POUR LA PROCHAINE COP29 : PENSONS À L’ÉCHELLE MONDIALE MAIS AGISSONS À L’ÉCHELLE LOCALE

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La 29e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29), qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, ambitionne d’être une « COP de la trêve ». Sa présidence, assurée par le pays hôte, lancera un appel à un cessez-le-feu mondial d’un mois.

Cette initiative s’inspire de la trêve des Jeux olympiques, a déclaré le Vice-Ministre des Affaires étrangères de la République d’Azerbaïdjan et Négociateur en chef de la COP29. L’appel à une trêve n’est pas seulement destiné à promouvoir la paix. Il est aussi motivé par le fait que les activités militaires sont la source de 5 à 6 % des émissions mondiales.

Outre un appel à une trêve mondiale, la Présidence de la COP29 entend lancer 13 autres initiatives. Parmi elles : des corridors et zones d’énergie verte, l’hydrogène propre, le stockage d’énergie verte, ou encore l’accélération de l’action climatique dans le tourisme.

En effet, pour renforcer l’action climatique via l’ambition, la mise en œuvre et permettre l’action, les pays sont encouragés, par le biais d’ateliers, à soumettre leurs plans dès que possible, avant la COP.

La date limite pour les Contributions déterminées au niveau national est fixée à février 2025, et les rapports biannuels de transparence au 31 décembre 2024. Mais les pays sont encouragés à soumettre leurs plans, y compris leurs plans nationaux d’adaptation, avant la prochaine COP, afin de « créer une dynamique à suivre ».

On se rappellera qu’en 2009, les pays développés avaient accepté de mobiliser collectivement 100 milliards de dollars par an pour l’action climatique dans les pays en développement.

Un nouvel objectif de financement climatique devrait être formalisé lors de la COP29 à Bakou. Le nouvel objectif collectif quantifié sera fixé à partir d’un plancher de 100 milliards de dollars, en tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement notamment.

QU’EST-CE QUE LA RDC PEUT TIRER DE LA COP29 ET DE L’ACCORD DE PARIS SUR LE MARCHÉ DU CARBONE ?

La République démocratique du Congo est dotée de plusieurs sortes de carbones, notamment ceux qui sont stockés dans les forêts, ceux qui sont stockés dans les tourbières et ceux qu’on peut obtenir dans les évitements par les systèmes d’énergies à foyers améliorés.

Les crédits carbone offrent l’opportunité à notre pays de promouvoir des pratiques durables, à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), à générer des bénéfices économiques et à produire des bénéfices sociaux pour sa population.

Sur le plan mondial, le bénéfice des marchés du carbone se chiffre en dizaines de milliards de dollars. Si ce marché est mis en œuvre correctement à l’échelle nationale, continentale et internationale, ces moyens financiers peuvent apporter une contribution énorme au financement national de la lutte contre le changement climatique dans notre pays.

En effet, la mise en place d’un établissement public chargé d’organiser le marché de carbone en RDC permettra bien entendu au pays de se doter du cadre légal et institutionnel adéquat pour son marché de carbone et ainsi lutter efficacement contre le changement climatique.

Avec ses énormes réserves de minéraux verts, ses forêts vierges et sa grande capacité hydroélectrique, la République démocratique du Congo est l’un des pays importants qui contribuent dans la lutte contre le réchauffement climatique mondial. Voilà pourquoi on l’appelle “Pays solution aux problèmes climatiques”. Mais cela ne suffit pas pour bénéficier de tous dividendes mis en place par la communauté internationale pour encourager les pays à protéger l’environnement.
Il faut avoir une stratégie nationale, des expertises dans le domaine et savoir assumer pleinement notre leadership sur le plan sous-régional, continental et même mondial, en cette matière.

Isidore KWANDJA NGEMBO
Analyste des politiques publiques