Le Premier ministre Sama Lukonde : “Le choix pour l’Afrique sera difficile choix entre lutter contre le changement climatique et la survie de ses populations très pauvres”

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Prenant part à l’ouverture des travaux préparatoires de COP 27 démarrés à Kinshasa ce lundi 03 octobre 2022, le Premier ministre Jean Michel Sama Lukonde a dans son mot de circonstance, dit que c’est un honneur pour la République Démocratique du Congo d’abriter les travaux préparatoires de la 27ème Conférence des parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique -PRECOP27-, du 03 au 05 octobre 2022.
“Ces assises se tiennent sous le haut patronage de son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO qui a fait du changement climatique l’une des priorités de son action à la tête de notre beau pays» a rappelé le chef du gouvernement qui a, au nom de son Exécutif, remercié chacun des invités, les ministres, les experts ainsi que les délégués des différents pays présents aux assises pour avoir acceptés de faire le déplacement de Kinshasa, et ainsi honorer la République Démocratique du Congo. Le Premier ministre a particulièrement remercié la République Arabe d’Égypte, ses dirigeants et son peuple, pour avoir accepté que cette PRECOP soit abritée par la République Démocratique du Congo.
“En effet, avec un espace majoritairement vert, et une dotation de plus de 155 millions d’ha de forêts tropicale humide, et plus de 105 km2 de tourbières, de mangroves, et 10% de réserves d’eaux douces de la planète, mon pays détient en plus d’immenses réserves de divers minerais stratégiques, dont le monde a besoin pour assurer la transition énergétique», a rappelé Sama Lukonde, notant que c’est fort de ces ressources que la RDC se présente dorénavant comme Pays-solution à la crise climatique, car elle offre déjà beaucoup, et continuera à offrir beaucoup à l’humanité, en contribution aux efforts globaux de lutte contre le changement climatique. Sama a expliqué qu’un mois avant le segment ministériel lancé ce jour, ils s’étaient retrouvés à Yangambi, dans la Province de la TSHOPO, du 05 au 07 septembre, en conférence internationale avec des scientifiques venus de plus de 24 pays et 4 continents. Ces derniers ont pris part à des échanges axés sur les stratégies et moyens les plus efficaces devant permettre d’améliorer la protection du Bassin du Congo et des autres tropicaux forestiers de la planète, confrontés au changement climatique et à la déforestation. Ces travaux se sont soldés par une Déclaration dite “Déclaration de Yangambi» dont la mise en application permettra de baisser la déforestation dans les Bassins forestiers tropicaux. “Les rédacteurs de ce précieux outil d’orientation politique auront le privilège de nous le présenter durant ces assises», a dit le Premier ministre avant de clore son propos en souhaitant plein succès aux échanges qui auront lieu sur les points inscrits à l’ordre du jour, dont notamment les questions d’adaptation aux impacts du changement climatique, celles relatives à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, à la finance climat, et aux pertes et dommages. Aussi, j’ose espérer que les échanges s’étendront sur les cas de force majeure suite auxquels certains pays européens sont retourné à l’usage des sources d’énergies polluantes qu’ils avaient préalablement bannies, afin d’éviter à leurs peuples les conséquences incalculables d’un déficit en énergie que leur a imposé la guerre en Ukraine. “Mon pays pense qu’il est temps de se pencher sur des cas de cette nature où la nécessité d’émettre pour assurer la survie de nos populations est confrontée à l’urgence de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Il convient d’adopter pour cela une position commune nous permettant d’éviter de tomber dans l’arbitraire avec certains État libres de poursuivre voire d’augmenter leurs émissions, et d’autre empêchés d’exploiter leurs ressources naturelles par crainte de l’aggravation des émissions mondiales de gaz à effet de serre», a-t-il insisté en rappelant que qu’il faut peut-être l’admettre, “l’Afrique qui n’est responsable que de 4% des émissions mondiales, et qui en séquestre d’avantage qu’elle n’en émet, aura de plus en plus du mal à opérer un choix entre ce qu’il lui faut faire pour assurer la survie de ses populations, la lutte contre l’extrême pauvreté qui la décime, la lourde facture à payer pour l’adaptation au changement climatique, d’une part, et le contrôle des émissions de gaz à effet de serre, d’autre part, cela en l’absence d’alternatives technologiques et financières conséquentes de la part des Pays industrialisé qui hélas portent la responsabilité historique du changement climatique».

Le Journal