52 blocs pétroliers de la RDC : Le Ministre tient à la vente, le CDC/RN dénonce la contradiction à la vision du Chef de l’État sur le « Couloir vert »

Après la demande de l’arrêt immédiat du processus de mise en vente des 52 blocs pétroliers dans la cuvette centrale par la coalition « Notre Terre Sans Pétrole », le Cadre de concertation de la société civile sur les ressources naturelles (CDC/RN) de la province de l’Ituri monte à son tour au créneau, le samedi 10 mai, pour un plaidoyer contre cette vente.
Le dimanche 11 mai, le ministre des Hydrocarbures, Molendo Sakombi, a maintenu sa position de vendre les 52 blocs pétroliers, lors de son entretien à Jeune Afrique, consulté dimanche à Kinshasa.
Pour lui, la République démocratique du Congo a désormais cinquante-deux blocs pétroliers sains, prêts pour l’exploration, et le gouvernement ne reculera plus.
« Nous avons commencé par le réservoir central, où nous avons procédé à une détoxification de nos blocs. En d’autres termes, nous avons soigneusement écarté toutes les zones protégées, nous avons désormais 52 blocs pétroliers sains, prêts pour l’exploration, et le gouvernement ne reculera plus », a déclaré Molendo Sakombi, ministre des Hydrocarbures à la presse internationale.
L’importance de sa demande
Pour le ministre des Hydrocarbures resté coriace à sa décision, l’importance de cette démarche dans ses attributions est revenu sur le processus ayant conduit à la découpe stratégique de 52 nouveaux blocs pétroliers dans la Cuvette Centrale.
Il souligne que ce travail méthodique, réalisé dans le respect des normes environnementales et en réponse aux recommandations des ONG, marque un tournant décisif dans la politique énergétique de la République démocratique du Congo.
Ce processus a été mené en collaboration étroite avec le ministère de l’Environnement et du développement durable. A l’issue de cette étape, le conseil des ministres a été informé de la constitution d’un nouveau portefeuille de 52 blocs pétroliers « sains », désormais prêts à être ouverts à l’exploration. Ces blocs feront prochainement l’objet d’études sismiques, réalisées en partenariat avec des experts internationaux et des technologies avancées, incluant l’intelligence artificielle.
Un nouveau code pétrolier en cours de rédaction
Le ministre des Hydrocarbure affirme : « Nous sommes sur la bonne voie et un nouveau code pétrolier est en cours de rédaction. Celui-ci sera présenté au Conseil des ministres dans un délai de trois mois, avant d’être soumis à l’examen du Parlement. Ce texte modernisé accompagnera les ambitions renouvelées de la République démocratique du (RDC) dans le secteur des hydrocarbures ».
Et de conclure, il a évoqué les efforts de la RDC pour s’inspirer des bonnes pratiques de ses voisins, notamment l’Angola et le Congo-Brazzaville, lors de ses récentes visites officielles où des fructueux échanges techniques ont permis d’enrichir la stratégie nationale.
« Ce travail est le fruit d’une vision claire, d’une rigueur dans l’exécution et d’une volonté ferme de repositionner la RDC sur l’échiquier énergétique africain », a conclu le ministre des Hydrocarbures.
*Une contradiction à la vision du Chef de l’État sur le « Couloir vert Kivu-Kinshasa »*
De son côté, le Cadre de concertation de la société civile sur les ressources naturelles (CDC/RN) de la province de l’Ituri n’attend pas de cette oreille.
Selon Dieudonné Kasonia, Secrétaire permanent de CDC/RN : « D’après ce processus, la mise en vente de 52 blocs pétroliers serait en contradiction du projet « couloir vert » Kivu-Kinshasa, vision du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi ».
« C’est aussi même une contradiction au couloir vert Kivu-Kinshasa, que le gouvernement vient de lancer. C’est vraiment du coup dur pour ce projet couloir vert. Je ne comprends pas, dans le même pays, d’une partie, nous disons que nous sommes pays solution aux problèmes climatiques. Mais de l’autre côté, nous voulons détruire cette forêt qui contribue plus ou moins à 40%, dans la régulation des climats au niveau mondial », a fait savoir Dieudonné Kasonia.
Gel Boumbe*