Le pillage des ressources minières se porte bien à Rubaya…: M23 siphonne 300.000 USD/mois sur la vente du coltan !

0
26
A soldier of the Democratic Republic of Congo's armed forces holds his weapon during a security patrol around the Kiwanja airfield days after clashes with the M23 rebels in Rutshuru, 70 kilometers from the city of Goma in eastern Democratic Republic of Congo, on April 3, 2022. (Photo by Guerchom NDEBO / AFP)

Ce n’est un secret pour quiconque, la République Démocratique du Congo (RDC), plus particulièrement sa région du Nord-Kivu, est en proie à un conflit aux ramifications complexes, exacerbées par la présence du Mouvement du 23 Mars (M23) et dont les conséquences se répandent sur le pillage massif des ressources minières de cette partie du pays, comme vient une fois de plus, le mettre à nu par notre confrère en ligne Est Infos qui revele que M23 est désormais au cœur d’un enjeu économique majeur à travers le contrôle des ressources naturelles, notamment le coltan, un minerai essentiel à l’industrie technologique mondiale.

Le groupe armé qui agit avec l’appui du Rwanda voisin, a consolidé sa mainmise sur les territoires de Masisi et de Rutshuru, zones riches en coltan alerte le confrère en notant que ce minerai, composé principalement de tantalite, est crucial pour la production de composants électroniques, tels que les condensateurs utilisés dans les smartphones, les ordinateurs et autres appareils technologiques. La région de Rubaya, dans le territoire de Masisi, est particulièrement stratégique en raison de ses importantes réserves de coltan.
A en croire Bintou Keita, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, le M23 a établi un contrôle quasi total sur la production de coltan à Rubaya. Cette emprise lui permet de superviser l’extraction, la vente et le trafic du coltan, générant des revenus substantiels. Les estimations indiquent que Rubaya pourrait fournir plus de 15 % de la production mondiale de tantale, rapportant jusqu’à 300.000 dollars par mois au M23. Ces ressources financières permettent au groupe armé de financer ses opérations militaires et de maintenir une influence considérable dans la région.

La domination du M23 sur cette ressource vitale a des conséquences directes sur l’économie et la stabilité sociale du Nord-Kivu. Les populations locales, déjà fragilisées par les conflits armés, sont doublement impactées par l’exploitation illégale des ressources minières. Le contrôle des mines par le M23 s’accompagne souvent de violations des droits humains, d’un travail forcé et de l’extorsion des mineurs artisanaux, qui se retrouvent piégés dans un système d’exploitation économique.
Les recettes générées par la vente du coltan ne profitent ni à l’État congolais ni aux communautés locales, qui demeurent dans une extrême pauvreté, vivant sous la menace constante de la violence armée. Cette situation bloque tout espoir de développement économique durable dans la région. Les revenus tirés de l’exploitation du coltan par le M23 alimentent non seulement la guerre, mais aussi un cercle vicieux de pauvreté et d’instabilité.

Face à cette situation préoccupante, la communauté internationale se trouve confrontée à un dilemme complexe. Les Nations Unies, à travers leur mission en RDC (MONUSCO), et les acteurs régionaux doivent agir rapidement pour contrer l’influence croissante du M23 sur le commerce des ressources naturelles. La mise en place de sanctions ciblées contre les chefs du groupe armé, ainsi que le renforcement des mécanismes de traçabilité des minerais, sont des mesures cruciales pour affaiblir l’emprise économique du M23.

Cependant, conclut Est Infos, ces initiatives ne suffiront pas si elles ne s’accompagnent pas d’efforts soutenus pour restaurer l’autorité de l’État dans les zones affectées. La reconstruction des infrastructures locales, la mise en place d’un cadre juridique strict pour la gestion des ressources naturelles, ainsi qu’un soutien aux initiatives de développement communautaire, doivent être prioritaires. La réintégration des populations déplacées, le renforcement des services sociaux et la pacification de la région sont également des facteurs essentiels pour rétablir la paix à long terme.

Le Journal