La question divise et est devenue une source de tensions au sein de l’Administration publique. Le gouvernement a décidé, sur proposition du vice-premier ministre, ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, d’organiser dans les prochains jours les élections syndicales au sein de l’Administration publique et la réglementation des modalités d’exercice de l’activité syndicale du droit de grève.
C’est ce qui ressort du compte rendu de la quatre-vingt-dix neuvième réunion du Conseil de ministres, tenue vendredi dernier à la Cité de l’Union africaine.
Le vice-premier ministre, ministre de la Fonction publique, modernisation de l’Administration publique et innovation du service public, Jean-Pierre Lihau, a présenté au conseil des ministres la note d’information y relative.
Il a pris le soin de rappeler que la Constitution de la RDC dispose, en son article 38, que « la liberté syndicale est reconnue et garantie » et que tous les congolais ont le droit de fonder des syndicats ou de s’affilier librement dans les conditions fixées par la loi.
« Si dans le secteur privé, a-t-il expliqué, sous pilotage du ministère de l’Emploi, travail et prévoyance sociale, l’activité syndicale connait quelques avancées en termes d’organisation et de fonctionnement, il n’en est pas forcément le cas du secteur public où il s’observe souvent le règne du laisser-aller et du laisser-faire, préjudiciable à la bonne marche de l’Etat, au bon fonctionnement des services ainsi qu’à la défense de l’intérêt général ».
En effet, le patron de l’Administration publique a relevé que le dialogue social dans l’Administration publique est resté, depuis bien trop longtemps, peu structuré, et l’activité syndicale, le droit de grève, moins réglementés.
« Pour ce faire, considérant la volonté du gouvernement inscrite dans son programme d’actions 2021-2023, au point 40, en rapport avec l’organisation des élections syndicales à tous les niveaux comme élément concourant à la mise en place d’une administration publique véritablement au service du citoyen, le vice-mremier ministre, ministre de la Fonction publique, modernisation de l’Administration publique et innovation du service public a signalé que les dernières élections syndicales remontent à 2013, soit 10 ans, ce qui pose parfois des problèmes de légitimité ; et qu’il y avait nécessité de réforme du cadre juridique régissant le droit de grève et les modalités y afférentes », renseigne une dépêche de son ministère parvenue à la rédaction de Le Journal.
Cette source a poursuit que « sagissant de la problématique du droit de grève, Jean-Pierre Lihau a motivé la nécessité de réformes à cause des abus observés à la suite des grèves qui ne respectent pas les procédures et qui se manifestent par les barricades devant les édifices publics, l’intolérance à l’endroit des agents non-grévistes etc ».
Dans ce contexte, a-t-il martelé « disposer d’un cadre juridique moderne, équilibrant la liberté syndicale et les spécificités du secteur public, lesquels obligent impérativement la protection de l’intérêt général et la continuité des services, devient un impératif absolu ».
Ce, « surtout lorsqu’on veut poser les bases d’un dialogue social constructif et assainir le climat de travail ».
Par cette démarche, Jean-Pierre Lihau est en phase de mettre fin à l’anarchie dans le monde syndical de l’Administration publique en République démocratique du Congo.
Le Journal