Les deux derniers jours sont abondament alimentés par la situation précaire qui prévaut au niveau de la compagnie aérienne Congo Airways sécouée par un rapport alarmant de l’Inspection Générale des Finances -IGF- qui a révélé le détournement d’importantes sommes d’argent par des dirigeants qui étaient pourtant nommés pour mettre fin à la gabégie financière mise en place par l’équipe dirigeante précédente.
En lieu et place de l’orthodoxie dans la gestion attendue pour tirer du gouffre l’entreprise, c’est plutôt le contraire qui a été vécu, selon les conclusions du rapport de l’IGF qui a mis au parfum les instances judiciaires, lesquelles ont chercher à y voir de plus près. C’est dans ce contexte visiblement tendu que Pascal Kasongo Mwema, le Directeur Général de Congo Airways a pris la tangente pour se soustraire de la justice, pendant que le Directeur financier, lui, a été accueilli à froid. Entendu au Parquet et est passé aux aveux non sans avoir dévoilé le mécanisme mis en place au niveau de Congo Airways pour subtiliser les ressources financières de cette entreprise publique, selon une révélation de notre confrère AfricaNews qui a indiqué que le Directeur financier a expliqué qu’après le paiement par les services du Ministère des Finances, ils retournaient chaque mois, au cabinet du Ministère de l’Économie, 1.500.000 dollars de carburant, plusieurs personnalités dont des responsables des ONG qui prétendent promouvoir la bonne gouvernance sont impliquées dans la distribution des fonds détournés depuis plusieurs mois.
Les auteurs de cette maffia avaient veinement tenté de brouiller les pistes afin que l’IGF découvre la vérité qui transpire dans le rapport ci-dessous mettant en lumière les griefs pour lesquelles les dirigeants de Congo Airways sont dans le collimateur de la justice :
1. Paiement non justifié de USD 2 352 144,26 résultant de la surfacturation manifeste en faveur des fournisseurs des services de douane;
2. Détournement des fonds par les Agents de CONGO AIRWAYS à hauteur de USD 2 040 868.79 résultant de non reversement des recettes des ventes des billets ;
3. Paiement de USD 8 784 710 au titre des prestations à l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC) sans que lesdites prestations ne soient réelles pour la période de 2016 à 2020 ;
4. Non comptabilisation du chiffre d’affaires de USD 2 456 492 résultant de la différence entre le chiffre d’affaires du logiciel DATAWINGS et celui pris en recettes;
5. Paiement de USD 3 517 910.80 au profit de la Société ITM sans soubassement contractuel ;
6. Cession à ENGEN DRC et à COBIL RDC au titre des décotes non justifiés, de la subvention accordée à CONGO AIRWAYS par le Gouvernement dans le cadre de la structure des prix des produits pétroliers (ENGEN DRC pour USD 946 317.90 et COBIL pour USD 1 086 625.90) ;
7. Existence des sorties des fonds non justifiées pour un montant total de CDF 2.770.273.464.25 passées en charge au détriment de la Société ;
8. Paiement injustifié de USD 123 200 en faveur d’un Organisme privé CONGO CHALLENGE au motif d’arbitrage d’un conflit d’ordre administratif entre CONGO AIRWAYS et la RVA d’une part et CONGO AIRWAYS et FPI d’autre part ;
9. Paiement anticipatif de la somme de USD 99 600 au profit de la Chaine de Télévision WAPICOM pour diffusion des spots publicitaires en violation de toute la procédure des marchés publics ;
10. Paiement exorbitant au titre de location des matériels de transport pour USD 1917 424;
11. Mauvaise gestion de CONGO AIRWAYS.
La réaction du personnel qui a déclenché un mouvement de grève dépuis lundi pour réclamer le paiement de sept mois d’arriérés, justifie si besoin est, la mégestion de l’entreprise dénoncée par l’IGF. Conséquences: l’entreprise survie avec un seul avion au lieu de vivre à la manière d’une compagnie aérienne normalement constituée.
Le Journal