Présumés détournements des fonds mis à sa disposition par le gouvernement: La CENCO réagit vigoureusement aux accusations et eclaire l’opinion

C’est depuis trois jours que les journalistes acquis au pouvoir en place font relayer l’information sur l’existence d’un rapport choc de l’IGF qui épingle la CENCO et l’ECC. D’après ce rapport près de 25 millions USD de fonds publics alloués aux confessions religieuses seraient détournés.
Sur les 28,5 millions USD reçus par la CENCO, un montant de 2,29 millions est sans justificatif. Tandis que pour l’ECC ( Église du Christ au Congo) le montant reçu est de 20,82 millions USD avec des dépenses suspectes de 7,90 millions $.
Qu’en dire? Voici la vérité en quatre points.
1.
La CENCO ne gère pas de fonds publics. Dans l’exécution de son programme de 145 territoires, l’Etat congolais avait signé un contrat non avec la CENCO mais avec chaque diocèse de la CENCO. La subvention allouée à l’église catholique avait été adressée à chaque diocèse qui jouit d’une personnalité juridique et d’une autonomie de gestion. Vous l’aurez compris, ce sont les structures diocésaines locales (et non la CENCO) qui ont compétence d’exécution dans le respect des règles de la bonne gouvernance qui leur sont propres.
2.
Lorsque Jean-Pierre Bemba décide de cracher sur les évêques catholiques au sujet de la gestion jugée peu orthodoxe des sommes d’un million USD que le gouvernement congolais a remis à chaque diocèse à travers la République en guise d’appui au programme de développement à travers des œuvres sociales, le Ministre des Trsnsports a MENTI à l’opinion publique congolaise.
Car tenez-vous bien, sur la somme d’un million de $ promis par le gouvernement congolais pour l’exécution des travaux à impact réel, en réalité le gouvernement congolais n’avait avancé que la somme de 600.000 $. Et à ce que je sache, d’après mes investigations dans les sources autorisées, depuis 2022 jusqu’à ce jour, le gouvernement congolais n’a plus jamais versé le reste pour des raisons qui lui sont propres. Le chiffre d’1 million de $ est par conséquent un gros MENSONGE. Beaucoup de chantiers ouverts sont restés inachevés, faute du second versement.
3.
Ceci dit, le montant non justifié de 2,9 millions de $ ne peut être imputé à la CENCO qui n’a pas signé un document collectif avec l’état congolais. Si le rapport de l’IGF veut être précis, il doit nommer les diocèses prétendument pris en infraction mais pas la structure générale de la CENCO qui avait d’ailleurs dès le début prévenu les gestionnaires locaux de ces projets qu’elle « ne couvrira personne en cas de malversations financières. »
Selon un autre communiqué en notre possession, “les diocèses qui avaient reçu les 600.000 $ se sont mis à l’œuvre et ont reçu la visite du conseiller principal de la Présidence de la République. Un rapport en bonne et due forme des œuvres réalisées, avec des images à l’appui, a été remis en mains propres au Chef de l’Etat et celui-ci n’avait pas caché sa pleine satisfaction.”
4.
Je lis, dans de nombreux commentaires, le doigt accusateur contre le cardinal Fridolin Ambongo qui aurait mal géré l’argent reçu de l’état congolais. Je porte à la connaissance de mes lecteurs qui sont encore épris de vérité que le cardinal avait REFUSÉ de recevoir cet argent. Parmi les 48 diocèses congolais , l’archidiocèse de Kinshasa est le seul diocèse qui a refusé cette aide. Ceci dit, l’IGF ne peut donc aller auditer les caisses de l’archidiocèse de Kinshasa qui n’a rien reçu du gouvernement congolais. Pour ceux des vôtres qui nourrissent encore des doutes là-dessous, je les invite à aller vérifier cette information à l’économat diocésain de Kinshasa et ils seront bien fixés.
Que conclure? Deux déductions.
À la fin de son rapport, l’Inspection générale des finances émet deux recommandations qui nous mettent la puce à l’oreille. Primo « La suspension immédiate de tout nouveau financement aux entités concernées » et secundo « L’exigence de reddition des comptes pour les fonds non justifiés et non affectés à leur objet initial ». On y est ! En mettant faussement tous les diocèses dans un même panier nommé sciemment CENCO et en refusant de traiter cas par cas avec chaque diocèse contractant, l’objectif final du rapport tend à motiver le non paiement du second versement par le gouvernement. Ça c’est désormais très clair comme de l’eau.
D’autre part, ces graves accusations de l’IGF ne doivent pas être prises d’une manière isolée. Non! Il faut les mettre en corrélation directe avec la dernière sortie médiatique de Bemba et avec un plan d’ensemble mis en place pour saper la dignité et la réputation de prélats catholiques et protestants. J’ignore les raisons profondes de cette démarche mais je crois comprendre que c’est là une stratégie de faire taire la CENCO et de lui ôter son rôle moralisateur et son autorité morale consistant à sonner les cloches chaque fois que dérapent les politiques congolais dans la bonne gouvernance du pays. L’on comprend ainsi la réaction cinglante du secrétariat général de la CENCO : « Quiconque croit que cet argent a été donné à l’Eglise pour acheter son silence et étouffer sa mission prophétique se trompe lourdement ».
