Le DG de l’ANADEC coincé en étau entre la PCA et le ministre Watum !

La saga du dossier qui oppose le Directeur général de l’ANADEC à la Présidente du Conseil d’Administration de cet établissement public, suite à ses injonctions insupportables avec la bénédiction du ministre de tutelle, Louis Watum Kabamba, est loin de connaître sa véritable épilogue. Tant, l’on va de révélation en révélation, sur la face sombre de cette affaire qui a atteint son sommum par la mise à “mort professionnelle” du Directeur Général Godefroid Kizaba
En effet, la genèse de l’histoire renseigne que le 29 novembre 2024, le ministre de l’Industrie Louis Watum Kabamba, par sa correspondance N°CAB/IND.DPME.PMI/NMA/LKW/341/2024, adressée au Directeur général de l’Agence nationale de Développement de l’Entrepreunariat congolais -ANADEC, avait ordonné le paiement des frais de fonctionnement pour le Conseil d’administration de cette agence, disant réagir à la décision du DG qui venait de suspendre le versement des frais de fonctionnement de cet organe.
A ce sujet, le ministre soulignait que ces frais tiennent leur soubassement, du Décret N°23/14 du 2 avril 2023 du Premier ministre en son article 11 et qu’ils constituent un droit acquis pour le fonctionnement du Conseil d’administration.
Dans la même logique, le ministre ajoute que ces frais ont été approuvés lors de la réunion du Conseil d’administration du 27 mars 2024, comme l’atteste le procès verbal N° 002/2024 de cette rencontre, avant d’enchaîner que le Décret N°21/02 portant statuts de l’ANADEC, dans ses articles 24 et 27, définit les modalités d’approbation de la tutelle pour les décisions prises par le Conseil d’administration.
“Je note, par ailleurs, que la tutelle avait déjà fixé les avantages et les droits des mandataires. Si le problème se posait en ces termes, il vous revient de me saisir de nouveau pour déterminer ces droits et non, d’usurper les pouvoirs qui ne vous sont pas reconnus”, appuie le ministre Watum Kabamba en disant attendre le rapport final de l’Inspection Générale des Finances -IGF à sa requête tout en demandant au DG d’apurer les arriérés des frais de fonctionnement du Conseil d’administration et ceux des mandataires, y compris la représentante de la tutelle, conformément à la réglementation en vigueur.
Sur un ton à la limite dictatorial, le ministre de l’Industrie appelle le Directeur Général Kizaba au strict respect des dispositions légales et réglementaires, lui recommandant de s’abstenir de tout acte arbitraire susceptible de porter préjudice au bon fonctionnement de l’ANADEC.
“Le PCA qui me lit en copie devra me faire un rapport sur la mise en œuvre de ces instructions dans les 72 heures après réception de ce courrier…”, conclut le ministre.
Se pliant volontier à ces injonctions de son ministre de tutelle, le Directeur Général a obtempéré et effectué les paiements exigés qui vont tout de même, attirer l’attention de l’IGF qui, le 07 janvier 2025, écrira au DG pour accuser réception de sa copie de la correspondance adressée à la PCA en date du 06 décembre 2024, lui transmettant les copies des ordres de paiement d’un montant global de 227.519, 48 USD.
A cet effet, l’IGF relevait que dans la série des O.P en question, celui établi sur la rubrique “Frais de fonctionnement du Bureau du Conseil d’administration” pour les mois d’août à novembre 2024 de 60.000 USD et versés dans le compte de Mme Rwakabuba Rabagizi Maguy, PCA, est une pratique à proscrire. Parce qu’il s’agit d’une affectation des ressources de l’établissement public au profit de ses organes et non d’une rétribution allouée à un individu. “Les deniers publics ne peuvent pas être gardés dans le compte bancaire d’un individu”, conseille l’IGF en invitant le DG à ouvrir un autre compte bancaire ANADEC pour lequel, les signataires seraient les membres du Conseil d’administration, pour y loger les fonds destinés au fonctionnement du Conseil d’administration et dont l’utilisation doit être appuyée des pièces justificatives en vue de leur traçabilité comme dépenses effectuées par l’ANADEC et non par les individus.
Ceci est un signe que le mal est profond et bien ancré, au point de voir le ministre de l’Industrie ainsi dévoilé, monter sur ses quatre chevaux en adressant au DG Kizaba, le 10 janvier 2025, une lettre lui notifiant la sanction de blâme, non sans l’avoir instruit de remettre la paix sociale et de s’acquitter, dans les 48 heures, des droits dus aux agents selon les textes qui régissent l’ANADEC.
“Je vous inflige un blâme et vous averti qu’en cas de récidive, vous vous exposerez à des sanctions plus sévères”, menaça le ministre, oubliant qu’il est une partie du problème.
LE SUBTIL FORCING DES SYNDICALISTES
Le 12 décembre 2024, la délégation syndicale écrit au Directeur Général pour réclamer avec force, le paiement de la prime annuelle en notant qu’elle est reconnue par les statuts et Règlement Intérieur du personnel de l’ANADEC octroyant certains avantages sociaux aux agents et cadres, notamment le 13ème mois.
Cette allocation, ont-ils insisté, est accordée aux bénéficiaires à la fin de l’année civile pour les motiver en vue d’un meilleur rendement, conformément à l’article 107 des statuts du personnel en vigueur. La demande des syndicalistes a été curieusement mise en lumière par la vice-présidente que nos sources proches du dossier disent être utilisée comme pion par le DGA, dans sa dynamique de chercher des poux sur la tête du Directeur Général. Ce dernier qui avait, dans ce cadre activé sur fond d’une réunion dans un hôtel de la Gombe, des porte-voix parmi les communicateurs du parti présidentiel pour asséner un coup fatal au numéro un de l’ANADEC.
Judith Banawela Nkoy n’a fait que jouer un rôle lui attribué par le metteur en scène, son DGA, dans une pièce de théâtre dont elle ne maîtrise vraiment pas les tenants et aboutissants.
En réalité, la démarche des syndicalistes n’était qu’une façon de maquiller et endosser l’injonction donnée à ce sujet au Directeur Général par le ministre de l’Industrie. L’on ne peut que y penser dans la mesure où, dans sa lettre adressée au Directeur Général le 24 décembre 2024, la PCA n’y allait pas de main morte en faisant allusion à celle du ministre portant le numéro CAB/IND DPME.PMI/CMC/BKB/LKW/385/2024 du 24 décembre 2024.
En effet, la PCA Rwakabuba est plus que claire et incisive dès lors qu’elle martèle : “ Le Conseil d’administration vous enjoint à exécuter sans faille les instructions du ministre”, avant d’ajouter que s’agissant spécialement du 13ème mois, cette prime étant une gratification spéciale liée à la performance. Il y a lieu de signaler que cette année, elle est méritée d’autant plus que c’est grâce à un effort collectif de tous et surtout la décision de monsieur le ministre de la mise en place du mécanisme de recouvrement efficient et régulier des revenus de l’ANADEC, que l’on a retrouvé une trésorerie nettement meilleure.
Il s’agit là, d’une affirmation erronée et tout à fait contraire aux dires de la mission de l’IGF qui n’a pas validé en amont cette décision du ministre et du Conseil d’administration. Donc, ça doit être perçu comme une autosatisfaction de fait, accélérée uniquement pour s’octroyer des faveurs induits.
Quand la PCA chute en parlant de la particularité de cette période de fête de fin d’année et l’impératif de maintenir un climat social apaisé ainsi que la motivation nécessaire de tous les agents pour la réalisation des objectifs assignés, l’on ne peut que penser que ceci explique cela, surtout en lisant qu’elle est n’a pas sa langue dans sa poche.
“Il est urgent de régulariser cette situation”, a asséné la PCA Maguy Rwakabuba, sur un ton péremptoire et indiscutable. Au vu de ce qui vient d’être révélé, sacrifier le Directeur Général dans une affaire aussi claire et dont les tireurs de ficelles sont ainsi démasqués, dénoterait d’une malhonnêteté notoire.



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