des FARDC. La collaboration a été coordonnée par des officiers supérieurs des FARDC, qui ont aidé les groupes armés en leur fournissant de la logistique, des équipements militaires et des financements”, et que “Les hostilités déclenchées par l’expansion territoriale du M23 se sont poursuivies, attisant la xénophobie et les discours de haine et accentuant les divisions ethniques entre les parties belligérantes. Des personnalités politiques, des acteurs de la société civile, des populistes locaux, des activistes et des membres de la diaspora congolaise ont continué de diffuser des discours haineux et belliqueux destinées à vilipender les populations rwandophones perçues comme soutenant le M23, qui ont été largement repris sur les médias sociaux. Les discours d’exclusion, y compris le rejet des droits de citoyenneté pour les citoyens rwandophones, ont refait surface, notamment à l’occasion de l’inscription des électeurs dans le contexte électoral”. Et l’analyse du confrère Omer Nsongo die Lema ne manque pas du panache lorqu’il se pose la question de savoir quelle est, en toute logique, la force qui aurait dû éradiquer les Fdlr dans leur version originelle, à savoir les ex-Far et ex-milices Interhamwe ?
La réponse, précise-t-il, est dans l’Accord de Lusaka du 11 juillet 1999 jusque-là jamais déclaré caduc : c’est la Force internationale citée au chapitre 8 (Onu) avec pour responsabilités de Localiser et désarmer les groupes armés, Identifier les auteurs de massacres, les auteurs de crimes contre l’humanité et les autres criminels de guerre, traduire les génocidaires devant le Tribunal international pour le Rwanda, rapatrier et élaborer toutes les mesures (persuasives ou coercitives) jugées appropriées pour atteindre les objectifs de désarmement, de rassemblement, de rapatriement et de réinsertion sociale des membres des groupes armés.
Comme groupes armés étrangers, il est fait mention au chapitre 9, les ex-Forces armées rwandaises (ex-FAR), l’ADF, le LRA, l’UNRF II, les milices Interahamwe, le FUNA, le FDD, le WNBF, le NALU, l’UNITA.
Déployée en 2000, et son retrait étant négocié pour 2024 – soit 24 ans après – la Force internationale (Monuc puis Monusco) et qui n’a finalement pas réussi à neutraliser les Fdlr rwandaises autrefois ex-Far et milices Interahamwe, ni d’ailleurs les Adf-Nalu ougandaises alliées désormais au Daech, encore moins les autres organisations insurrectionnelles, note Omer Nsongo en déduisant que le M23 est la conséquence logique de la non application de l’Accord de Lusaka dans son volet sécuritaire, charge du reste confiée aux Nations Unies.
24 ans après cet accord et 23 après le déploiement de la Monusco (Monuc), ajoute l’analyste Omer Nsongo, c’est la RDC qui se retrouve clouée au pilori, faute de capacité de se remémorer pour engager la responsabilité totale, pleine et entière de la communauté internationale, avant de conclure que sa vocation tracée est d’être victime un jour, victime pour toujours!
Le Journal