Un discours émouvant de Félix Tshisekedi à l’ouverture des états généraux avec Constant Mutanda

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Le Président de la République, Félix Tshisekedi, mercredi, dans son discours d’ouverture des assises des États généraux de la Justice: « Ma présence en ce lieu n’est pas un simple acte protocolaire destiné à être inscrit dans les lettres de noblesse du ministère de la Justice.

Elle est plutôt le symbole de mon engagement ferme à restaurer la justice de notre pays afin d’être en adéquation avec les saintes écritures, qui consacrent la justice comme un vecteur d’élévation d’une nation, ainsi qu’il est écrit dans Proverbes 14, verset 34 : ‘la justice fait la grandeur d’une nation’ »,

« Cet événement crucial nous offre l’opportunité de scruter avec lucidité et honnêteté l’état de notre système judiciaire, d’identifier les défis qui entravent son fonctionnement et de tracer ensemble les voies de sa renaissance »

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement,
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil
Supérieur de la Magistrature,
Madame et Messieurs les Membres du Bureau du Conseil Supérieur de la
Magistrature,
Honorables Députés et Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Monsieur le Président du Conseil économique et social,
Messieurs les Membres des Institutions d’Appui à la Démocratie,
Mesdames, Messieurs les Membres du corps diplomatique et Représentants
des Organisations internationales accréditées en République Démocratique
du Congo,
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats,
Mesdames, Messieurs les Représentants du système judiciaire, en vos titres
et qualités respectifs,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

C’est avec une profonde solennité et un immense sentiment de responsabilité que je me tiens devant vous aujourd’hui, à l’occasion de l’ouverture des états généraux de la Justice en République Démocratique du Congo. Cet événement crucial nous offre l’opportunité de scruter, avec lucidité et honnêteté, l’état de notre système judiciaire, d’identifier les défis qui entravent son fonctionnement et de tracer ensemble les voies de sa renaissance. Ma présence en ce lieu n’est pas un simple acte protocolaire destiné à être inscrit dans les lettres de noblesse du Ministère de la Justice. Elle est plutôt le symbole de mon engagement ferme de restaurer la justice de notre pays afin d’être en adéquation avec les Saintes Ecritures qui consacrent la justice comme un vecteur d’élévation d’une Nation, ainsi qu’il est écrit dans Proverbes 14, verset 34 « la justice fait la grandeur d’une Nation ». Le peuple congolais au nom de qui, conformément à l’article 149 alinéa 3 de la Constitution, la justice est rendue exige une justice qui porte haut les valeurs d’intégrité, d’impartialité et d’équité. Très souvent, nos concitoyens se sentent trahis lorsque les principes fondamentaux de la justice sont bafoués par certains acteurs pour satisfaire leurs intérêts personnels et leur appétit du gain indu. En tant que Magistrat suprême, c’est avec détermination que je me tiens ici pour affirmer que notre appareil judiciaire sera restauré, bon gré, mal gré. Un minimum de volonté de nous tous suffit pour que nous ayons un appareil judiciaire fort, exempt du dysfonctionnement et de divers maux qui le rongent pour ainsi redevenir un sanctuaire où nul n’est au-dessus de la Loi, et où chaque citoyen, riche ou modeste, trouvera la part qui lui est due dans la distribution de la justice. Malgré quelques avancées, les défis demeurent immenses et pressants. Les moyens judiciaires sont encore limités, les infrastructures inadaptées, et la couverture judiciaire incomplète. A cet égard, j’ai instruit le Gouvernement d’accélérer la construction de nouvelles infrastructures judiciaires et surtout la construction des établissements pénitentiaires pour résoudre l’épineuse question de la surpopulation carcérale à laquelle nous faisons face actuellement. J’attache du prix à cette question ! Mais au-delà des moyens matériels, il est des antivaleurs plusieurs fois décriées et qu’ilfaut à tout prix éradiquer. Il s’agit principalement de la corruption et de l’impunité. Ces antivaleurs qui minent la mission et trahissent le devoir de la justice, appellent obligatoirement une thérapie de choc. Mon engagement à ce sujet est solennel et inflexible : « notre justice sera purgée de ces fléaux, pour que le salut du peuple congolais ne soit plus compromis par les intérêts égoïstes et corrompus ».
Face au tableau sombre dressé ci-dessus, il est temps de se ressaisir et de dresser, sans complaisance, un état des lieux exhaustif de la situation de notre système judiciaire afin de trouver des solutions à même d’y remédier. C’est donc l’occasion pour moi de rendre hommage à l’ensemble des membres du Gouvernement et au Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature pour leur collaboration dans l’organisation de ces assises. Je tiens à exprimer mes encouragements au Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux pour cette initiative d’organiser pour une énième fois les états généraux de la justice après ceux organisés en 2015 Je formule le voeu que ces assises ne soient pas un rassemblement en plus, mais plutôt avec un plus et qui se démarque par la qualité et le pragmatisme des recommandations qui en découleront. A ce propos, le but n’est pas de remettre en cause les conclusions et recommandations de celles de 2015, mais de procéder entre autres, à l’évaluation du niveau de leur mise en oeuvre tout en proposant des actions concrètes à compter ensemble avec celles qui seront issues de cette deuxième édition. Aussi, ce moment me parait indiqué, comme je l’avais déjà préconisé lors de la Deuxième réunion ordinaire et de la Première réunion extraordinaire du Conseil des Ministres tenues respectivement le 21 juin et le 09 septembre 2024, de peaufiner davantage la réflexion sur la mise en place d’un Parquet financier ayant pour
mission de poursuivre de manière spécifique les infractions de détournement des deniers publics et aussi sur la possibilité de créer un Service National du Renseignement Pénitentiaire qui devrait être capable d’anticiper et de prévenir des évasions à répétition que nous connaissons et qui aura notamment pour missions de coordonner efficacement la surveillance et la sécurité au sein de nos établissements pénitentiaires. Par ailleurs, nous devons également penser à moderniser notre appareil judiciaire, notamment en y insérant l’utilisation des technologies numériques pour faciliter les procédures et réduire les délais de traitement des affaires. Ces trois exemples ne devraient pas limiter l’imagination débordante de ces assises. Je vous exhorte donc à persévérer, à travailler sans relâche pour le renforcement, l’efficacité, la cohérence et la crédibilité de notre système judiciaire. Dans cette perspective, il vous appartiendra de soumettre aux états généraux de la Justice tous les remèdes possibles en ce compris des reformes législatives courageuses et ambitieuses. Aux honorables Députés et Sénateurs, je vous invite à soutenir les réformes législatives qui seront initiées dans le sens à obtenir la restauration de notre système judiciaire afin de promouvoir un Etat de droit. Au Gouvernement, je rappelle l’impératif de mobiliser les ressources nécessaires pour garantir la réussite de la mise en oeuvre des réformes. Aux Magistrats et autres Acteurs judiciaires, je rappelle solennellement que le peuple congolais attend de vous une justice qui apaise et rassure, une justice qui inspire confiance par votre compétence, par le bannissement des actes de prévarication et par le respect intransigeant des valeurs éthiques que vous devez incarner sans faille. Le Congo ne va plus tolérer ni l’incurie, encore moins la complaisance. Chaque décision, chaque acte, chaque parole doit être le reflet de l’intégrité et de l’honneur que vous êtes appelés à incarner.
Personnellement je crois en vous, et que loin d’être la risée de la société, vous pouvez encore donner le goût de ce noble métier à nos enfants pour qu’ils aspirent à dévernir des magistrats et à appartenir à votre corps d’élites. Je vous exhorte donc à persévérer, à travailler sans relâche pour le renforcement, l’efficacité, la cohérence et la crédibilité de notre système judiciaire. Dans cette perspective, il vous appartiendra de soumettre aux états généraux de la Justice tous les remèdes possibles en ce compris des reformes législatives courageuses et ambitieuses. Aux honorables Députés et Sénateurs, je vous invite à soutenir les réformes législatives qui seront initiées dans le sens à obtenir la restauration de notre système judiciaire afin de promouvoir un Etat de droit. Au Gouvernement, je rappelle l’impératif de mobiliser les ressources nécessaires pour garantir la réussite de la mise en oeuvre des réformes.
Aux Magistrats et autres Acteurs judiciaires, je rappelle solennellement que le peuple congolais attend de vous une justice qui apaise et rassure, une justice qui inspire confiance par votre compétence, par le bannissement des actes de prévarication et par le respect intransigeant des valeurs éthiques que vous devez incarner sans faille. Le Congo ne va plus tolérer ni l’incurie, encore moins la complaisance.
Chaque décision, chaque acte, chaque parole doit être le reflet de l’intégrité et de l’honneur que vous êtes appelés à incarner. Personnellement je crois en vous, et que loin d’être la risée de la société, vous pouvez encore donner le goût de ce noble métier à nos enfants pour qu’ils aspirent
à dévernir des magistrats et à appartenir à votre corps d’élites.
La Nation vous observe, et sachez que tout manquement, toute défaillance, tout compromis avec la probité et la droiture seront désormais sanctionnés. Le temps des avertissements est révolu. C’est avec une fermeté sans concession que seront prises les mesures nécessaires pour extirper des rangs de la justice ceux qui trahiraient leur mission et par ricochet leur serment. Le Congo attend de vous une justice implacable contre la corruption et l’impunité, une justice qui ne recule devant aucune pression, devant aucun intérêt autre que celui de la vérité et du droit. Une bonne justice constitue le gage des institutions fortes pour le pays. A nos partenaires, je réitère notre gratitude pour votre soutien constant et indéfectible. A vos côtés, nous entendons renforcer cet effort fondamental pour que la justice congolaise puisse se hisser au rang des institutions les plus respectées, les plus intègres et les plus protectrices des droits et libertés fondamentaux de chaque citoyen. Aux acteurs du secteur privé, par ces états généraux, je voudrais que vous y trouviez la volonté ferme d’assainir l’environnement des affaires afin que le partenariat avec l’Etat soit dans le respect des règles. Je vous lance un appel pour une participation remarquable afin que votre voix soit entendue de ce que vous pensez qui peut être amélioré. J’ai conscience du rôle et de la place du secteur privé dans le relèvement de notre pays. Ce que je recommande aussi est cette sincérité dans les rapports avec l’Administration publique. Mesdames, Messieurs, Distingués Délégués,
La tâche qui nous attend est immense, mais l’histoire nous enseigne que seules les entreprises portées par une vision claire, une détermination sans faille et une volonté de fer survivent aux épreuves du temps. Ces états généraux doivent être le socle d’une justice digne, respectée et respectueuse des droits de chaque citoyen. Je vous exhorte donc à formuler des recommandations concrètes et applicables, pour que toute réforme qui sera préconisée ne demeure pas un rêve lointain, mais devienne une réalité. En terminant mon allocution de ce jour, je nous rappelle encore ce que disent les Saintes Ecritures dans Psaumes 106 :3, je cite : « Heureux ceux qui observent la loi, qui pratiquent la justice en tout temps ! » Cela dit, je déclare ouverts les états généraux de la Justice et souhaite un plein succès aux travaux y afférents.

Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo.
Je vous remercie.