Jules Alingete s’excuse et fait une autre bourde

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Il a finalement compris qu’il avait tort et il s’est excusé. L’Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete regrette d’avoir nié  l’existence d’une guerre en République Démocratique du Congo. Dans une mise au point faite le weekend dernier, le patron de l’Inspection Générale des Finances (IGF) a indiqué qu’il partage la douleur des compatriotes de l’Est, qui souffrent des affres de la guerre, et s’est dit victime d’une manipulation autour de ses propres. Malheureusement, il a fait montre de désintéressement, en laissant entendre que le territoire de Rutshuru serait une province à part entière, alors que c’est un territoire de la province du Nord-Kivu.

Dans son intervention à la première édition du North Southern Investment Forum, tenue du 26 au 28 avril 2022, aux Etats-Unis d’Amérique, Jules Alingete avait rassuré les investisseurs américains qu’au regard des prouesses réalisées par le Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo dans la lutte contre la corruption, ils n’ont aucun raison d’avoir peur de venir investir dans son pays. Jusque là tout était normal jusqu’à ce qu’il a abordé la question de la sécurité.

Il avait notamment déclaré que «le Congo n’est pas un pays  en guerre» et que «le Congo connait un petit problème d’insécurité mais cette insécurité se place à plus de 2500 km des institutions de la République, et qu’il s’agit en fait des groupes armés qui opèrent à la frontière» avec le Rwanda…

Le mea culpa

En réaction, des organisations de la société civile et même des acteurs politiques ont haussé le ton pour exiger des excuses et sa démission.

Ils ont gagné la première manche car, le chef de l’IGF a fait amende honorable. 

«Je regrette sincèrement l’incompréhension dont nous avions été victime autour de ces propos. Je regrette et je partage également la douleur de mes compatriotes de l’Est du pays qui souffrent des affres de la guerre, qui souffrent avec des tueries, viols, des actes de barbarie. Nous partageons leur douleur et je regrette que nos compatriotes aient été vexés parce que nos propos ont été sortis de leur contexte. Je le dis toujours: un texte sans contexte est un prétexte. «, a indiqué Jules Alingete. 

La petite bourde

Expliquant que les investisseurs qui étaient en face de lui à Houston avaient besoin  d’être rassurés, il a rappelé qu’il leur a présenté  des avancées estimables en République Démocratique du Congo en matière de lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics.

C’est à ce stade que l’inspecteur général des finances a commis une autre bourde que l’on ne peut pas imaginer sortir de la bouche d’un haut fonctionnaire de son rang:  

«Ils ne devraient pas avoir peur. La République Démocratique du Congo est un pays fréquentable en dépit du fait que nous avons un problème réel de l’insécurité à l’Est, particulièrement au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Je peux ajouter aussi le territoire de Rutshuru. Nous avons nos compatriotes qui souffrent à cause des atrocités qui sont créées par des groupes armés à Béni, Butembo, Bunia et Rutshuru. Nous partageons leurs douleurs. Nous sommes congolais et le Congo est un. Quand ça ne marche pas à Bunia, c’est au Lualaba qu’on ressent le même phénomène. Quand ça ne marche pas à Béni, c’est à Matadi, c’est au Bandundu, c’est à Kinshasa que nous ressentons le même problème. Nous ne pouvons pas cracher sur la mémoire des milliers de congolais qui sont morts à cause de cette barbarie». 

Vous l’avez compris que Jules Alingete ne savait  pas que le territoire de Rutshuru fait partie de la province du Nord-Kivu. Qu’à cela ne tienne, il a poursuivi son mea culpa en ces termes: 

«Mais je regrette profondément que la situation qui s’est passée à Houston soit une simple manipulation. Parce que loin de moi l’intention de cracher sur la mémoire de mes compatriotes. Je partage ce qui se passe dans mon pays. Mais je devais rassurer les investisseurs que notre pays est fréquentable, que cette insécurité est contenue. Le président de la République a accepté que notre pays engage des pourparlers avec les responsables des groupes armés pour mettre fin à cette insécurité. Dans le même ordre d’idées, le Président de la République a décrété l’état de siège dans deux provinces de notre pays, le Nord-Kivu et l’Ituri. Ce sont des efforts menés par les autorités congolaises, soucieuses de la paix dans l’Est de notre pays. Et nos forces armées se battent jours et nuits. Il y a de nos militaires qui tombent chaque jour, ils se battent pour que la paix revienne. Personne n’a le droit de cracher sur un tel travail qui est en train d’être fait par le Président de la République, le gouvernement de la République et par nos forces armées. Je n’ai pas ce droit là». 

Réaffirmant plusieurs fois qu’il partage  la douleur de  compatriotes qui souffrent à l’Est et qu’il est de cœur avec eux, Jules Alingete a dénoncé  une  manipulation. « La manipulation est là car, parce qu’avant que je vienne, les prédateurs ont prétendu que je venais aux États-Unis pour chercher un appui. Je ne sais quel appui. Moi qui vous parle, retenez que je ne chercherai pas un mandat électif. Je ne serai ni député provincial, ni député national, ni un mandat quelconque. Je suis fier d’être un haut fonctionnaire et de traquer les délinquants financiers. J’adore ce travail», a-t-il-conclu.

Une faute avouée devant être pardonnée, ce débat devrait être clos. Place à autre chose.

Le Journal