À quand l’effectivité de 10.000 km de chemin de fer promis par FATSHI ?

La question de la concrétisation de la promesse faite aux Congolais par le chef de l’État Félix Tshisekedi sur la réalisation de 10.000 km de chemin de fer pour relier l’ensemble du pays et booster l’économie nationale devient préoccupante. Surtout en ce moment où le débat politique en RDC, est accaparé par le deal économique annoncé entre les Etats Unis et le pays de Lumumba.
Des sources concordantes révèlent que le dossier lié à cette promesse du chef de l’État avance progressivement. Il est lié à la mise sur pied du consortium Congo Railway Development -CRD-, qui avait lancé officiellement des études de faisabilité en début 2021. Ce qui constituait la première étape pour la réalisation d’un vaste projet ferroviaire évalué à 25 milliards USD. Notamment, dans le cadre d’une convention de collaboration avec l’Etat congolais sur une période de 30 ans.
L’on avait appris, à cet effet, que Congo Railway Development entendait mettre à la disposition de la République Démocratique du Congo, 10.000 km de réseau ferroviaire dont 5.000 km sont à construire, tandis que les 5.000 autres appartiennent aux trois anciennes sociétés de chemins de fer qui sont, la Société Nationale des Chemins de fer (SNCC), la Société Congolaise des Ports et Transports (SCTP) et la Société des chemins de fer d’Uélé Fleuve. Ce qui signifie que dans le cadre de cette convention, ces anciennes sociétés de chemins de fer, jusque-là autonomes, se constitueront en une seule entreprise dénommée « Chemin de fer du Congo ».
Au delà de la construction d’un nouveau réseau ferroviaire avec 8 corridors à l’ouest (Banana-Ilebo), au Sud (Sakania-Dilolo) et à l’Est (Kindu-Bumba), Congo Railway Development s’investira sur trois autres projets majeurs. Il s’agit notamment d’un premier projet sur la production de l’électricité, le deuxième concerne le déploiement de la fibre optique tout au long du chemin de fer pour offrir un accès Internet dans les agglomérations avoisinant les gares de trains. Tandis que le troisième projet se rapporte au développement des infrastructures pour transformer les gares en parcs immobiliers.
Mais à ce jour, le projet trouverait des obstacles sur son chemin pour prendre sa vitesse de croisière, au niveau du ministère des Transports et Voies de communications. Et les investisseurs n’attendaient que ce go du VPM Jean-Pierre Bemba pour rejoindre la RDC pour gagner du temps, les études de faisabilité sur le plan aérien étant déjà bouclées.
Un témoignage encourageant
Pendant que le ministère des Transports et Voies de Communications semblent trainer les pas, Désiré Dondo wa Dondo, un membre de l’Union africaine des chemins de fer dont le siège est situé sur la rive gauche du fleuve Congo, a laissé entendre que le rail est une épine dorsale pour le développement de la RDC, en précisant que c’est à partir d’un réseau ferroviaire unificateur, que les provinces peuvent être reliées durablement, que les zones productives peuvent être désenclavées et connecter l’économie aux corridors stratégiques.
Pour cet expert, le développement économique constitue la principale justification pour la construction d’un chemin de fer, permettant de créer des emplois, en plus de rendre accessibles les provinces et d’autres régions difficiles d’accès sans routes.
De là, inviter le gouvernement congolais à saisir cette opportunité en vue d’attirer les investissements, tout en énumérant quelques réseaux ferroviaires non interconnectés en RDC, il n’y a eu qu’un petit pas vite franchi par Dondo Wa Dondo en soulignant que le peuple congolais est désespéré, tout en croyant que le rail décantera tant soit peu la situation. Il a également salué, à sa juste valeur, le projet stratégique du Corridor de Lobito qui, à l’en croire, répond à un triple enjeu, notamment désenclaver les bassins miniers du sud-est, en leur offrant une alternative ferroviaire directe vers l’Atlantique, réduisant la dépendance aux ports sud-africains et zambiens, tout en renforçant la souveraineté logistique de la RDC. Et en développant une chaîne d’approvisionnement nationale maîtrisée, tandis que des zones économiques le long du tracé seront créés, dynamisant l’économie locale, l’emploi et les recettes fiscales.
L.B