Les dessous de cartes de la suspension du DG de l’ANADEC : L’argent, le nerf de la guerre !

Le dossier qui envenime actuellement les relations entre le ministre de l’Industrie et le Directeur Général de l’ANADEC, serait loin de connaître l’épilogue tant que les vraies raisons qui sous tendent à la suspension préventive de ce dernier resteront trop évasives que construites sur des bases solides et ne répondront pas à la volonté exprimée par la Première ministre Judith Suminwa en cette période troublée par l’agression du pays.
En effet, quand l’on fait allusion au détournement des fonds, l’accusation oublie de mentionner que l’argent censé détourné serait en réalité, affecté au paiement des frais de fonctionnement du Conseil d’administration qui s’élèvent à 18.500 USD par mois que le PCA refuse de justifier et plus de 400.000 USD à titre des Émoluments des administrateurs perçues entre Décembre 2024 et Janvier 2025 sans compter 500.000 Usd paiement 13 ème mois des agents fin Décembre de l’année 2024 plus colis de fin de l’année. Frais débloqués sur injonction de la tutelle et dont les bénéficiaires n’ont pas voulu brandir les justificatifs de dépenses engagées. Ce, pour des raisons qui leur sont propres. Cela a été vécu avec étonnement, lorsqu’il s’est agi, de donner suite à la demande d’explication de l’Inspection Générale des Finances -IGF.
Faut-il s’arracher les cheveux pour ça, dès lors que le Conseil d’administration est composé de trois membres issus du parti présidentiel et sont prompts à imposer leur tempo à la marche des affaires ? Ceci expliquerait bien cela.
Mais parce qu’il faut trouver un bouc-émissaire, le Directeur Général a fait les frais en payant les pots cassés. Traité de mauvais gestionnaire et d’autres “crimes”. Ce dernier s’est vu ainsi contraint de passer plus de temps dans les ressorts judiciaires pour répondre à l’accusation de détournement de 100 USD ( Cent Dollars américains !).
Il y a quelques jours, le DGA que des témoins disent avoir vu déambuler plus au cabinet ministériel que travailler à son bureau, aurait réuni les communicateurs de l’UDPS, parti présidentiel, à l’hôtel Sultani situé dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, pour peaufiner des stratégies de sape contre le Directeur Général.
Ceux qui ont mis en lumière cette révélation se trouvent confortés dans leur discours, par le comportement quelque peu anarchiste du Directeur Général Adjoint de l’ANADEC qui, piqué par on ne sait quelle mouche, avait adressé à la Première ministre Judith Suminwa, au mois de février dernier, une correspondance dénonçant le dysfonctionnement qui, selon lui, existerait au sein de l’administration de l’ANADEC.
Le 14 février, en réponse à cette lettre de dénonciation, le Directeur de cabinet de la Cheffe du gouvernement avait signalé que le destinataire avait pris bonne note du problème posé et encourageait le DGA à travailler en parfaite harmonie avec le Directeur Général. Judith Suminwa reste persuadée que le ministre de l’Industrie qui la lit en copie, se penchera sur ce cas, pour rétablir un climat de confiance avec les collaborateurs concernés, gage d’un bon rendement de l’ANADEC, écrivait le Dircab.
Revenant à la charge par la suite, le Directeur de cabinet rappelait au ministre de l’Industrie auquel était copiée la réponse adressée au DGA, que “conformément à l’instruction précitée, la Haute Autorité vous demande de réunir toutes les parties concernées afin de les concilier pour que désormais, règne l’harmonie au sein de l’ANADEC. Elle vous engage à veiller à ce que, compte tenu du contexte sécuritaire et social délicat que traverse notre pays, l’ANADEC puisse travailler en toute sérénité pour son rôle dans le développement de la RDC”.
Comme on peut le voir, la recommandation de la Première ministre n’était pas celle de créer en retour, des frustrations pour déstabiliser le bon fonctionnement de l’ANADEC tel que vu présentement sur fond d’une mesure tendancieuse.
Quand l’on joue au doublon !
D’après des sources concordantes, la présidente du Conseil d’administration de l’ANADEC jouerait sa partition dans la situation peu enviable dans laquelle navigue l’Agence au point de donner matière à nuire aux tireurs des ficelles tapis dans l’ombre. Dans la mesure où, avoue-t-on, la PCA s’autorise de travailler comme un gestionnaire au quotidien, doublé de gestionnaire financier de l’ANADEC. Bref, la mandataire se plait aisément à marcher sur les plates-bandes du Comité de gestion. Oubliant sciemment que le Conseil d’administration a pour missions : la conception, l’orientation et le contrôle des décisions prises lors de ses réunions et nécessitant un monitoring pour leur suivi et état d’avancement dans l’exécution.
En un mot comme en plusieurs, le Conseil d’administration est un organe passif. Voir sa présidente se couper en quatre pour accéder à l’organigramme de l’Agence a poussé le Directeur Général à lui demander d’attendre l’adoption de l’organigramme par la réunion du Conseil d’administration et son approbation par le ministère de tutelle. Et ainsi, se voir permis de préparer calmement la mise en place des cadres. Etant donné que le Conseil d’administration est supposé ne pas connaître aucun agent au sein de l’ANADEC.
D’où, il revient au Directeur Général de proposer les affectations des agents, en tenant compte de leurs profils et compétences au Conseil d’administration, comme l’exige les dispositions du Décret N°21/02 de l’ANADEC en son article 8 et du Réglement Intérieur du Conseil d’administration en son article 3.
Quand la PCA de l’ANADEC fait feu de tout bois en réclamant la grille barémique 2025 avec éclatement de l’enveloppe des mandataires, selon la fonction et la rémunération de chaque bénéficiaire, sa motivation n’échappe pas aux esprits lucides et le Directeur Général auquel cette demande est adressée, lui répond sagement en soulignant que l’ANADEC n’a jamais été dotée d’une grille barémique pour 2025, mais elle a juste obtenu un réajustement de l’enveloppe salariale de six milliards FC destiné au personnel et non aux mandataires publics. Car, dit le Directeur Général de l’ANADEC suspendu arbitrairement, ces mandataires ont leur grille spéciale définie par l’instruction N°567 du 26 juillet 2022.
Un empêcheur de tourner en rond à mettre hors d’état de nuire…
Le dire si clairement, aurait constitué un crime de lèse-majesté pour le Directeur Général, au point de lui attirer la foudre de la guerre. Une insubordination, a-t-on insinué pour le sévir, en crachant allègrement sur la recommandation de la Première ministre.
Surtout que le Directeur Général de l’ANADEC écrivait au ministre de tutelle qu’il a communiqué des documents très importants qui nécessitaient l’adoption du Conseil d’administration et l’approbation de la tutelle avant la tenue de la réunion du Conseil d’administration du 30 janvier 2025.
Documents dont le programme de travail et Budget annuel 2025, les résultats du diagnostic effectué par l’AFD à travers sa structure technique Expertise France, accompagné d’un plan de transformation de l’ANADEC, pour permettre le début du travail pour l’exercice 2025.
“Mais le Conseil d’administration était plus intéressé par les Finances de l’ANADEC en lieu et place du bon fonctionnement et la transformation de l’Agence”, s’est plaint le Directeur Général qui, en désespoir de cause face à cette situation, a recouru à l’autorité du ministre de l’Industrie pour le recadrage de la présidente du Conseil d’administration de l’ANADEC et des administrateurs qui, visiblement, ne comprennent pas leur rôle au sein de l’Agence
Le ministre de tutelle a-t-il, pour sa part, joué sa carte en bon père de famille ? La question reste posée.
C’est dans ce registre qu’un compatriote lu sur les réseaux sociaux, s’est posé sans réponse, la question de savoir pourquoi des ministres sont actuellement agités et prennent des arrêtés dans cette période où le Chef de l’Etat a interdit tout mouvement au sein de l’administration public ? Ils rendent de ce fait, un mauvais service à la République. En sabotant les mesures conservatoires, sans tenir compte de la situation sécuritaire précaire que traverse actuellement le pays.
Dossier à suivre…

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