La Communauté Journalistique du Congo salue la libération de l’honorable Mike Mukebayi et d’autres figures politiques, tout en dénonçant la rareté de la justice en RDC

 La Communauté Journalistique du Congo salue la libération de l’honorable Mike Mukebayi et d’autres figures politiques, tout en dénonçant la rareté de la justice en RDC

La récente libération de l’honorable Mike Mukebayi, ainsi que de plusieurs autres personnalités politiques détenues en République Démocratique du Congo, a suscité un soulagement au sein de la communauté journalistique congolaise.

Ce dénouement, bien qu’attendu, met en lumière les nombreuses irrégularités du système judiciaire congolais, où la privation de liberté demeure un outil de règlement de comptes politiques, au détriment des principes fondamentaux de l’État de droit.

Une libération sous pression
Mike Mukebayi, ancien député provincial et journaliste engagé, est une figure emblématique de la lutte pour la liberté d’expression en RDC. Son arrestation et son incarcération prolongée avaient été largement dénoncées par les défenseurs des droits humains, les organisations de presse et la société civile, qui y voyaient une manœuvre politique visant à le museler.
Comme lui, d’autres personnalités politiques et activistes ont été placées en détention de manière discutable, parfois sans procès équitable ni respect des procédures légales. Leur élargissement apparaît donc comme une victoire partielle pour la démocratie congolaise, mais aussi comme une démonstration du pouvoir des pressions locales et internationales.

Un système judiciaire sous influence
Si ces libérations sont saluées, elles ne suffisent pas à occulter la triste réalité du système judiciaire congolais. La justice, censée être un pilier fondamental de l’État, demeure largement perçue comme un instrument aux mains des puissants. La lenteur des procédures, l’influence des réseaux politiques et les interférences dans les affaires judiciaires continuent d’alimenter le sentiment d’impunité généralisée.
Les journalistes, en particulier, restent des cibles privilégiées de ce système répressif. Nombre d’entre eux sont régulièrement arrêtés, intimidés ou contraints à l’exil pour avoir simplement fait leur travail d’information. La liberté de la presse, pourtant consacrée par la Constitution, est encore mise à rude épreuve par des arrestations arbitraires et des condamnations disproportionnées.

L’urgence d’une réforme profonde
La libération de Mike Mukebayi et des autres détenus politiques doit être le point de départ d’une réforme plus large du système judiciaire congolais. Il est impératif que la justice retrouve son indépendance et cesse d’être un instrument de répression.

Pour cela, plusieurs mesures s’imposent :
Le respect strict des droits fondamentaux des citoyens, y compris la liberté d’expression et de manifestation.
L’indépendance du pouvoir judiciaire, qui doit être affranchi des influences politiques et économiques.
L’arrêt des poursuites arbitraires contre les journalistes, activistes et opposants politiques.
L’application effective des lois garantissant la transparence et l’équité des procédures judiciaires.

Une lueur d’espoir dans un climat incertain
Si cette série de libérations redonne espoir à une population lassée par l’injustice, elle ne doit pas être un simple geste de façade visant à calmer les tensions. La RDC ne pourra prétendre à une véritable démocratie sans un système judiciaire crédible et impartial.

La communauté journalistique congolaise, fidèle à son engagement en faveur de la vérité et de la justice, continuera de dénoncer les abus et d’exiger des réformes profondes. L’heure n’est pas à la complaisance, mais à la vigilance, pour qu’un jour, plus aucun Congolais ne soit emprisonné pour ses opinions ou pour avoir dénoncé les dérives du pouvoir.

Conclusion
La libération de Mike Mukebayi et de plusieurs autres détenus politiques est un pas dans la bonne direction, mais la lutte pour une justice véritable en RDC est loin d’être terminée. Tant que la justice restera rare et inégale, les voix libres du pays devront continuer à se lever pour exiger un État de droit digne de ce nom.

Par William James ETUTU pour Le Journal

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