Quelques jours après la validation de la candidature de Moïse Katumbi à l’élection présidentielle de décembre 2022 par son parti, Ensemble pour la République, c’est le temps de la vérité dans son camp politique. Des ministres nationaux et provinciaux quittent les institutions nationales et provinciales au nom de la disconvenance politique, tournant le dos aux avantages que leur offraient leurs postes.
C’est un scénario qui était prévisible. Trois des six membres du gouvernement central issus de Ensemble pour le changement, plateforme de Moïse Katumbi, ont claqué la porte du gouvernement. Chérubin Okende, ministre des Transports et Voies de communication, Christian Mwando, ministre d’Etat en charge du Plan et Véronique Kilumba, vice-ministre de la Santé ont remis leur démission au Chef de l’Etat lors d’une rencontre tenue mercredi 28 décembre 2022.
La présidence de la République a confirmé leur démission. Ces d’émissions ont été suivies, quelques heures plus tard, de l’annonce de plusieurs autres démissions de pro Katumbi dans les provinces, notamment au Haut-Katanga où le ministre provincial du Budget, Momat Kabulo a rendu sa démission.
Dans la lettre adressé au gouverneur Jacques Kyabula, il a expliqué sa décision par le «etrait de ma formation politique, Ensemble pour la République de l’Union sacrée».
Sur les réseaux sociaux, des internautes ont salué des choix courageux, venant des hommes d’Etat, qui ont démontré qu’ils sont dignes de confiance et qu’ils prennent en haute estime leur engagement politique.
Ces démissions rappellent celle d’un certain Jean-Michel Sama Lukonde du ministère des Sports, en 2015 suite au départ du G7 de la Majorité présidentielle de l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila.
A l’Union sacrée, les réactions se font timides d’autant plus que ces trois membres du gouvernement ont décidé de sortir par la grande porte.
Lutundula, Mutinga et Muhindo restent loyaux à Tshisekedi
En contrario, trois autres ministres issus du camp de Katumbi ont réitéré leur loyauté à Félix Tshisekedi, rompant avec Ensemble. Il s’agit du vice-premier ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala, du ministre des Actions humanitaires et solidarité nationale, Modeste Mutinga et du ministre de l’ESU, Muhindo Nzangi.
Reste à savoir s’ils garderont leurs portefeuilles dans le prochain gouvernement.
D’aucuns pensent qu’ils jouent gros en se faisant offrir à l’Union sacrée. Encore que leurs postes sont convoités par des personnalités qui prétendent être plus loyales au président de la République. Affaire à suivre.
En attendant, Moïse Katumbi vient de démontrer qu’il est un des poids lourds de la politique congolaise. Et, comme en 2015, il vient de donner des chaudes sueurs au pouvoir dont il se positionne déjà comme un des plus redoutables opposants.
Le Journal
