La Monusco sommée de faire ses valises !

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Cette fois-ci semble décisive. Le gouvernement de la RDC vient de signifier au Conseil de sécurité des Nations unies, l’option levée pour accélerer et avancer le retrait définitif de la MONUSCO à la fin de décembre 2023.

La correspondence N°130/1413/DK/2023 y relative a été adressée à l’ONU le 01 septembre 2023 par Christophe Lutundula Apala, le Vice Premier ministre en charge des Affaires étrangères.
La décision de Kinshasa est motivée par la crise sécuritaire accentuée à l’Est du pays et aussi, la meilleure intélligence du gouvernement de la RDC quant à l’importance de cette question.
Et le courrier de rétracer dans les moindres détails, les circonstances qui avaient joué en faveur du déploiement des forces onusiennes en RDC.
Progressivement, Lutundula fait voir au destinataire, les multiples faiblesses constatées dans le mandat des Forces onusiennes de la MONUC à la MONUSCO, au point de pousser la population à ne plus lui faire confiance.
En réalité, la confiance rompue entre la MONUSCO et la population congolaise, si elle n’est pas patente, la tension ne reste pas moins latente, prête à dégénérer à tout moment en choc frontal comme le démontre l’ultimatum de quitter le territoire congolais d’ici le mois de décembre lancé actuellement à Rutshuru par les Wazalendo, à la MONUSCO et aux forces régionales de la Communauté d’Afrique de l’Est, indique la lettre de Lutundula qui s’appuie sur les derniers incidents meurtriers intervenus à Goma le 30 août 2023, avec à la clé des pertes en vies humaines qui doivent interpeller les Nations Unies, insiste le ministre des Affaires étrangères.Si Lutundula rappelle au Conseil des Nations unies les raisons qui ont poussé le gouvernement à bout de patience, il fait fort en soulignant que le conflit qui implique le Rwanda, un État membre de l’ONU, qui agresse la RDC et soutient un groupe armé terroriste, le M23, contre les institutions constitutionnelles, en violation flagrante du droit international et de la charte de l’ONU, n’est pas un fait considéré anodin.
Dans la mesure où, l’ONU n’a condamné ni sanctionné ces dérives du Rwanda, mais le Conseil de sécurité a plutôt préféré à la place, une mission de paix sans mandat ni moyens adaptés aux défis et enjeux d’un conflit armé entre deux Etats membres.
En vue de rémedier à ce déficit des capacités juridiques et militaires, en septembre 2022, le Secrétaire Général de l’ONU a reconnu l’incapacité de la MONUSCO à affronter les M23 dotés, selon lui, des armes sophistiquées que les forces onusiennes ne possèdent pas. Aveu d’impuissance.
Mais le Secrétaire Général de l’ONU avait en plus, plaidé pour la réqualification du mandat de la MONUSCO et le reinforcement substanciel de son armément afin de la rendre dissuasive et crédible ainsi que rédorer l’image ternie de l’ONU en RDC.
Un ras-le-bol qui justifie la décision du gouvernement quant au retrait rapide de la MONUSCO de la RDC.
Mais il va tout de même mettre en chantier un minimum d’actions préparatoires à ce retrait, suggère le gouvernement en s’appétissant l’élaboration par l’Etat Major Général des Fardc et le Commandement de la MONUSCO, du Plan de désengagement et du chronogramme du retrait progressif des troupes onusiennes, la définition des modalités pratiques de transfert graduel des activités entre la MONUSCO -les Agences – les Fonds- les programmes de l’ONU- le gouvernement, la diminution progressive des effectifs de la MONUSCO et l’élaboration conjointe, par les deux parties, de la feuille de route opérationnelle de la transition.

Laurent BUADI