Patrick Muyaya et Kizito Pakabomba dénoncent le pillage Rwandais en RDC

Lors d’un point presse tenu à Kinshasa, les ministres Patrick Muyaya de la Communication et Kizito Pakabomba des Mines ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation alarmante des ressources minières de la République Démocratique du Congo (RDC), en proie à des pillages systématiques orchestrés, selon eux, par le régime rwandais. Ces déclarations, qui font suite à une escalade des tensions et des violences dans l’Est du pays, soulignent les enjeux économiques, sociaux et géopolitiques qui mettent en péril la souveraineté du pays.
Kizito Pakabomba a ouvert la séance en condamnant avec force les actes de violence et de pillage ciblant la population congolaise. « Pour la survie de son régime, le Rwanda pille et tue nos populations », a-t-il affirmé. Le ministre a mis en exergue les riches gisements d’or et de coltan de l’Est de la RDC, précisant qu’une grande partie de ces ressources est clandestinement évacuée vers le Rwanda sans que les bénéfices ne profitent à la population locale. « Il est inacceptable que nos minerais, ressources précieuses pour le développement de notre pays, soient exploités au détriment des Congolais », a-t-il déclaré.
Le ministre des Mines a également expliqué les nouvelles routes d’exportation illicites qui ont émergé. « Avant, les minerais passaient principalement par Bunagana ; aujourd’hui, ils empruntent des circuits détournés passant par Kibumba », a-t-il précisé, faisant écho aux préoccupations d’un commerce illicite qui renforce les réseaux criminels opérant dans la région. Ce changement d’itinéraire révèle une adaptation des méthodes de contrebande, la RDC étant désormais confrontée à un défi encore plus grand en matière de contrôle de ses ressources.
Dans son intervention, Patrick Muyaya a complété cette analyse en décrivant une guerre qui se déroule sur plusieurs fronts — militaire, diplomatique, économique, et médiatique. « Depuis 30 ans, le Rwanda a construit son économie sur le dos de la RDC, cultivant des rapports de dépendance qui nuisent à notre pays », a-t-il déclaré. Stressant sur l’importance de l’unité nationale, il a également insisté sur la nécessité d’une prise de conscience accrue au niveau national et international : « Nous devons nous unir contre ceux qui profitent de notre désunion ».
Il est impératif, selon les deux ministres, que la communauté internationale intervienne pour mettre fin à cette exploitation illégale. Ils appellent à une mobilisation des médias et de la société civile pour dénoncer ces pratiques qui contribuent à la souffrance de millions de Congolais. « Les vraies motivations de cette guerre sont claires, et nous devons rester solidaires face à cette crise », a souligné Muyaya.
Le tableau que brossent les ministres est sombre : des millions de personnes subissent directement les conséquences dramatiques de cette guerre économique, avec des violations massives des droits humains. « Nos femmes sont victimes de violences, des enfants sont tués », a déploré Pakabomba. La crise des ressources en RDC évoque un besoin criant d’un plan d’action concerté, non seulement pour protéger les ressources naturelles, mais aussi pour garantir un avenir durable aux générations futures.
Alors que ces ministres s’efforcent d’attirer l’attention sur la situation précaire des ressources en RDC, ils rappellent aux Congolais que le chemin vers la paix et le développement passe par l’unité et la vigilance face à ces défis grandissants. La RDC, avec ses immenses richesses, a le potentiel de devenir un véritable moteur de développement en Afrique, mais pour cela, elle doit d’abord trouver les moyens de préserver ses ressources des appétits étrangers.
P.N