Marco Banguli et les kabilistes : la raison du divorce !

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Ancien ministre des Finances dans les gouvernements Kengo, pendant le règne de Joseph Mobutu et de Joseph Kabila qu’il a rejoint par un concours de circonstances, homme d’affaires pointilleux et Non pis pur sang, Marco Banguli vient de mettre dans les rayons des librairies, un livre intéressant dont l’intitulé est assez révélateur : “Kinshasa, mon village. Mémoires d’un Kinois natif, originaire”. Tout un programme. Dans nos deux précédentes éditions, nous avons présenté aux lecteurs la quintessence du contenu de cet ouvrage en commençant par les souvenirs de l’auteur par rapport au village de Kinshasa qui l’a vu naître et grandir. Ses années d’études soutenues par les calotins qui l’avaient presque adopté pour son intelligence, jusqu’à lui trouver une bourse d’études universitaires en Belgique.

Nous sommes revenus avec l’aspect lié à son retour au pays diplôme universitaire en poche. Ce qui lui avait ouvert grandement la porte à une longue vie professionnelle épanouie dans le secteur des entreprises étatiques pour terminer par le bureau du chef de l’Etat Mobutu. La fin de cette épopée va être suivie par sa reconversion dans le business où il va faire tâche d’huile jusqu’à taper dans l’oeil du Premier ministre Léon Kengo qui le nommera ministre des Finances dans son gouvernement et c’était parti pour une longue et solide collaboration. Ceci va du coup, introduire Banguli dans la politique avec la création du parti UDI par lui et d’autres proches lieutenants de Kengo. Episode qui va leur au devant de la scène pour avoir bravé Mobutu avec ce parti politique. Une sorte de déclaration de guerre qui se terminera à leur désavantage. Mobutu piqué à vif, entreprendra de les punir à sa manière, en orchestrant les pillages pour les dépouiller de leurs avoirs et les affaiblir. Puis, viendra l’exil à l’arrivée de l’AFDL.

La suite c’est le retour plus tard au pays de ces ancêtres…

Dans la cour de Joseph Kabila suivi du couac!

Entré dans le sérail de Joseph Kabila sur conseil du président gabonais Omar Bongo, et le rapprochement facilité par Vital Kamerhe, Marco Banguli sera vite adopté par Katumba Mwanke et l’occasion lui sera donnée de proposer à Kabila les stratégies pour l’organisation des élections de 2005 et les possibilités de les gagner. Il avait à son actif, une forte expérience acquise pour avoir assisté certains pays africains dans ce domaine pendant ses années d’exil. De fil en aiguille, Banguli sera nommé Ministre des Finances dans le gouvernement 1+4. Mais il fera l’objet de plusieurs pressions venant des Vice-Présidents de la République et de son parti, le PPRD dont les hauts cadres voulaient par tous les moyens de l’argent, convaincus qu’il était à ce poste pour les servir.” Hélas, mon expérience ne m’autorisait pas de faire de l’amateurisme dans la gestion des finances publiques”, écrit Banguli qui reconnait que cela lui coûtera cher, il sera éliminé aux élections législatives de 2006 et 2011 par la CENI avec la complicité de son parti le PPRD.

La politique est tellement ingrate que l’appel de Kengo à voter pour JP Bemba en 2006 pendant qu’il avait déjà rassuré Banguli et les proches de Kabila chargés de négocier son adhésion à l’AMP qu’il avait du reste accepté et promis fera passer Bangui pour une taupe dans le camp de Kabila.

“Après les élections chaotiques de la CENI de Ngoy Mulunda, j’ai décidé de quitter la scène politique, principalement pour deux raisons: une tricherie éhontée sur mes résultats par deux fois (CEI de Malu Malu et CENI de Ngoy Mulunda), alors que j’avais gagné les suffrages de mes électeurs de la Tshangu avec preuves à l’appui”, souligne Banguli avec un pincement au coeur.

Laurent BUADI