Patrick Muyaya invite les jeunes à se positionner face à la guerre hybride imposée à la RDC

À la faveur d’une croisade effectuée à l’UNIKIN le 23 juillet et à l’UNISIC le 31 juillet, sous le thème: “Au cœur du processus de pacification de la RDC : Comprendre pour agir, l’appropriation du narratif congolais pour la jeunesse, pour la construction d’une paix durable”, le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya s’est entretenu avec les étudiants en leur parlant du processus de paix en cours et de son objectif, tout en appelant ses interlocuteurs et, à travers eux, tous les jeunes à s’y engager dès lors que la pacification ne saurait se mettre en place sans eux.
“Aujourd’hui, je viens vous raconter une histoire, celle de la RDC, une histoire que vous connaissez. Nous célébrons la journée de la femme africaine. La femme congolaise est celle qui paie le plus lourd tribut”, a confié Muyaya aux étudiants de l’UNISIC, cette ex-IFASIC qui l’a formé, en faisant allusion à la violence dont les femmes congolaises sont victimes depuis 31 ans que s’est déclenchée la guerre dans le grand Kivu.
Parce que les malheurs ont commencé en 1994, avec le génocide rwandais, ce qui constitue une histoire des heurs et malheurs que la RDC n’entend refermer à jamais.
D’où, le ministre Patrick Muyaya a souligné que l’engagement des jeunes et de tous les Congolais doit commencer par la compréhension des enjeux de la guerre imposée à leur pays depuis plus de 31 ans.
Et de là, rappeller aux étudiants l’historique du conflit qui oppose la RDC au Rwanda depuis cette période, il n’y a eu qu’une partie marge vite franchie par Muyaya en notant que ce conflit est responsable de près de 10 millions des morts en RDC, parce que la communauté internationale avait demandé à la RDC, ex-zaire, d’ouvrir ses frontières pour accueillir les Rwandais qui fuyaient des massacres chez eux.
“Malheureusement, la solidarité qui a été demandée à notre pays à l’époque, a été à l’origine des malheurs que nous connaissons aujourd’hui”, a rappelé le ministre de la Communication et Médias en appuyant que c’est l’une des causes profondes du conflit trentenaire à ce jour, alimenté par les guerres d’agression multiples : AFDL, RCD, CNDP, M23 (trois versions).
Les cinq buts poursuivis par cette barbarie étant l’expension territoriale, le repeuplement dans le Kivu, le contrôle et le pillage des ressources minières, l’extension de la zone d’influence et la survie politique et économique.
À tout prendre, il est question d’une guerre basée sur les raisons économiques, mais dont les raisons mises en avant par le Rwanda pour la justifier, ne tiennent pas debout. Notamment la question de la présence des FDLR, une supposée discrimination contre certaines communautés congolaises d’expression rwandophone et la problématique des réfugiés congolais au Rwanda. Muyaya a tout balayé en traitant ces prétextes de poison Rwandais. À chacun d’eux, il a opposé des explications claires, en appelant les jeunes à se positionner face à la guerre hybride imposée à la RDC par le Rwanda.
Guerre à laquelle le pays s’est engagé sur différents fronts dont celui de la Communication qui est le plus transversal, en vue de barrer la route à la désinformation distillée à longueur des journées par les forces négatives
Une mission noble dans un contexte complexe
L’appel de Patrick Muyaya à la jeunesse estudiantine congolaise est faite pour que celle-ci devienne actrice de la paix, il s’inscrit aussi dans une dynamique géopolitique et sécuritaire particulièrement troublée.
Egal à lui-même, Patrick Muyaya a au cours de ses rencontres avec les étudiants, insisté sur l’appropriation du récit national par la jeunesse, pour contrer les ingérences extérieures, notamment celles du Rwanda.
Le ministre a appellé à une mobilisation collective fondée sur la vérité, la justice et les valeurs républicaines, en dénonçant les récits de haine et les manipulations médiatiques.
Tout comme il a affirmé que la paix ne peut se faire au détriment de la justice, soulignant que les souffrances passées doivent être reconnues pour garantir une paix durable.
La démarche poursuivie par Muyaya tient à ce que la jeunesse soit protégée des manipulations et encouragée à s’exprimer librement, sans tomber dans les pièges de la polarisation. C’est aussi une stratégie audacieuse qui pourrait transformer une génération en pilier de la résilience nationale.
Le Journal
