RDC : Requiem pour l’opposition !

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Le jour que l’UDPS prendra le pouvoir, l’opposition cessera d’exister. C’est ce qu’aimait à repéter Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, l’un des fondateurs de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, le parti phare de l’opposition de la RDC aujourd’hui au pouvoi

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Aujourd’hui, presque cinq ans après la mort de celui qui fut le leader charismatique de l’opposition RD-congolaise, le cours des événements semble lui avoir donné raison. Lui que ses sympathisants appellaient affectueusement le sphinx de Limeté.
En effet, dépuis que son parti politique UDPS/Tshisekedi a pris les rênes du pouvoir début 2019, à la faveur du passage civilisé du flambeau intervenu entre le président de la République sortant Joseph Kabila et l’élu Félix Tshisekedi, faisant de l’UDPS le désormais parti présidentiel, l’opposition qu’incarnait à juste titre cette formation politique, paraît avoir bu la tasse.
Cela se justifie dans la mesure où l»opposition, ou ce qui en reste, n’a plus que ce nom pour exister. Sans plus. Pour autant que dans le concret, rien de palpable ne se fait comme à la belle époque de l’Union sacrée de l’opposition avec sa branche STOP dédiée aux stratégies. À cette époque inoubliable, l’on se souvient que sous l’impulsion du parti Tshisekediste, le pouvoir de Mobutu, puis de Kabila père et fils, était mis à mal par des marches de contestation ou de protestation contre des décisions fantaisistes aux allures dictatoriales qui étaient les leurs, ces pouvoirs avaient difficiles à dormir sur leurs deux oreilles quand l’opposition décrétait des journées ville-morte, paralysant du coup, toutes les activités administratives et économiques du pays avec l’appui de la population.
Le pouvoir désemparé, multipliait des stratégies pour contrer, à la défensive, les actions de l’opposition. Celle-ci, à son tour, jouait aux parades de façon à ne pas se laisser prendre au dépourvu. Ainsi pris à son propre piège, le pouvoir finissait par se tirer la balle au pied en agissant maladroitement. Conséquence: on se mettait à compter des morts et de blessés en donnant matière à débattre aux défenseurs des droits de l’homme et à la communauté internationale.
Tout cela appartient au passé. Un passé qui voyait les partis de l’opposition, la vraie, s’aligner derrière la ligne de conduite de l’UDPS en regardant dans la même direction la main dans la main, et en parlant le même langage, celui consistant à chercher comment fragiliser le pouvoir en place et lui mettre les batons dans les roues pour le faire passer de ringard aux yeux de la population qui disait “amen” aux leaders tels que Ya Tshitshi, Lihau, Mbwakiem, Kibassa, Nguz, Ileo, Mbusa Nyamwisi et tant d’autres.

L’opposition en trompe-l’oeil…

À ce jour, l’opposition alignée derrière LAMUKA et le fantomatique FCC de Joseph Kabila semble essoufflée à tous points de vue, évoluant en ordre dispersé et sans une vision commune.
Chaque fraction menant le combat politique selon ses propres convictions qui, du reste, ne sont pas clairement définies. Si l’on prend le cas de LAMUKA au départ une plateforme électorale qui a connu des soubressauts ingérables après l’élection de Félix Tshisekedi, l’on note avec pincement au coeur qu’incapables de privilégier l’essentiel au détriment de sentiments haineux, les cadres de LAMUKA ont sombré dans la lutte de leadership inutile.
Les fissures n’ont pas tardé à se manifester. Busa et Matungulu ont vite fait de claquer la porte, suivis ensuite par Bemba et Katumbi qui ont à leur tour plié bagages pour rejoindre Tshisekedi à l’instar des deux premiers, laissant Fayulu et Muzito seuls s’entredéchirant autour de l’héritage LAMUKA que chacun d’eux veut s’approprier. Mais Katumbi, lui, a fini par faire cavalier seul.
Dans le camp de Joseph Kabila, c’est plutôt la traversée de la rue qui s’effectue au grand jour. Les cadres importants de cette tendance quittant Kabila en créant leurs formations politiques pour adhérer à l’Union sacrée et son visionnaire, Félix Tshisekedi Tshilombo. Ainsi sonne le glas pour l’opposition RD-congolaise à quelques mois des élections prévues à la fin de cette année par la CENI.

Laurent BUADI